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— Où est ce matériel ? demanda-t-il.

L’ingénieur canadien le fixa sans aménité.

— Ne me prenez pas pour un imbécile ! Je ne suis pas encore certain que vous me disiez la vérité. Je travaille avec les Irakiens depuis deux ans, ils se sont toujours avérés des partenaires corrects. Aussi, je dois vérifier ce que vous prétendez savoir.

— Ce sera très difficile, objecta Malko, c’est un secret que les Irakiens gardent jalousement. Même pour vous.

La réponse ne se fit pas attendre.

Alors, comment l’avez-vous su ?

Par recoupements, expliqua Malko. L’affaire des krytrons est encore secrète. Mais l’incident de Roissy est public : il y a eu trois policiers tués. Nous savons maintenant que votre ami Tarik Hamadi avait rendez-vous à Berchtesgaden avec l’homme qui lui a procuré les krytrons, un certain Farid Badr. Un Libanais.

— Je ne l’ai jamais rencontré.

— Il est mort aussi, assassiné par les hommes de main de Tarik Hamadi. Ce dernier tenait à supprimer toute trace menant à l’Irak. Il y est parfaitement parvenu. Sans Pamela Balzer, vos canons seraient braqués sur Israël dans quelques mois et l’apocalypse nucléaire menacerait. Alors, supposez que vous arriviez à être certain que je vous dis la vérité, que pouvez-vous faire ? Ils n’hésiteront pas à vous supprimer. Vous ne leur êtes plus absolument indispensable, n’est-ce pas ?

L’ingénieur canadien ne répondit pas immédiatement, plongé dans une profonde méditation. Il releva la tête pour dire d’une voix changée.

— Si j’arrive à être certain de ce que vous avancez, je vous dirai comment récupérer ces pièces essentielles avant qu’elles n’atteignent l’Irak. De façon à ce que mes canons ne puissent jamais être utilisés.

Il s’arrachait visiblement un bras. Malko éprouvait une satisfaction profonde. Sa longue traque l’avait enfin mené au cœur du problème.

Mais il était maintenant entre les mains de Georges Bear. Le kidnapper pour le torturer était contraire à son éthique et, de plus, les Irakiens réagiraient immédiatement en accélérant leur processus. Il était obligé de lui faire confiance. Même si cela représentait un risque énorme.

— Que me proposez-vous ? demanda-t-il.

Georges Bear, en train de fixer Pamela, sursauta, puis retomba sur terre.

— De me laisser ici maintenant, dit-il. Il ne me faut pas longtemps pour savoir si vous mentez. Si ce n’est pas le cas, je vous attendrai chez moi, demain, à la même heure et je vous permettrai de neutraliser mon œuvre.

Il en avait les larmes aux yeux.

— Si je fais cela, ajouta-t-il, les Irakiens ne me le pardonneront jamais. Je veux que vous me protégiez, ainsi que Miss Balzer.

— Vous serez mis dans un avion militaire américain avec elle, aussitôt le problème réglé, s’engagea Malko. On vous assurera tout ce qui est nécessaire pour commencer une nouvelle vie, y compris sur le plan financier.

L’ingénieur canadien balaya le problème.

— J’ai assez d’argent pour vivre tranquillement.

Malko se leva et lui tendit la main.

— À demain. Appelez ce numéro une heure avant. Demandez quand votre voiture peut être révisée. Votre ligne est sûrement sur écoutes.

L’ingénieur canadien lui ouvrit la porte de la chambre. Visiblement, il trépignait d’impatience à l’idée de se retrouver seul avec Pamela Balzer.

Une fois dans le couloir, Chris Jones, rembruni, émit un gros soupir.

— Vous prenez un sacré risque… lança-t-il.

— C’est parfois indispensable, dit Malko. Je crois qu’il est sincère. Et puis, je n’ai pas tellement le choix.

Il restait à mettre la CIA au courant de ce retournement inespéré. Et à prier Dieu pour que Georges Bear tienne sa promesse.

* * *

À peine furent-ils seuls que Georges Bear se précipita sur Pamela Balzer et la serra dans ses bras.

