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la lignée capétienne

PROLOGUE

LIVRE I - (1108-1226)

première partie - (1108-1180)

deuxième partie - (1180-1190)

troisième partie - (1190-1208)

quatrième partie - (1208-1214)

cinquième partie - (1214-1223)

sixième partie - (1223-1226)

LIVRE II - (1226-1270)

première partie - (1226-1234)

deuxième partie - (1234-1244)

troisième partie - (1245  -  août 1248)

quatrième partie - (août 1248-avril 1250)

cinquième partie - (avril 1250 -  septembre 1254)

sixième partie - (1254-1270)

LIVRE III - (1270-1314)

première partie - (1271-1285)

deuxième partie - (1285-1297)

troisième partie - (1297-1303)

quatrième partie - (1303-1306)

cinquième partie - (1306-1314)

sixième partie - (1314)

du même auteur

© Librairie Arthème Fayard, 2009

978-2-213-64628-2

La liste des ouvrages du même auteur

figure en fin de volume.

de

l’Académie française

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Pour découvrir la France

Vous qui, dans ces premières années du xxie siècle, vivez en France, regardez autour de vous.

Vous rencontrerez en mille lieux les traces de trois grands rois capétiens du xiiie siècle.

Le plus souvent, ce sont des monuments qui illuminent notre paysage.

Mais, parfois, vous découvrirez des cicatrices encore douloureuses.

Les rois fondateurs ont ainsi façonné le visage de la France et modelé son histoire.

À Paris, descendez du sommet de la montagne Sainte-Geneviève, le coeur du Quartier latin, jusqu’à la Seine.

Arrêtez-vous rue Clovis, devant ce pan de mur d’enceinte large, haut, fait de pierres grossièrement taillées.

C’est Philippe II Auguste, le Conquérant, le premier de ces rois, qui décide d’élever ce rempart long de 2 700 mètres, qui comportait tous les 60 mètres une tour.

À l’angle sud-ouest du mur, le roi fit édifier la première forteresse du Louvre.

Philippe Auguste régna de 1180 à 1223. Il fut conquérant, rassemblant à coups de glaive les terres autour de son domaine royal d’Île-de-France.

En face de vous, au pied de la colline, bordée par la Seine, vous serez ébloui par Notre-Dame.

Ce grand navire de la foi ne sera achevé que sous le règne de Louis IX, le petit-fils de Philippe Auguste, Louis le Juste, Louis le Croisé, Louis le Saint.

Il règne de 1226 à 1270.

Parcourez quelques centaines de pas, le long de la Seine, dans ce qui était la campagne, avec des vignes s’étageant sur les pentes de la montagne Sainte-Geneviève. Vous découvrirez le couvent des Bernardins. Achevé vers 1245, il accueillait les écoliers venus de toute l’Europe.

C’est dans cette nef que le pape Benoît XVI, en septembre 2008, vint, dans les pas de Thomas d’Aquin, évoquer la foi, le Verbe, et la raison devant le mystère de Dieu.

Dans les mêmes années du milieu du xiiie siècle, ce temps des cathédrales, des croisades, de l’Inquisition et de la construction du royaume de France, Louis IX, qui sera Saint Louis, fait construire la Sainte-Chapelle pour y recueillir les reliques saintes, la couronne d’épines du Christ et un morceau de la vraie Croix.

Et, dans tout le royaume de France, à l’image de Paris, on élève des oriflammes de pierres dentelées, abbayes et cathédrales : abbaye du Mont-Saint-Michel, cathédrales de Bourges, de Chartres, de Reims, d’Amiens, d’Albi.

Nombre d’entre elles, commencées sous les règnes de Philippe Auguste, le Conquérant, et de Saint Louis, ne sont achevées que sous le règne de Philippe IV le Bel, l’Énigmatique, l’arrière-petit-fils de Philippe Auguste, qui de 1285 à 1314 crée le Grand Conseil du roi, la Chambre des comptes, le parle ment de Paris, réunit pour la première fois en 1302 des états généraux rassemblant les trois états (clergé, noblesse, gens du commun), instaure des impôts, confisque des richesses, pratique le grand remuement des monnaies.

Ici, les traces deviennent des souvenirs de souffrances. Croisade des Albigeois, hommes, femmes, enfants massacrés puisque « Dieu reconnaîtra les siens ». Traque des hérétiques, des Juifs, poussés dans les flammes des bûchers ou dans des fosses remplies de fagots auxquels on a mis le feu.

Allez jusqu’au quartier du Temple, à Paris, imaginez la forteresse qu’avaient élevée là les chevaliers de l’ordre du Temple, ces soldats de la milice du Christ qui avaient combattu les Infidèles aux côtés de Philippe Auguste, puis de Saint Louis.

Philippe le Bel les accuse d’hérésie, les fait emprisonner, torturer, exécuter ; ce procès intenté contre les Chevaliers de l’Ordre du Temple, au cours duquel des innocents, brisés, avouent leurs maléfices, annonce les mises en scène judiciaires de notre xxe siècle, qui fut aussi celui d’autres Inquisitions.

Ainsi les trois grands rois capétiens – Philippe Auguste, le Conquérant (1180-1223), Louis IX, le Saint (1226-1270), Philippe le Bel, l’Énigmatique (1285-1314) – ont-ils façonné notre histoire, et leurs oeuvres rayonnantes ou sombres sont présentes en nous, dans notre regard et notre mémoire.

Gloire, foi et douleur de ces temps si proches, puisqu’on se recueille et prie encore dans ces cathédrales, ce couvent des Bernardins où un pape d’aujourd’hui prend la parole.

Ces temps capétiens furent ceux du dialogue intense, voire des conflits entre le pape et le roi de France, entre Boniface VIII et Philippe le Bel. Ce conflit entre l’Église et sa « fille aînée », entre la papauté et l’État, fait aussi partie de l’héritage légué par les rois capétiens.

À peine un peu plus de neuf siècles nous séparent de ces rois, et c’est si peu dans l’infinie coulée de temps qu’est l’histoire des hommes.

Et cependant, c’est à peine si l’on sait encore comment ces grands rois du xiiie siècle – Conquérant, Saint, Énigmatique – se nommèrent.

Combien sommes-nous, Français de ce xxie siècle, à savoir que la dépouille de Philippe le Bel, mort le 29 novembre 1314 à Fontainebleau, fut déposée au couvent des Bernardins où on l’embauma avant de porter son corps sur une litière à Notre-Dame, puis à l’abbaye de Saint-Denis ?

Mais pourquoi doit-on se souvenir ?

Parce que nous sommes, dès lors que nous vivons ici, les enfants de ces lieux, de ces arches de pierre poussées jusqu’à nous par le grand vent de la foi.

Et que si nous voulons vivre et léguer à notre tour ce qui nous a été transmis, nous devons communier avec cette histoire.

Communier, c’est-à-dire connaître avec le coeur et l’esprit.

Voilà pourquoi j’ai écrit ce Roman des Rois.