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Tout ce montage pour rien ! Malko en oublia sa faim.

— Insiste ! dit-il. Prêche le faux pour savoir le vrai. Dis-lui qu’un ami à toi l’a vue avec deux hommes au bar du Bristol. Il faut absolument savoir de qui il s’agit.

— C’est vraiment aussi important ?

— Oui.

Mandy soupira, ce qui faillit projeter ses seins sur la table, et fit d’un ton décidé :

— Bon. Je crois que je vais employer les grands moyens.

Un peu de chantage n’était pas pour lui faire peur.

Elle repartit, droite comme une impératrice.

Sur l’estrade, un montreur d’ours avait remplacé les quatre musiciens. Malko se demanda si tous ses efforts allaient déboucher sur quelque chose.

* * *

Le dîner se terminait enfin… Presque une heure du matin. Les invités se dispersaient, gagnant soit le château, où on dansait, soit le parc, certains s’installaient au milieu de la pelouse. Malko se leva à son tour, flanqué des deux « gorilles » et de Krisantem. Sa force de frappe ne lui servait à rien dans cet environnement… Il repéra de l’autre côté de l’estrade Mandy, Pamela et le jeune duc de Wittenberg. Celui-ci était assis entre les deux femmes.

Mandy l’aperçut. Presque aussitôt, elle se leva et, après un détour stratégique, le rejoignit.

— Ça ne marche pas, fit-elle. Elle est fermée comme une huître. J’ai même commencé à balancer quelques trucs, ça n’a rien fait.

Elle était désolée, Mandy, et, subrepticement, s’appuya contre Malko de tout son cuir, murmurant :

— L’évêque n’arrête pas de tourner autour de moi. Tu veux qu’on aille faire un tour dans le parc.

Malko était à des années-lumière de la gaudriole. Sa mission était en train de tourner en eau de boudin.

— Peux-tu me débarrasser du fiancé de Pamela ? demanda-t-il. Je vais essayer de lui parler moi-même.

— Pas de problème ! roucoula Mandy la Salope. Dans cinq minutes, il me mange dans la main.

Elle regagna sa table. Quand Malko regarda de nouveau dans sa direction, le bras droit de Mandy Brown disparaissait sous la table, du côté des genoux du jeune duc de Wittenberg.

* * *

Mandy Brown avait repris place à côté de Kurt de Wittenberg. Penchée vers lui, elle parlait à Pamela Balzer qui ne pouvait voir la main glissée sous le pourpoint du jeune homme pour effleurer le tissu léger du haut-de-chausses noir, à l’endroit précis où reposait le sexe endormi.

En dépit de l’excellente éducation du jeune duc, l’engin se mit à augmenter de volume à la vitesse d’un poulet nourri aux hormones. Mandy la Salope entreprit d’accélérer cette croissance par un massage léger mais d’une grande efficacité.

— Pamela darling, demanda-t-elle de sa voix la plus sage, je voudrais aller jusqu’à ma voiture, mais j’ai un peu peur dans le noir. Est-ce que tu me prêtes Kurt pour m’accompagner ?

— Je t’en prie, fit Pamela Balzer, d’un ton pincé et la foudroyant du regard.

Mandy se leva et Kurt en fit autant, tournant le dos à Pamela pour dissimuler son trouble. Il n’avait jamais encore rencontré quelqu’un de la trempe de Mandy Brown. La jeune femme lui prit le bras et s’éloigna sous les arbres du parc.

Vingt mètres plus loin, Mandy Brown s’arrêta tout à coup sur le sentier désert qui menait au parking à peine éclairé par des torchères posées à terre.

— J’ai mal au pied.

Elle fit face tête haute au jeune noble autrichien, qui en profita pour l’attirer contre lui, glissant des doigts inquisiteurs dans l’entrebâillement de son décolleté. Mandy souleva immédiatement le pourpoint et empoigna à travers le jersey noir le membre qu’elle avait déjà apprivoisé.

— Tu es en forme, dis donc ! lança-t-elle d’une voix canaille.

