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Les voyelles longues sont indiquées le plus souvent par l’accent aigu, comme dans certaines variétés d’écriture fëanorienne. En sindarin, les voyelles longues des monosyllabes accentués portent l’accent circonflexe, car celles-ci avaient tendance à être particulièrement prolongées6 ; ainsi, nous obtenons dûn, mais Dúnadan. L’emploi de l’accent circonflexe dans les autres langues, tels l’adûnaïque ou le parler des Nains, ne possède aucune signification particulière, ayant pour seule fonction de distinguer ces parlers étrangers des langues eldarines (comme pour le k en lieu et place de c).

En finale, le e n’est jamais muet, ni le signe d’une finale allongée comme en anglais. Pour marquer la prononciation de ce e final, on l’a souvent (mais pas systématiquement) écrit ë.

Les groupes er, ir, ur (en fin de mot ou devant une consonne) ne doivent pas être prononcés comme l’anglais fern, fir, fur, mais comme le français aire, ire, oure.

En quenya, ui, oi, ai et iu, eu, au sont des diphtongues (c’est-à-dire qu’ils se prononcent en une seule syllabe). Toutes les autres paires de voyelles sont dissyllabiques. Cette prononciation est souvent dénotée ëa (Eä ), ëo, .

En sindarin, les diphtongues s’écrivent ae, ai, ei, oe, ui et au. Les autres groupes ne sont pas des diphtongues. En finale, la graphie aw au lieu de au, inspirée de l’anglais, n’est du reste pas inusitée dans l’orthographe fëanorienne.

Toutes ces diphtongues étaient « descendantes »7, c’est-à-dire accentuées sur le premier élément, et composées de voyelles simples plus ou moins fusionnées. Ainsi, ai, ei, oi, ui doivent se prononcer, respectivement, comme l’anglais rye (non comme le digramme français ai), grey, boy (non comme le digramme oi), ruin ; de même, au (aw) comme l’anglais loud, how (non comme le digramme français au ou l’anglais law).

Rien ne correspond, en anglais ou en français, aux diphtongues ae, oe, eu ; ae et oe peuvent éventuellement se prononcer ai, oi.

L’ACCENT TONIQUE

La position de l’« accent tonique » n’est pas indiquée puisque, dans les langues eldarines dont il est ici question, la seule forme du mot suffit à déterminer la place de l’accent. Dans les mots de deux syllabes, il tombe presque toujours sur la première. Si le mot est plus long, l’accent tombe sur la pénultième (l’avant-dernière), lorsqu’il s’agit d’une voyelle longue, d’une diphtongue ou d’une voyelle suivie de deux consonnes (ou plus). Si la pénultième consiste en une voyelle brève suivie d’une seule (voire d’aucune) consonne, ce qui n’est pas rare, l’accent tombe sur la syllabe précédente (l’antépénultième). Les mots des langues eldarines épousent volontiers cette dernière forme, surtout en quenya.

Dans les exemples suivants, la voyelle accentuée est indiquée par une capitale : isIldur, Orome, erEssëa, fËanor, ancAlima, elentÁri, dEnethor, periAnnath, ecthElion, pelArgir, silIvren. Des mots comme elentÁri « reine des étoiles » sont rares en quenya quand la voyelle est é, á, ó, sauf s’il s’agit de composés (ce qui est ici le cas) ; ils sont plus fréquents avec í, ú : andÚne « coucher du soleil, ouest » en est un exemple. Ils n’existent pas en sindarin, sauf dans des composés. Notons que les digrammes dh, th, ch du sindarin sont des consonnes simples, représentées par une seule lettre dans les caractères d’origine.

NOTE

Dans les noms qui ne sont pas d’origine eldarine, les lettres ont exactement la même valeur, sauf indication contraire ci-dessus, à l’exception de la langue naine. Dans cette langue, où les sons représentés ci-dessus par th et ch (kh) étaient inconnus, th et kh dénotent des consonnes aspirées, i.e. t ou k suivis d’un h, plus ou moins comme dans l’anglais backhand, outhouse.

Lorsque z apparaît, la prononciation est celle du français ou de l’anglais. gh dans le noir parler et dans la langue orque représente une « spirante postérieure » (celle-ci est à g ce que dh est à ), comme dans ghâsh et agh.

On a donné aux noms « extérieurs » des Nains (ceux dont ils se servent, notamment, dans leur commerce avec les Hommes) des formes nordiques, mais la prononciation est celle que l’on vient de décrire.

C’est aussi le cas des noms de lieux et de personnes du Rohan (lorsque ceux-ci ne sont pas modernisés), à ceci près que éa et éo sont des diphtongues, que l’on peut rapprocher du son ea dans l’anglais bear, et du eo que l’on entend dans Theobald ; y a le son du u « antérieur » (celui du français). Les formes modernisées (francisées) sont facilement reconnaissables et se prononcent comme en français. Il s’agit surtout de noms de lieux, par exemple Dunhart (au lieu de Dúnharg) ; certains noms (comme Scadufax) présentent une graphie modernisée qu’il convient de prononcer à l’anglaise.

II L’écriture

Tous les caractères et les modes d’écriture en usage au Troisième Âge étaient d’origine eldarine et dataient déjà, à l’époque, d’une haute antiquité. Ils s’étaient alors développés en alphabets complets, mais les plus anciens modes, où seules les consonnes étaient représentées par des lettres proprement dites, demeuraient tout de même usités.

Les alphabets étaient de deux principales variétés, aux origines distinctes : les Tengwar ou Tîw, que l’on appellera ici « lettres » ; et les Certar ou Cirth, que l’on nommera « runes ». Les Tengwar avaient été conçues pour l’écriture au pinceau ou à la plume, les formes carrées de certaines inscriptions étant dérivées des formes écrites. Les Certar étaient conçues et principalement utilisées pour les inscriptions par grattage ou ciselure.