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61 Le mot « insupportable » a été rajouté à la main sur « l'exemplaire de Bordeaux ». Curieusement, ce mot ne figure pas dans l'édition de 1595. Preuve que Mlle de Gournay et P. de Brach disposaient d'une copie quelque peu différente, ou simple oubli ?

62 Le livre d'Amyot a paru en 1572, et on estime que ce chapitre a été composé l'année suivante. Dans une période aussi troublée en France, la lecture des œuvres morales de Plutarque pouvait en effet être considérée comme bien « à propos ».

63 Amyot était né en 1513, il avait donc à peu près soixante ans à l'époque où Montaigne écrivait cela. Il ne mourut qu'en 1593, mais ne traduisit pourtant jamais Xénophon...

64 Plutarque, éd. Amyot, De la curiosité X, v.

65 Montaigne écrit « un pacquet ». Mais comme le fait remarquer A. Lanly (II, 39, note 5) « le mot paquet est usuel au XVIe siècle pour « lettre ».

66 Dans le texte de Montaigne, on a « lettres » ; mais Plutarque employait le mot grec signifiant « une lettre », et il s'agit probablement ici d'un latinisme.

67 Là encore, « lettres » ; mais s'agissant de quelque chose que l'on surprend par hasard, il est difficile de conserver ce pluriel — que l'on vient de rencontrer à plusieurs reprises, et qui est probablement un latinisme.

68 En principe, le mot « sieur » désignait une personne de rang inférieur à celui qu'on nommait « seigneur ». Michel Eyquem, fils aîné, était « seigneur de Montaigne », et il nomme ses frères : « le sieur de La Brousse », le « sieur d'Arsac » ; les domaines qu'ils avaient reçus n'étaient pas des « seigneuries ».

69 Ceci est plutôt surprenant car... Hésiode est bien antérieur à Platon !

70 Les cantharides, ou « mouches d'Espagne » passaient pour avoir des propriétés aphrodisiaques et vésicantes.

71 On peut penser au célèbre « L'oeil était dans la tombe et regardait Caïn. » de Victor Hugo !...

72 D'après Aulu-Gelle, Nuits Attiques IV, 18. Mais P. Villey (ed. Strowski, IV, P. 192), cite le passage et indique « ...je n'ai trouvé aucun texte qui explique ces mots de Montaigne : “ et son accusateur mesme ”, qui sont en contradiction avec le récit d'Aulu-Gelle ».

73 Montaigne écrit « cauterizee ». D'après Littré, c'est un terme de morale chrétienne (XVIe s. fig. conscience cauterisée « conscience endurcie, corrompue » (Calvin) — TLF). Mais c'est aussi un terme médical depuis Henri de Mondeville (1314) : « brûler un tissu organique pour le désinfecter ». J'ai préféré « endurcie », qui est plus dans l'usage d'aujourd'hui, me semble-t-il, dans ce contexte.

74 Les éditions antérieures à 1588 portaient ici : « le mieux »...

75 On sait que les Grecs nommaient « barbares » les peuples qui n'étaient pas... grecs. Ce n'est que bien plus tard que le mot prit le sens péjoratif que nous lui connaissons, mais on voit que tel était le cas au XVIe siècle déjà.

76 La source est dans Froissart, IV, 78. Le général dont il s'agit est Bajazet 1er, selon l'édition Strowski.

77 Le mot « exercitation » employé par Montaigne dans le titre de ce chapitre peut signifier aussi bien « exercice », « expérience », « pratique », « entraînement »... C'est en fait un peu de tout cela à la fois qu'il s'agit.

78 Montaigne pense probablement à Démocrite, dont la légende raconte qu'il s'était crevé les yeux.

79 Voilà une notation dont la finesse tranche sur les idées convenues !...

80 Le château de Montaigne est en effet situé entre le Poitou et la Guyenne, région où ont eu lieu de nombreux combats durant les guerres de religion.

81 Cheval puissant, généralement utilisé pour les labours ou pour transporter des charges. Cheval moins « noble » que les « destriers » dont il a été question au livre I, 48, et que l'on montait pour la chasse ou la guerre.

82 Donc difficile à manier, comme les chevaux trop malmenés (c'est par la bouche, en quelque sorte, que le cavalier communique ses ordres au cheval).

83 Montaigne précise « lieue française », car les lieues n'avaient pas la même valeur dans toutes les provinces. La « lieue française » valait environ 4,45 km.

84 A. Lanly traduit ici par « un plein seau de caillots de sang pur », ce qui me semble un peu contradictoire dans les termes ? Par ailleurs, je ne suis pas sûr que l'on puisse rendre « bouillons » par « caillots » ? C'est pourquoi j'ai préféré « à gros bouillons ».

85 Montaigne écrit « âme », mais il semble bien que dans ce contexte, il s'agisse plutôt de ce que nous nommons « esprit ».

86 Ce « tribut » est un cheveu. C'est Iris qui parle.

87 L'édition de 1588 comportait ici : « si plaisante ». Sur l'« exemplaire de Bordeaux », ces mots sont raturés et remplacés à la main par « moins poisante ». A. Lanly indique ici, à tort : « Dans les éditions antérieures on lisait : “si agréable” ».

88 Les éditions de 1580 et 1582 portaient ici : « me sens encore quatre ans après de ».

89 Pline Histoire naturelle XXII, 24, C.

90 Tout le développement qui suit, jusqu'à la fin de ce chapitre, est un ajout manuscrit sur l'« exemplaire de Bordeaux », donc postérieur à 1588. Il est caractéristique de l'évolution des Essais vers la « peinture du Moi ».

91 La formule est plaisante, qui montre bien les méfaits d'une position trop radicale... Aujourd'hui, on dirait peut-être : « On jette le bébé avec l'eau du bain » ?

92 P. Villey croit devoir faire remarquer dans son Lexique que les « brides pour les veaux n'existent pas. ». Outre le fait qu'il ne devait pas souvent fréquenter les marchés aux bestiaux... et même s'il ne s'agissait pour Montaigne que d'une boutade à propos d'un lien imaginaire, l'acception actuelle (et populaire !) de « veaux » m'a semblé justifier amplement mon choix de conserver l'expression.

93 Montaigne écrit « se jetter bien avant sur le trottoir » et « jeter sur le trottoir » est aujourd'hui équivoque. Mais il s'agissait bien sûr pour lui, homme de cheval, de l'endroit où l'on faisait trotter les chevaux pour en montrer la valeur. J'ai été tenté d'utiliser « plateau » — malgré l'anachronisme !

94 Les voisins en question sont les Protestants, dont les confessions étaient publiques.

95 Montaigne utilise ici le mot « skeletos », que Paré et Ronsard entre autres avaient déjà francisé en « squelette » à l'époque. Mais plutôt que d'un « squelette », Montaigne veut manifestement parler d'un corps destiné à l'étude anatomique, et c'est pourquoi j'ai utilisé « écorché ».

96 Le texte (manuscrit) de l'« exemplaire de Bordeaux » comporte ici « ou pres de la » — et non « tout a fait ». Il peut donc s'agir d'une erreur faite par les éditeurs de 1595 — à moins qu'ils n'aient jugé que « tout à fait » s'accordait mieux avec le sens de la phrase ? Dans ma traduction, je combine un peu les deux versions.