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La secrétaire de Morton Baxter passa la tête et annonça :

Monsieur Robert Schwartzenberg.

Qu’il entre.

Il fit signe à Malko qui se préparait à sortir de rester. C’était le représentant du Mossad en Belgique ; un homme corpulent, aimable, avec d’énormes sourcils broussailleux et l’air négligé. Il serra chaleureusement la main des deux hommes. Perfidement, l’Américain demanda :

— Il n’y a rien de nouveau sur le meurtre de Georges Bear ?

Rien, affirma sans rire le représentant du Mossad. Mais j’ai une communication à vous faire.

Une bonne nouvelle ?

Très bonne ! D’abord je suis chargé de vous transmettre les félicitations de mon gouvernement sur la façon dont votre Agence a mené son enquête sur le plan Osirak. Une commission d’enquête diligentée par notre Premier Ministre va tenter de savoir pourquoi nos propres Services, d’habitude excellents, n’ont pas eu vent de cette affaire qui met gravement en péril la sécurité d’Israël.

L’Américain attendait la fin du laïus, méfiant. Quand les Israéliens se mettaient à être gentils, c’est qu’ils avaient quelque chose à demander.

Je vous remercie, dit le chef de station de la CIA, je vais transmettre ce message à ma Centrale où vous comptez beaucoup d’amis.

L’Israélien approuva avant de continuer :

Je voulais aussi vous dire qu’il ne faut pas regretter que le Gur Mariner vous ait échappé. Je vous apprends sous le sceau du secret que nous venons de prendre des dispositions pour qu’il n’atteigne pas sa destination finale.

Vous allez le couler ?

Le représentant du Mossad eut un sourire mystérieux.

Il m’est impossible de vous en dire plus, mais jamais les Irakiens ne recevront le chargement de ce cargo.

Vous avez pu avoir des précisions sur ce qu’il a chargé à Rotterdam ? interrogea Malko.

Quelques-unes. Il s’agit effectivement des pièces les plus importantes du super-canon de Georges Bear qui ont été fabriquées un peu partout en Europe. Celles-là ne pouvaient pas passer pour des éléments de pipe-line et les Irakiens ont donc décidé un acheminement spécial. D’autre part, certaines informations nous font penser que les quarante krytrons dérobés à l’aéroport de Roissy se trouvent également sur ce navire, sous la garde des Services Spéciaux irakiens.

— J’espère que vous nous les rendrez, commenta l’Américain goguenard, si vous arraisonnez le Gur Mariner.

L’Israélien eut un sourire entendu.

— Certainement. Nous n’en avons pas l’utilité…

Évidemment : ils savaient les fabriquer… Malko n’en revenait pas de ce dénouement. Tout ce qu’il avait fait n’avait donc pas été inutile. L’Israélien prit congé rapidement et le chef de station de la CIA lui dit :

— Je sais que sans votre perspicacité et votre flair, nous n’aurions jamais rien découvert… Une fois de plus, vous vous êtes superbement débrouillé. Que comptez-vous faire maintenant ?

— Retourner en Autriche, annonça Malko avec un sourire. C’est la saison des réceptions, le mois de juin. Il y a bal tous les soirs. J’en ai déjà manqué trop.

Il y avait aussi Alexandra à reconquérir… Elle était revenue de son mystérieux voyage et Malko avait hâte de se réconcilier avec elle.

* * *

Un homme attendait dans le hall de l’Amigo et sauta de son fauteuil en apercevant Malko. Chris Jones avait pratiquement déjà dégainé lorsque Malko l’arrêta.

— Attendez, je le connais !