Joignant le geste à la parole, elle baissa d’un coup le haut-de-chausses, libérant son contenu. Kurt eut un haut-le-corps.

— Attendez ! Je…

— Il faut savoir ce que tu veux, fit Mandy Brown avec simplicité…

Elle l’empoigna à pleine main, le colla contre un vieux chêne et s’accroupit devant lui au risque de faire craquer sa robe. Lorsque sa bouche se referma sur le sexe gonflé, le jeune Autrichien poussa un couinement de bonheur. Jamais Pamela n’aurait eu cette fougue.

Mandy Brown se lança dans sa fellation comme si sa vie en dépendait, calculant le temps qu’il faudrait à Malko pour confesser Pamela.

Une idée sournoise commençait à faire son chemin dans son petit cerveau de salope : pourquoi ne pas piquer son jules à Pamela ? Ça lui apprendrait. Elle ne l’en aspira qu’avec plus d’application. Il avait glissé les mains sous les bandes de roses en cuir et tenait ses seins entre ses doigts crispés, exhalant de petits gémissements comiques et des mots allemands. Cette fille tout en cuir, qui lui administrait cette fellation royale avec, en plus, son diadème, c’était fou…

Les bruits de la fête leur parvenaient dans le lointain. Il sentit la sève monter de ses reins et se raidit, le bassin en avant.

Aussitôt, Mandy Brown se redressa, essoufflée, et lui jeta.

— Petit égoïste !

Il en resta bouche bée. Déjà, elle l’entraînait vers le parking, sans que son érection diminue. Elle avait décidé de joindre l’agréable à l’utile. Arrivée à la Mercedes de Malko, elle se retourna et s’appuya à l’aile.

— Défais ma robe, demanda-t-elle.

Le crissement de la fermeture, qui descendait jusqu’à ses reins, l’électrisa. Kurt, fasciné, contemplait sa chute de reins éclairée par la lune. Quelques froissements et la belle robe de Jean-Claude Jitrois se retrouva à ses pieds. Il ne restait à Mandy Brown que son diadème et ses bas montant presque jusqu’à l’aine.

Elle n’eut pas besoin de dire quoi que ce soit. Kurt, dernier duc de Wittenberg, s’était planté en elle d’un seul élan et commençait à s’agiter comme un malade.

— Il n’y a pas le feu, lança sèchement Mandy. Prends ton temps.

Il fallait laisser à Malko le sien.

* * *

Tout le monde se levait en même temps. Malko, zigzaguant entre les tables, se hâta le plus possible mais, lorsqu’il arriva à celle de Pamela Balzer, la jeune femme avait disparu ! Il regarda vainement autour de lui. Impossible de la repérer dans cette foule. Il remonta à tout hasard vers le château, examinant tous les couples. Il se retourna vers Chris Jones.

— Séparons-nous. Il faut la retrouver. Rendez-vous devant les trompettes.

Lui continua tout droit, vers l’entrée du château. Au moment où il atteignait la cour pavée, une silhouette passa dans un rai de lumière, beaucoup plus loin, et disparut dans les communs. Un maître d’hôtel en veste blanche qui était trop loin pour qu’on distingue son visage. Malko continua ses recherches quelques instants. Puis, brutalement, une idée le frappa comme un coup de tonnerre.

À ce bal, tout le monde était déguisé. Y compris les serveurs et les serveuses. Que faisait là ce maître d’hôtel ? Il fallait absolument en avoir le cœur net. Il se mit à chercher partout un des maîtres de maison avant de réaliser qu’ils étaient demeurés à la table du « Roi », en bas, sur la pelouse. Il s’y rua. De nouveau, il dut attendre la fin d’un numéro musical avant de pouvoir aborder un des frères Saint-Brice, organisateur de la fête.

— Cher ami, dit-il, votre fête est absolument sublime.

Jacques Saint-Brice eut un rire heureux.

— Mais je n’ai rien fait ou presque ! Ce sont mes invités qui sont merveilleux. Tous ces costumes, tous ces efforts. C’est grâce à eux que nous sommes un peu dépaysés : je n’ai fourni que le cadre.