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Depuis Fendeval dans le Nord, les Compagnons entreprirent une longue marche secrète, jusqu’au jour où, freinés dans leur tentative de franchir le haut col du Caradhras en hiver, ils furent conduits par Gandalf à la porte cachée des vastes Mines de Moria afin de chercher un chemin sous les montagnes. Là Gandalf, confronté à un effroyable esprit des profondeurs, tomba dans un abîme de ténèbres. Mais Aragorn, désormais connu comme l’héritier véritable des anciens Rois de l’Ouest, prit alors la tête de la Compagnie ; et il les mena depuis la Porte Est de la Moria à travers le pays elfique de Lórien jusqu’au Grand Fleuve Anduin, qui les emporta aux chutes du Rauros. Déjà, ils s’étaient avisés que leur voyage était surveillé par des espions, et que la créature appelée Gollum, qui avait jadis été en possession de l’Anneau et qui le convoitait toujours, les suivait à la trace.

La Compagnie dut alors décider si elle se dirigerait vers l’est, vers le Mordor, ou si elle irait avec Boromir au secours de Minas Tirith, la plus grande cité du Gondor, dans la guerre qui s’annonçait ; ou encore, si elle se diviserait. Lorsqu’il apparut que le Porteur de l’Anneau était déterminé à poursuivre sa mission désespérée jusque sur le territoire de l’Ennemi, Boromir tenta de s’emparer de l’Anneau par la force. Ainsi, la première partie se terminait avec la chute de Boromir succombant au charme de l’Anneau, la fuite de Frodo et de son serviteur Samsaget, et la dispersion du reste de la Fraternité, surprise par une attaque de soldats orques, d’aucuns sous la sujétion du Sombre Seigneur du Mordor, d’autres à la solde du traître Saruman, établi à Isengard. Déjà, la Quête du Porteur de l’Anneau semblait vouée à la catastrophe.

La deuxième partie, Les Deux Tours (livres troisième et quatrième), rapportait les faits et gestes de chacun des membres de la Compagnie après l’éclatement de la Fraternité de l’Anneau. Le troisième livre racontait le repentir de Boromir, sa mort et ses funérailles dans un bateau confié aux Chutes du Rauros ; la capture de Meriadoc et de Peregrin, emmenés vers Isengard par des soldats orques à travers les plaines de l’est du Rohan ; et la poursuite lancée par Aragorn, Legolas et Gimli.

Apparurent alors les Cavaliers du Rohan. Une troupe d’hommes à cheval, dirigée par Éomer le Maréchal, encercla les orques aux lisières de la Forêt de Fangorn et les anéantit ; mais les hobbits se réfugièrent dans la forêt et y rencontrèrent l’Ent Barbebois, le maître secret de Fangorn. En sa compagnie, ils assistèrent au réveil de la colère du Peuple des Arbres et à leur marche sur Isengard.

Pendant ce temps, Aragorn et ses compagnons faisaient la rencontre d’Éomer à son retour du champ de bataille. Éomer leur fournit des montures, et ils chevauchèrent jusqu’à la forêt. Là, au milieu de leurs vaines recherches pour retrouver les hobbits, ils rencontrèrent de nouveau Gandalf, revenu de la mort, devenu le Cavalier Blanc, mais encore voilé de gris. Avec lui, ils traversèrent le Rohan à cheval jusqu’aux salles de Théoden, Roi de la Marche. Gandalf guérit alors le roi âgé, et il le délivra des sortilèges de son perfide conseiller Langue de Serpent, un allié secret de Saruman. Ils chevauchèrent ensuite avec le roi et son armée contre les forces d’Isengard, remportant une victoire inespérée à la Ferté-au-Cor. Gandalf les conduisit enfin à Isengard, où ils trouvèrent la grande place forte démolie par le Peuple des Arbres, et Saruman et son complice Langue de Serpent retranchés dans l’impénétrable tour d’Orthanc.

Au cours de pourparlers à la porte, Saruman refusa de se repentir ; ainsi Gandalf le destitua et brisa son bâton, le laissant à la vigilance des Ents. D’une fenêtre haute, Langue de Serpent lança une pierre sur Gandalf ; mais elle rata sa cible et fut ramassée par Peregrin. Cette pierre se révéla être l’un des quatre palantíri encore existants, les Pierres de Vision de Númenor. Plus tard dans la nuit, Pippin succomba au charme de la Pierre : l’ayant dérobée, il regarda au-dedans et fut ainsi révélé à Sauron. Le livre prenait fin avec le survol d’un Nazgûl au-dessus des plaines du Rohan, un Spectre de l’Anneau sur un coursier volant, présage d’une guerre imminente. Gandalf remit alors le palantír à Aragorn, puis, emmenant Peregrin avec lui, il s’en fut à cheval vers Minas Tirith.

