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— Comme c’est merveilleux, Tomis, d’être là-haut, au-dessus de tout. Sens-tu comme c’est merveilleux ?

— Je le sens, murmurai-je. La fraîcheur de l’air sur la peau nue — le vent dans mes cheveux — nous dérivons au gré des courants, nous piquons, nous montons, Avluela, nous montons en chandelle !

Vers l’Ogypte. Vers le soleil couchant.

Au-dessous de nous scintillait le lac Médit. Le Pont de Terre était plus loin, quelque part. Au nord, Eyrope. Au sud, la Frique. Là-bas, au delà de l’océan Terre, c’était ma patrie. J’y retournerais plus tard avec Avluela pour apporter la bonne nouvelle de la transformation de la Terre.

A cette altitude, on ne pouvait pas savoir que notre monde avait été conquis. On ne voyait que les couleurs radieuses de la terre et de la mer, pas les points de contrôle de l’envahisseur.

Ils ne se maintiendraient pas longtemps. Bientôt, nous aurions conquis le conquérant mais pas les armes à la main : grâce à l’amour. Et quand la rédemption de la planète serait universelle, nous accueillerions dans notre nouvel être les créatures mêmes qui se sont emparées de notre planète.

— Je savais que tu volerais un jour à mes côtés, Tomis, dit Avluela.

Dans la salle enténébrée, je sentis de nouveaux flux d’énergie traverser ses ailes.

Elle survolait le désert. la vieille Clinique, sanctuaire des Elfons, n’allait pas tarder à apparaître. Il allait falloir descendre et j’en étais peiné. J’aurais voulu que nous puissions rester à jamais dans les airs, Avluela et moi.

— Nous y resterons, Tomis, me dit-elle. Nous y resterons. Rien ne peut plus nous séparer. Tu le crois, n’est-ce pas, Tomis ?

— Oui, je le crois.

Et nous la guidâmes vers le sol à travers le ciel assombri.