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— Salope ! soupira Malko, une main enfouie entre ses cuisses.

Elle était en plein fantasme et le miel coulait d’elle comme de l’eau. Mais il était presque impossible de remonter cette énorme traîne. Le peignoir en velours noir de Malko s’ouvrit, révélant son émoi. Alexandra eut un sourire gourmand.

— Apparemment, tu aimes bien les bals costumés. Mais tu ne vas pas pouvoir me baiser…

Elle le narguait derrière sa cuirasse. Il la retourna, la plaquant contre la boiserie, cherchant la fermeture de la robe qui descendait très bas sur ses fesses. Alexandra s’amusait à les balancer langoureusement pour l’exciter encore plus. Agacé, il la prit par la main et la traîna jusqu’au grand canapé dessiné spécialement par Claude Dalle pour se fondre dans le mobilier ancien de la bibliothèque, recouvert de soie et de velours frappé, où il la jeta. Comme son visage se trouvait à la bonne hauteur, il écarta son slip et son membre jaillit comme un ressort, lui giflant la bouche.

Alexandra recula vivement, avec un sourire ironique.

— À cette époque, cela ne se faisait pas…

Frustré, Malko la renversa en arrière, fourrageant la corolle marron, jusqu’à ne plus voir le visage d’Alexandra. Bientôt, il eut, en face de lui, deux longues jambes gainées de nylon montant très haut sur les cuisses et le ventre offert avec sa toison blonde. Le temps de tomber à genoux sur la moquette, il plongea dans le sexe de sa maîtresse avec un grognement de soulagement.

Alexandra gémit, humide de rosée, croisant ses longues jambes dans le dos de Malko, étouffant sous les épaisseurs de soie.

Ce dernier se retira. Il avait l’impression de violer une inconnue et cela l’excitait encore davantage. Cette fois, c’est Alexandra qui se retrouva à genoux, accotée au divan, les mains crispées sur la soie écarlate. Malko derrière elle. Il contempla de longues secondes la croupe somptueuse, qui émergeait du fouillis de tissu, toujours aussi ferme, puis, sans hésiter se guida là où il avait envie d’aller. Alexandra poussa un hurlement.

— Non, pas comme ça !

Malko appuyait déjà de toutes ses forces sur l’ouverture de ses reins. Dieu sait s’il l’avait souvent sodomisée, mais, chaque fois, c’était le même éblouissement… Alexandra luttait, serrant ses muscles secrets et il dut peser de tout son poids pour s’engouffrer d’un coup dans l’étroite ouverture. Sans se soucier de la porte ouverte.

— Arrête, tu me déchires, supplia Alexandra.

— Ça t’apprendra, dit Malko, à la Renaissance, peut-être qu’on ne pratiquait pas la fellation, mais les femmes bien nées offraient volontiers leurs fesses à leurs amants.

La tenant solidement aux hanches, il se mit à la défoncer, se jetant sur elle avec violence jusqu’à ce qu’il explose en une seconde sublime. Alexandra se releva, le maquillage détruit, les nattes de travers et rabattit sa longue robe, remettant ses seins en place.

— Tu as intérêt à ne pas me laisser seule, à cette soirée, avertit-elle. Ce que tu viens de me faire m’a beaucoup excitée. Je recommencerais volontiers, même avec plusieurs partenaires.

* * *

Une légère brume de chaleur enveloppait l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Il n’était encore que sept heures trente du matin et le Boeing 747 en provenance de New York venait de se poser pile à l’heure et roulait maintenant vers l’aérogare. Derrière les baies vitrées dominant la piste, un homme en costume clair regardait l’appareil approcher, l’estomac serré. Farid Badr était bien parti de Vienne pour Larnaca modifiant ses plans à la suite de l’incident de Berchtesgaden, mais pour revenir à Paris via Le Caire, sous un nom différent. Évidemment, il ne pouvait modifier ni sa taille, ni son nez. Mais son passeport – faux évidemment – était à toute épreuve…