— Ah ! je n’en pouvais plus ! soupira-t-il. J’ai très peu de temps.

Ses mains parcouraient déjà avidement le corps de la jeune femme. Il finit par relever sa jupe, découvrant un porte-jarretelles bleu nuit, qui maintenait des bas gris arachnéens arrêtés très haut sur les cuisses fuselées. Le contact de la chair chaude au-dessus du nylon arracha un jappement de plaisir à l’ingénieur canadien. Pour l’instant, rien n’existait au monde que cette sensation. Il introduisit ses doigts sous le slip, atteignit son contenu, le caressa maladroitement.

Pamela Balzer gémit poliment et lui rendit la politesse. Il l’arrêta d’un cri.

Non ! J’ai trop envie.

Elle réussit avec des précautions inouïes à sortir son sexe de son pantalon, mais dès qu’elle l’effleurait, il se dérobait. Il dégagea ses seins, fit sauter leurs pointes hors du soutien-gorge, les embrassa, arrachant enfin un vrai gémissement à Pamela qui appréciait cette caresse légère. Elle aussi commençait à s’animer. Ce sexe modeste ne la dégoûtait pas. Georges Bear gémit.

Je te veux ! Je te veux !

Il arracha le slip minuscule qui ne gênait en rien, mais ça l’excitait de voir la petite boule de dentelle noire à ses pieds. Ils titubaient au milieu de la chambre et Pamela Balzer tenta de l’entraîner vers le lit. Il la fit seulement basculer sur le canapé, le dos tourné vers lui. Il lui semblait que son sexe avait doublé de volume. Elle se laissa faire, amusée par cette furie.

Le pantalon sur les chevilles, échevelé, haletant, Georges Bear lui remonta la jupe jusqu’aux hanches, découvrant le haut des cuisses et les fesses pleines. Il s’agenouilla derrière elle, la ramenant vers lui en la tirant par les hanches.

Je veux te prendre comme l’autre jour, dit-il.

À la fois impérieux et implorant.

Pamela gloussa, sans répondre. Après la défection de Kurt de Wittenberg, elle n’avait pas tellement le choix.

À genoux sur les coussins trop mous, Georges Bear se guida vers l’entrée de ses reins et s’y enfonça d’un coup, sans même avoir essayé son sexe. Surpris de la facilité avec laquelle il avait pénétré l’étroit orifice, il commença un lent va et vient, jouissant de chaque seconde. Pamela se cambra pour l’aider à mieux la pénétrer. Prudemment, elle s’était massée avec une huile aromatisée avant de venir retrouver son amant.

Comme la première fois, Georges Bear explosa très vite, bramant comme un cerf, expérimentant une volupté comme il n’en avait jamais connue…

Quand il se dégagea, Pamela lui sourit. Amoureusement.

Tu fais bien l’amour, dit-elle.

Il aurait grimpé aux rideaux… Maintenant, il fallait affronter les vraies difficultés. Pour la première fois, il réalisa que sa vie était en jeu.

* * *

Morton Baxter avait écouté le récit de Malko, bouche bée, affichant une incrédulité croissante. Il finit par dire, d’une voix pleine de scepticisme :

— Ce n’est pas possible ! Ce Georges Bear travaille pour les Irakiens depuis des années. Il n’a pas pu se laisser mener en bateau de cette façon… Il sait qu’ils vomissent les Israéliens.

— C’est un savant, plaida Malko. Il se moque de l’utilisation pratique de ses découvertes. Je crois qu’il dit la vérité.

Une secrétaire entra, tenant à la main une épaisse liasse de documents. Les analystes continuaient à évaluer l’étendue des dégâts. L’Américain parcourut ce qu’on venait de lui apporter et hocha la tête.

— Les « Cousins »[19] se sont sûrement sucrés dans cette affaire. Ils prétendent n’avoir rien vu. Alors que la plupart des grosses pièces ont été usinées en Grande-Bretagne. Eux aussi ont besoin d’argent pour leurs petites affaires secrètes.

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19

Les Services britanniques.