2780-2851 12. Walda. Son règne ne dura que neuf ans. Il fut tué avec tous ses compagnons, pris en embuscade par des Orques dans les chemins de montagne partant de Dunhart.
2804-2864 13. Folca. C’était un grand chasseur, mais il fit vœu de ne chasser aucune bête sauvage tant qu’il resterait un seul Orque au Rohan. Une fois le dernier repaire orque trouvé et détruit, il alla chasser le grand sanglier d’Eoferholt dans le Bois de Firien. Il tua la bête, mais mourut des blessures infligées par ses défenses.
2830-2903 14. Folcwine. Lorsqu’il ceignit la couronne, les Rohirrim avaient recouvré leurs forces. Il reconquit la marche de l’ouest (entre l’Adorn et l’Isen) que les Dunlandais avaient occupée. Le Gondor avait été d’un grand secours au Rohan lors des jours funestes. Aussi, lorsqu’il apprit que les Haradrim avaient assailli le Gondor en force, il envoya de nombreux hommes au secours de l’Intendant. Il souhaitait chevaucher à leur tête, mais on l’en dissuada ; et ses deux fils Folcred et Fastred (nés en 2858) partirent à sa place. Ils tombèrent côte à côte dans la bataille qu’ils livrèrent en Ithilien (2885). Pour prix de la mort de ses fils, Túrin II du Gondor envoya à Folcwine une riche compensation en or.
2870-2953 15. Fengel. Troisième fils et quatrième enfant de Folcwine. Son souvenir est peu honoré. Il était avare de nourriture et d’or, et en conflit avec ses maréchaux et avec ses enfants. Thengel, son troisième enfant et son unique fils, quitta le Rohan au seuil de l’âge d’homme et vécut longtemps au Gondor, s’illustrant au service de Turgon.
2905-2980 16. Thengel. Il mit longtemps à prendre femme, mais en 2943, il épousa Morwen du Lossarnach au Gondor, bien qu’elle fût de dix-sept ans sa cadette. Elle lui donna trois enfants au Gondor, dont Théoden, le deuxième, son unique fils. À la mort de Fengel, les Rohirrim le rappelèrent à eux et il rentra à contrecœur. Mais il se révéla un roi sage et bon ; encore que le parler du Gondor fût en usage dans sa maison, et tous ne voyaient pas cela d’un bon œil. Morwen lui donna deux autres filles au Rohan ; Théodwyn, la dernière, était la plus belle, bien que tardivement née (2963), l’enfant de son vieil âge. Son frère l’aimait tendrement.
Ce fut peu après le retour de Thengel que Saruman se proclama Seigneur d’Isengard et se mit à causer des ennuis au Rohan, empiétant sur ses frontières et soutenant ses ennemis.
2948-3019 17. Théoden. Surnommé Théoden Ednew dans la tradition du Rohan, car il tomba en déclin sous les sortilèges de Saruman, mais fut ensuite guéri par Gandalf ; et dans la dernière année de sa vie, il se leva et mena ses hommes à la victoire à la Ferté-au-Cor, et peu après sur les Champs du Pelennor, la plus grande bataille de cet Âge. Il tomba devant les Portes de Mundburg. Il reposa un temps dans sa terre natale, parmi les Rois défunts du Gondor, mais fut bientôt ramené à Edoras et, là, enseveli sous le huitième tertre de sa lignée. Une nouvelle commença alors.
Troisième Lignée
En 2989, Théodwyn épousa Éomund de l’Estfolde, premier Maréchal de la Marche. Son fils Éomer naquit en 2991, et sa fille Éowyn en 2995. À cette époque, Sauron avait fait résurgence, et l’ombre du Mordor s’étendit jusqu’au Rohan. Des Orques se mirent à faire incursion dans les régions orientales, tuant ou volant des chevaux. D’autres descendirent également des Montagnes de Brume, souvent de grands uruks au service de Saruman, bien qu’on mît du temps à le soupçonner. Éomund avait principalement la charge des marches de l’est ; et c’était un grand amoureux des chevaux et un ennemi juré des Orques. Lorsqu’il avait vent d’une incursion, il entrait dans une bouillante colère et chevauchait souvent à leur encontre, peu entouré et sans grande prudence. Ainsi donc, il périt en l’an 3002 ; car il pourchassa une faible bande jusqu’à la lisière des Emyn Muil, où il fut surpris par une grande force embusquée parmi les rochers.