Il se retourna, cherchant à déceler un danger possible. Son rôle se bornait à une escorte passive. Un de ses complices amenait de New York dans sa valise les quarante krytrons qui manquaient. Il se rendrait dans un hôtel retenu à l’avance et, là, Farid Badr en prendrait livraison dans des conditions de sécurité optima. Il savait que les deux agents de la CIA qui les avaient suivis à Berchtesgaden avaient été liquidés et, donc, que les Américains avaient perdu sa trace. D’autre part, il avait pris le maximum de précautions pour que le FBI et la CIA ne puissent « pister » les krytrons. Le fait qu’ils aient pu sortir des États-Unis était rassurant… Il regarda le 747 approcher. Encore un peu de patience.

* * *

L’inspecteur divisionnaire Paul Bouvier de la DST alluma sa troisième gauloise de la journée. L’uniforme d’employé de l’aérogare lui allait parfaitement, bien qu’il soit emprunté. Dessous, il dissimulait un 357 Magnum Manurhin, redoutable revolver. Deux autres de ses collègues, habillés en bagagistes, attendaient avec lui sur le tarmac en dessous du hall d’arrivée. Bouvier et les deux autres étaient chargés de suivre à vue la valise contenant les krytrons, jusqu’à ce qu’elle passe sur le tapis roulant. Ensuite une seconde équipe prendrait le relais, rejoignant les gens du FBI qui voyageaient avec le suspect convoyant les détonateurs nucléaires. Sauf contrordre, rien ne devait filtrer de cette surveillance. Il fallait savoir à qui le convoyeur – un Tunisien voyageant sous le nom de Ahmed Farouk – allait les remettre. Cinq voitures et deux motos étaient prévues pour la filature éventuelle. Ils avaient aussi pensé au cas où le suspect reprendrait immédiatement un avion. Deux policiers de la PAF surveillaient les ordinateurs des différentes compagnies à qui le nom du suspect avait été communiqué. Un astérisque lumineux indiquerait la direction à suivre…

Paul Bouvier bâilla, il avait faim et les croissants du bar étaient infects. Dire qu’on était au pays de la gastronomie…

Enfin, dans une demi-heure, au plus tard, il pourrait se restaurer.

* * *

Chris Jones s’étira, et jeta un coup d’œil critique à son voisin, Milton Brabeck, en train de renouer une cravate à fleurs d’un goût douteux…

— T’es pas beau quand t’es pas rasé, remarqua-t-il.

Milton Brabeck lui expédia un regard furieux.

— Toi, t’as l’air de sortir d’une essoreuse.

Il regarda avec méfiance par le hublot les bâtiments tristounets en ciment gris.

— Tu crois que l’eau est saine ici ?

Chris Jones haussa les épaules, fataliste.

— Y aura toujours du Coca… Remarque s’ils le fabriquent ici, il est peut-être pollué.

— Il paraît qu’il y a des Mac Donald partout, maintenant, avança Milton, plein d’espoir. On ne mourra pas de faim.

À eux deux, Milton et Chris, anciens du Secret Service, et maintenant force de frappe de la CIA, avaient la puissance de feu d’un porte-avions d’escorte et une absence totale de scrupules en ce qui concernait les ennemis des États-Unis. Légèrement à droite de Gengis Khan, ils considéraient tout ce qui n’était pas le Middle West pur et dur comme un pays de perdition. Chris Jones ne traversait New York qu’en se bouchant le nez… Quant au reste du monde, c’était une zone dangereuse, infestée de microbes, de miasmes, de bacilles, de virus où un Américain normal ne devait se risquer qu’avec une combinaison d’astronaute… La moindre gorgée d’eau européenne leur tordait les tripes pour plusieurs jours et le mot « ris de veau » sonnait à leurs oreilles comme une obscénité.

— Les vrais hommes ne mangent pas les intestins, affirmait Chris, péremptoire.