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190 On voit que même pour un Gascon, la langue basque était alors le symbole même de la langue incompréhensible ! Mais le rapprochement avec les animaux n'est pas des plus flatteurs...

191 Dans l'Antiquité on appelait ainsi un peuple plus ou moins légendaire, qui vivait au sud-est de l'Égypte sur le golfe de Suez. Strabon raconte qu'ils vivaient dans des trous de rochers, et Pline qu'ils mangeaient même des serpents, qu'ils n'avaient pas de langue propre, mais poussaient de simples cris.

192 Le texte de l'« exemplaire de Bordeaux » portait ici : « sans discours & sans providence ». Le passage de « providence » à « prudence » est-il une coquille, ou bien une correction volontaire de la part de Mlle de Gournay ?

193 Traduire ici « art » par « technique » comme le fait A. Lanly (II, p. 122) m'a semblé exagérément anachronique : le mot n'est apparu avec ce sens que deux siècles plus tard, selon le Petit Robert.

194 Le mot « police » est souvent employé pour désigner la société. Mais le contexte conduit à privilégier ici la notion d'organisation, et « organisme » m'a semblé convenir.

195 Ici les éditions faites du vivant de Montaigne, comme l'« exemplaire de Bordeaux » ajoutaient : « le visage, les pieds, les mains, les jambes, les épaules, la tête, selon que l'usage nous y convie ».

196 Que nous appelons précisément « défenses ».

197 Rat carnassier pouvant atteindre un mètre de long. Il était adoré dans l'ancienne Égypte, parce qu'il passait pour détruire les serpents et les œufs de crocodile.

198 A. Lanly (II, p. 125) traduit ici « ce que nous exprimons par la parole, il faut que nous l'exprimions d'abord à nous-mêmes ». Mais à mon avis dans le texte de Montaigne il n'est question que de la matérialité sonore, et non du sens de ce que l'on dit — ce que suggère pourtant le verbe « exprimer ».

199 Montaigne ne précise pas explicitement à quoi s'applique cette ressemblance ; A. Lanly (II, p. 125, note 162) estime qu'il peut s'agir de « l'ensemble des êtres vivants ». Mais dans les paragraphes précédents, c'est bien des animaux que Montaigne a traité, et c'est pourquoi j'ajoute « les animaux ».

200 Ecclésiaste 9-2. Montaigne a déjà fait référence à cette sentence au chapitre I, 36. « Tous ont même sort, juste et méchant, bon, pur et impur... » (Bible Osty, Seuil, 1973,s p. 1350) et l'avait fait graver en latin sur les poutres de sa « librairie ». A. Lanly (II, p. 125, note 163) croit devoir ajouter que « L'Édition P.U.F. remarque (p. LXVIII) qu'il n'y a rien de tel dans l'Ecclésiaste ni dans l'Ecclésiastique. » Il se trompe, confondant la note 2 et la note 3 de ladite page — P. Villey indique seulement que « le texte de l'Ecclésiaste est assez sensiblement différent. ». Mais ce qu'il cite est le verset 3, alors que le 2 (cité plus haut ici) correspond très bien !

201 La dernière partie de cette phrase ne se lit que dans l'édition de 1595.

202 Plutarque éd. Amyot LVIII, Quels animaux sont les plus advisez f° 513 G.

203 Plutarque éd. Amyot VII, Comment on pourra discerner le flatteur d'avec l'amy f° 41 A.

204 Hérodote, IV, 71-72, qui dit toutefois que ces chevaux et ces jeunes gens avaient été étranglés auparavant...

205 La mer d'Azov.

206 Aristote, cité par Plutarque éd. Amyot LVIII, Quels animaux sont les plus advisez f° 519.

207 Plutarque Vies..., Sylla p. 887, ne mentionne pas explicitement les « poux » mais parle de « vermine » : « Il resta longtemps sans s'apercevoir qu'il avait un abcès dans les entrailles. Or cet abcès corrompit sa chair et la changea en vermine... ». D'ailleurs dans la phrase suivante, Montaigne parle bien de « ver ».

208 La rhubarbe passe pour être un purgatif ; le polypode (sorte de fougère) est laxatif et facilite l'évacuation de la bile.

209 Plante aromatique aux feuilles laineuses. Le Dictame de Crête a des propriétés vulnéraires (guérison des plaies).

210 Une fois de plus, on peut constater que Montaigne reprend, sans aucun esprit critique, tout ce qu'il trouve dans les « auteurs »...

211 G. de Trapezonce ou de Trébizonde, (1395-1484), grammairien grec dont les traités étaient en usage dans les écoles au à l'époque de Montaigne.

212 L'édition de 1595 a omis « et sans discours », pourtant présent dans l'« exemplaire de Bordeaux ».

213 L'épisode semble tiré de l'Histoire indienne de cet auteur.

214 Montaigne a en effet exprimé déjà cette idée plus haut, Livre I, chap. 42, §1 : « il y a plus de distance de tel à tel homme, qu'il n'y a de tel homme à telle beste. »

215 Montaigne écrit « par le bec [...] c'est un poisson à coquille ». Mais le remora n'a pas plus de bec que de « coquille » !... Les remora ont sur la tête une large ventouse par laquelle ils s'attachent, à l'envers, et très solidement d'ailleurs, aux tortues, aux requins etc. Quant à arrêter les navires...

216 Ville de Phrygie.

217 Montaigne emploie le mot « mathématicien ». Claude Pinganaud (éd. Arléa) traduit par « astrologue », A. Lanly par « météorologue »... mot qui s'accorde mieux avec le contexte, mais qui n'est apparu qu'en 1783... Par ailleurs, le dictionnaire Petit Robert indique que le mot a signifié « astronome » jusqu'au XVIIIème. Mais les astronomes ont longtemps été aussi des astrologues... En fait il semble bien que le terme de « mathématicien » ait eu longtemps le sens générique de « savant », et c'est celui que j'ai choisi d'adopter ici.

218 Filets disposés en demi-cercle.

219 Le passage entre crochets figurait dans toutes les éditions jusqu'à celle de 1588 (« exemplaire de Bordeaux »), où il a été rayé d'un trait de plume. Il n'a pas été repris dans l'édition de 1595. Je l'indique cependant, pour l'intérêt qu'il présente.

220 Montaigne dit seulement : « comme à certain visage ». D. M. Frame et A. Lanly pensent que « nous » a été omis et considèrent qu'il s'agit d'un parallèle fait avec l'attitude des hommes. Cela se tient, mais « visage » a longtemps eu le sens de « contenance », « attitude », et peut donc s'appliquer à des chevaux.

221 Comme souvent, la citation donnée par Montaigne est inexacte ou incomplète. Et le sens de ces vers est bien plus leste que celui généralement donné par les traducteurs !

222 Le mot du texte latin est « regibus » (rex : roi ; mais Virgile évoque ici les abeilles, et nous parlons de « reine » de nos jours à leur propos.

223 Il s'agit de l'empereur Auguste, auquel Martial prête la parole dans les vers cités ensuite. L'épigramme prétend s'adresser à un « lecteur sévère » qui aurait reproché à Martial ses vers licencieux, et en guise d'excuse, le poète propose « ce sixain égrillard de César Auguste ».

224 Il s'agit de la princesse à laquelle il s'adressera encore plus loin, et à laquelle il a dédié l'Apologie : on pense généralement qu'il s'agit de Marguerite de Valois, fille de Henri II et femme de Henri de Navarre, futur Henri IV. Les vers de Martial étaient en latin, ce qui permettait de faire passer des choses un peu lestes...