Le quatrième livre revenait à Frodo et à Samsaget, à présent égarés dans les mornes collines des Emyn Muil. Il racontait comment les deux voyageurs réussirent à s’échapper des collines, mais furent rattrapés par Sméagol-Gollum ; et comment Frodo apprivoisa Gollum et eut presque raison de sa malveillance, si bien que Gollum les conduisit à travers les Marais Morts et les terres dévastées jusqu’à la Morannon, la Porte Noire à la frontière nord du Pays de Mordor.

Il se révéla impossible d’y entrer, aussi Frodo fut-il contraint d’accepter le conseil de Gollum d’aller à la recherche d’une « entrée secrète » qu’il connaissait loin au sud, dans les Montagnes de l’Ombre, la muraille occidentale du Mordor. En cours de route, les hobbits furent capturés par une troupe d’éclaireurs des Hommes du Gondor dirigée par Faramir, le frère de Boromir. Faramir découvrit bientôt la nature de leur quête ; mais, résistant à la tentation à laquelle avait succombé son frère, il leur permit d’entreprendre la dernière étape de leur voyage vers Cirith Ungol, le Col de l’Araignée – non sans les avoir avertis du péril mortel de cet endroit, dont Gollum n’avait pas dit tout ce qu’il savait. Au moment même où ils atteignaient la Croisée des Routes et prenaient le chemin de l’horrible cité de Minas Morgul, une grande obscurité surgit du Mordor, recouvrant toutes les terres. Sauron envoya alors sa première armée, dirigée par le sombre Roi des Spectres de l’Anneau : la Guerre de l’Anneau était déclenchée.

Gollum conduisit les hobbits à un chemin secret à l’écart de Minas Morgul ; et, entourés de ténèbres, ils parvinrent enfin à Cirith Ungol. Là, Gollum retomba dans la plus noire malfaisance, et voulut les trahir au profit de la monstrueuse gardienne du col, Araigne. Ses plans furent néanmoins déjoués par l’héroïsme de Samsaget, qui repoussa l’attaque de Gollum et blessa ensuite Araigne.

La deuxième partie se terminait avec les choix de Samsaget. Frodo, piqué par Araigne, gisait au sol, comme mort : ou bien la quête trouvait une fin désastreuse, ou bien Samsaget prenait sur lui d’abandonner son maître. Il finit par s’emparer de l’Anneau et tenta de poursuivre, seul, la quête désespérée. Mais comme il s’apprêtait à passer les frontières du Mordor, des orques surgirent devant et derrière lui, les uns montés depuis Minas Morgul, les autres descendus de la tour de Cirith Ungol qui gardait le sommet du col. Rendu invisible par l’Anneau, Samsaget, prêtant l’oreille aux querelles des orques, comprit alors que Frodo n’était pas mort, mais simplement drogué. Il se lança à leur poursuite, trop tard : les orques emportèrent le corps de Frodo dans un tunnel conduisant à une porte secondaire de leur tour. Au moment où celle-ci se refermait avec un claquement de métal, Samsaget tomba sans connaissance sur le seuil.

Cette troisième et dernière partie raconte les stratégies concurrentes de Gandalf et de Sauron, jusqu’à la catastrophe ultime et la fin de la grande obscurité. L’on retourne d’abord aux fortunes de la guerre dans l’Ouest.

LIVRE CINQUIÈME

1Minas Tirith

Pippin regarda au-dehors, abrité sous le manteau de Gandalf. Il se demandait s’il s’était éveillé ou s’il dormait toujours, toujours dans ce rêve impétueux qui l’avait si souvent enveloppé depuis le début de la grande chevauchée. Le monde enténébré filait à toute allure et le vent sifflait bruyamment à ses oreilles. Il ne voyait que les étoiles tournoyantes et, loin à sa droite, de vastes ombres devant le ciel où défilaient les montagnes du Sud. Somnolent, il essayait de se rappeler les jours et les étapes de leur voyage, mais sa mémoire était confuse et encore à moitié endormie.