C’était Kurt de Wittenberg, le fiancé de Mandy Brown et de Pamela Balzer… Malko aperçut la call-girl derrière lui, resplendissante dans un tailleur blanc flambant neuf, doublé de violet, dont la jupe se relevait d’un côté comme une corolle, pratiquement jusqu’à l’aine. À travers la veste, il pouvait voir la dentelle d’un bustier mauve, extrêmement bien rempli. Ses lèvres semblaient phosphorescentes. Les longs ongles rouges étaient éclipsés par un énorme diamant jonquille qui devait valoir dix siècles de salaire d’un Soviétique. Le jeune duc avait suivi son conseil. Ce dernier entraîna Malko par le bras à l’écart.

— Merci, tout est arrangé ! annonça-t-il. Pamela m’a pardonné. Nous allons donner une grande fête, où vous serez l’invité d’honneur.

— Je m’en réjouis d’avance, dit Malko.

— Parfait ! Nous allons nous quitter maintenant. Je repars en voiture pour l’Autriche.

— Darling, une seconde, lança Pamela d’une voix à étaler raide un ayatollah. J’ai quelque chose à prendre dans la chambre de Malko.

— Je vous accompagne, proposa ce dernier.

— Je vous attends au bar, dit Kurt de Wittenberg. Venez, lança-t-il euphorique à Chris Jones, avant de commander deux Gaston de Lagrange.

Pamela Balzer précéda Malko dans l’ascenseur. Elle s’était inondée de parfum.

— Je vois avec plaisir que vos ennuis sont terminés, dit-il.

La call-girl eut un sourire carnassier.

— Je le crois. Nous nous verrons souvent à Vienne, j’espère…

Arrivés dans la chambre, elle jeta son sac sur le lit et s’appuya à une commode. Fixant Malko, un peu déhanchée, sa jambe la plus découverte en avant, comme pour en faire admirer le galbe.

— Qu’aviez-vous à prendre ? demanda-t-il.

Pamela Balzer fit un pas vers lui amenant son pubis contre Malko avec la précision infaillible d’un bon engrenage.

— Vous, dit-elle.

La veste de son tailleur s’était ouverte, offrant ses seins bombés. Sa bouche se colla à celle de Malko pour un baiser profond et habile. Il lui sembla que la houle de ses hanches avait quelque chose de naturel. D’ailleurs, lorsqu’elle interrompit son baiser, elle avait le souffle plutôt court. Elle accrocha son regard au sien, avec une intensité brûlante dans ses grandes prunelles d’un noir liquide.

— Baise-moi, dit-elle simplement. Vite !

Son ventre disait la même chose… D’un geste gracieux, elle fit glisser un bout de dentelle blanche le long de ses cuisses, le slip qui l’empêchait d’être totalement indécente. Ne gardant que ses bas tenant tout seuls et montant très haut sur les cuisses galbées… Comme Malko ne réagissait pas assez vite à son goût, elle défit à toute vitesse les boutons de sa chemise et commença à torturer délicatement sa poitrine avec une habileté démoniaque. Descendant parfois jusqu’à son ventre, comme une bonne cuisinière surveille plusieurs casseroles à la fois.

Après avoir saisi son sexe, elle le caressa rapidement, puis s’accroupit et l’engouffra dans sa bouche pour une fellation aussi fugace qu’exquise.

Quand elle se releva, ce fut Malko qui prit l’offensive, fléchissant un peu les genoux pour l’embrocher d’un coup. Il entra dans un fourreau brûlant, tenant à pleines mains les fesses cambrées et fermes. Elle continua à l’embrasser, à se frotter contre lui jusqu’à ce qu’il jouisse. Avec un grondement extasié qui eut comme écho un soupir modeste, mais de bon aloi.

Ils demeurèrent emboîtés quelques instants, puis, Pamela recula, ramassa son slip et fila dans la salle de bains. Lorsqu’elle en ressortit, elle semblait émerger d’un confessionnal, tant elle respirait la pureté. Son visage lisse, encadré des longs cheveux noirs, ne révélait rien de sa turpitude…

Descendons, dit-elle simplement.

Dans l’ascenseur, il sonda son regard quand même un peu trouble.