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11.

Sur l’inscription de la Porte Ouest de la Moria, on trouve l’exemple d’un mode, employé pour la transcription du sindarin, dans lequel le degré 6 représente les nasales simples, mais où le degré 5 représente les nasales doubles (ou longues), très fréquentes en sindarin, 17 valant nn, mais 21, n.

12.

En quenya, où a était une voyelle très fréquente, le signe vocalique était souvent entièrement omis. Ainsi, calma « lampe » pouvait s’écrire clm. Il n’y avait d’autre lecture possible que calma, car cl en quenya ne figurait jamais en début de mot, et m n’apparaissait jamais en finale. On aurait pu lire calama, mais pareil mot n’existait pas.

13.

Pour le h soufflé, le quenya employait à l’origine une simple queue relevée, sans arc, appelée halla « élancé ». Placée devant une consonne, elle imprimait à cette consonne un caractère sourd et soufflé ; le r et le l sourds étaient généralement exprimés de cette manière et se transcrivent hr, hl. Plus tard, 33 vint à représenter le h seul, et le son hy (l’ancienne valeur de cette lettre) s’exprima désormais en ajoutant le tehta du y « postposé ».

14.

Les valeurs entre parenthèses ne sont usitées que pour l’elfique ; l’astérisque dénote les cirth utilisés exclusivement par les Nains.

APPENDICE F

I Langues et peuples du Troisième Âge

La langue représentée par l’anglais tout au long de ce récit1 était l’occidentalien, le « parler commun » des régions occidentales de la Terre du Milieu au Troisième Âge. Au cours de cet âge, cet idiome devint la langue maternelle de presque tous les peuples doués de parole (sauf les Elfes) au-dedans des frontières des anciens royaumes de Gondor et d’Arnor, c’est-à-dire tout le long du littoral, d’Umbar jusqu’à la baie du Forochel dans le Nord, et à l’intérieur des terres jusqu’aux Montagnes de Brume et à l’Ephel Dúath. Il s’était également répandu au nord le long de l’Anduin, gagnant les terres à l’ouest du Fleuve et à l’est des Montagnes, jusqu’aux Champs de Flambes.

À l’époque de la Guerre de l’Anneau, au tournant de l’âge, il subsistait comme langue maternelle à l’intérieur de ces mêmes limites, bien que l’Eregion fût en grande partie dépeuplé et que très peu d’Hommes fussent encore établis sur les rives de l’Anduin entre la Rivières aux Flambes et le Rauros.

Un vestige des anciennes peuplades d’Hommes Sauvages menait toujours une existence clandestine dans la Forêt de Drúadan en Anórien ; et dans les collines de Dunlande vivaient les restes d’un peuple séculaire, anciens habitants d’une bonne partie du Gondor. Ces gens conservaient jalousement leur langue ; tandis que sur les plaines du Rohan vivait désormais un peuple nordique, les Rohirrim, venus s’y établir quelque cinq cents ans auparavant. Mais l’occidentalien servait de seconde langue d’échange pour tous ceux qui conservaient leur propre parler, même pour les Elfes, non seulement en Arnor et au Gondor mais à travers les vaux de l’Anduin et jusqu’à la lisière orientale de Grand’Peur. Même parmi les Hommes Sauvages et les Dunlandais, qui fuyaient tous les étrangers, il y en avait qui le parlaient, encore qu’avec difficulté.

DES ELFES

Les Elfes, à une époque reculée des Jours Anciens, se trouvèrent divisés en deux branches principales : les Elfes de l’Ouest (les Eldar) et ceux de l’Est. La plupart des Elfes de Grand’Peur et de Lórien étaient de cette dernière souche ; mais leurs langues ne figurent pas dans ce récit, où tous les mots et les noms elfiques sont de forme eldarine2.

Les langues eldarines figurant dans ces pages sont au nombre de deux : le haut-elfique ou quenya, et le gris-elfique ou sindarin. Le haut-elfique était une langue ancienne, parlée à Eldamar au-delà de la Mer, la première à avoir été consignée par écrit. Elle n’était plus usitée comme langue maternelle, étant devenue, si l’on peut dire, une sorte de « latin elfique », réservée aux cérémonies et aux sujets plus nobles (en matière de chant et de savoir traditionnel), pour les Hauts Elfes revenus s’exiler en Terre du Milieu à la fin du Premier Âge.

Le gris-elfique était, de par ses origines, apparenté au quenya ; car c’était la langue des Eldar qui, parvenus aux rivages de la Terre du Milieu, n’avaient pas traversé la Mer mais étaient demeurés sur les côtes, dans les terres du Beleriand. Thingol Capegrise du Doriath était leur roi, et là, dans le long crépuscule, leur langue s’était transformée, soumise au changement et aux vicissitudes des terres mortelles, s’éloignant considérablement du parler des Eldar d’outre-Mer.

Les Exilés, évoluant parmi les Elfes Gris, plus nombreux, adoptèrent le sindarin pour leur usage quotidien ; et c’était donc la langue de tous les Elfes et seigneurs elfes qui apparaissent dans ce récit. Car tous étaient de la race eldarine, même lorsque leurs sujets étaient issus de peuples moins illustres. La plus noble d’entre tous était la dame Galadriel de la maison royale de Finarfin, et sœur de Finrod Felagund, Roi de Nargothrond. Dans le cœur des Exilés, la nostalgie de la Mer était une inquiétude qu’on ne pouvait calmer ; et dans le cœur des Elfes Gris sommeillait la même inquiétude qui, une fois éveillée, ne trouvait aucun apaisement.

DES HOMMES

L’occidentalien était de la famille des langues des Hommes, bien qu’enrichi et atténué sous l’influence des Elfes. À l’origine, c’était la langue de ceux que les Eldar nommaient Atani ou Edain, « les Pères des Hommes », en particulier les gens des Trois Maisons des Amis des Elfes qui entrèrent au Beleriand, dans l’ouest de la Terre du Milieu, au Premier Âge. Là, ils vinrent en aide aux Eldar dans la Guerre des Grands Joyaux contre le Sombre Pouvoir du Nord.

Après la chute du Pouvoir Sombre, au cours de laquelle le Beleriand se trouva en grande partie submergé ou détruit, il fut consenti aux Amis des Elfes de passer au-delà de la Mer, comme les Eldar. Mais, les terres du Royaume Immortel leur étant interdites, l’on détacha pour eux une grande île, la plus occidentale de toutes les terres mortelles. Cette île s’appelait Númenor (l’Occidentale). Ainsi, la plupart des Amis des Elfes allèrent s’établir à Númenor, où ils devinrent de grands et puissants Hommes, et d’illustres navigateurs à la tête de nombreux navires. Ils étaient beaux de visage et grands de stature, et leur longévité était trois fois celle des Hommes de la Terre du Milieu. Tels étaient les Númenóréens, les Rois des Hommes, que les Elfes nommaient les Dúnedain.