Peu de temps après, Théodwyn tomba malade et mourut, au grand chagrin du roi. Il prit les enfants de sa sœur dans sa maison, qui devinrent pour lui fils et fille. Il n’eut lui-même qu’un enfant, son fils Théodred, alors âgé de vingt-quatre ans ; car la reine Elfhild était morte en couches, et Théoden ne se remaria jamais. Éomer et Éowyn grandirent à Edoras et virent l’ombre s’allonger sur les salles de Théoden. Éomer était à l’image de ses pères ; mais Éowyn, grande et mince, avait un port gracieux et fier qui lui venait du Sud, de Morwen du Lossarnach, que les Rohirrim avaient surnommée Lustre-d’Acier.
2991-63 Q.A. (3084) Éomer Éadig. Il devint jeune encore un Maréchal de la Marche (3017) et hérita de la charge de son père sur les marches de l’est. Lors de la Guerre de l’Anneau, Théodred périt dans la lutte contre Saruman aux Passages de l’Isen. Ainsi, avant de mourir sur les Champs du Pelennor, Théoden fit d’Éomer son héritier et le déclara roi. Ce même jour, Éowyn s’attira elle aussi gloire et renom, car elle prit part à cette bataille déguisée en cavalier ; et dès lors, elle fut connue dans la Marche comme la Dame-du-Bras-de-l’Écu37.
Éomer devint un grand roi, et, comme il succéda à Théoden en pleine jeunesse, il régna pendant soixante-cinq ans, plus longtemps qu’aucun de ses prédécesseurs hormis Aldor l’Ancien. Au cours de la Guerre de l’Anneau, il se lia d’amitié avec le roi Elessar et avec Imrahil de Dol Amroth ; et il chevauchait souvent au Gondor. Dans la dernière année du Troisième Âge, il épousa Lothíriel, fille d’Imrahil. Leur fils Elfwine le Beau régna après lui.
Dans la Marche, au temps d’Éomer, ceux qui le souhaitaient connurent la paix, et les gens se multiplièrent dans les vallées comme dans les plaines, et leurs chevaux proliférèrent. Le roi Elessar régnait à présent au Gondor, de même qu’en Arnor. Il était roi de toutes les terres de ces royaumes d’autrefois, hormis celles du Rohan ; car il renouvela à ce peuple le don de Cirion, et Éomer réitéra le Serment d’Eorl, qu’il accomplit à de nombreuses reprises. Car bien que Sauron eût péri, les antagonismes et les maux qu’il avait semés n’étaient pas morts avec lui, et le Roi de l’Ouest dut soumettre bon nombre d’ennemis avant que l’Arbre Blanc pût croître dans la paix. Et partout où le roi Elessar allait en guerre, le roi Éomer était à ses côtés ; et au-delà de la Mer du Rhûn et sur les lointaines prairies du Sud, l’on entendit tonner la cavalerie de la Marche, et le Cheval Blanc sur Vert flotta aux vents de tous bords jusqu’à ce qu’Éomer se fît vieux.
III Le Peuple de Durin
Sur la genèse des Nains, on trouve d’étranges récits tant chez les Eldar que chez les Nains eux-mêmes ; mais, puisque ces questions remontent à une époque très lointaine de la nôtre, elles ne seront ici que brièvement abordées. Durin est le nom que donnaient les Nains à l’aîné des Sept Pères de leur race, et qui est l’ancêtre de tous les rois des Longues-barbes38. Il dormit seul, jusqu’au jour où, aux profondeurs du temps, à l’éveil de son peuple, il vint à Azanulbizar et, dans les cavernes au-dessus du Kheled-zâram sur la face orientale des Montagnes de Brume, il établit sa résidence, là où furent plus tard les Mines de la Moria célébrées dans les chants.
Là, il vécut si longtemps que sa renommée s’étendit de par les terres, et on le surnomma Durin l’Immortel. Il mourut pourtant, avant la fin des Jours Anciens, et sa tombe se trouve à Khazad-dûm, mais sa lignée ne s’éteignit jamais, et par cinq fois naquit dans sa Maison un héritier si semblable à son Aïeul qu’il reçut le nom de Durin. Les Nains le prenaient en fait pour une nouvelle incarnation de l’Immortel ; car ils ont d’étranges récits et croyances au sujet de leur propre race, et du sort qui leur est réservé dans le monde.