403 Consul romain, évoqué dans certains traités de Cicéron.
404 Dans les éditions jusqu'à celle de 1588, on lisait ici : « comme il s'en voit infinis chez Plutarque contre les Epicuriens et Stoïciens ; et en Sénèque contre les Péripatéticiens. »
405 Le texte de 1595 est ici quelque peu différent de la correction manuscrite portée sur l'« exemplaire de Bordeaux » où on lit : « quelque biais non moins utille a considerer que les opinions saines et moderees. » C'est cette rédaction que je traduis ici.
406 « Vergue longue et mince des voiles latines » (Dict. Le Robert).
407 A. Lanly conserve ici le mot « aviron ». Mais il s'agit certainement ici de cet aviron particulier servant en fait de gouvernail. Et de même, j'ai préféré un peu plus haut « cordage » à « corde » : chacun sait qu'il n'y a pas de « corde » à bord d'un navire — sauf celle de la cloche...
408 Claudien, Le sixième consulat d'Honorius V, 411.
409 Montaigne donne la traduction latine d'un vers d'Homère, Odyssée II, 71.
410 Montaigne prend donc ici nettement parti contre la théorie dite « de la réminiscence », exposée dans Phédon (XVIII) et Ménon (XIV, et sq.) « ce que nous appelons apprendre, c'est se ressouvenir » (voir aussi au §295). Cette pseudo-théorie (idéaliste) de la connaissance demeure pourtant encore très prisée de nos jours, notamment chez les adeptes des prétendues « sciences de l'éducation », qui font si souvent référence à Montaigne... Mais parler beaucoup d'un auteur ne signifie pas forcément qu'on l'ait lu.
411 Cette phrase n'est pas des plus claires ! Le texte, d'ailleurs, en a varié : le texte de 1588 était : « jouait son role simple » et la correction manuscrite « faisoit purement son office » a été reprise par l'édition de 1595 ainsi que par tous les éditeurs depuis P. Villey.
412 J'interprète de mon mieux, mais ce passage demeure néanmoins assez obscur, à mon avis. Ni A. Lanly , ni D. M. Frame n'en ont donné non plus de traduction vraiment satisfaisante, me semble-t-il. A. Lanly écrit : « divinité et éternité passées » — ce qui me paraît quelque peu contradictoire.
413 Montaigne a très souvent recours à deux mots quasi synonymes là où nous nous contenterions aujourd'hui d'un seul. Quand ce tic d'écriture alourdit par trop une phrase déjà controuvée, je me permets de simplifier quelque peu. C'est particulièrement le cas ici : « vain et inutile », « moyens et puissances », captivité et prison », « forcée et contrainte », « infinie et perpétuelle »...
414 Sur l'hydrophobie dans l'Antiquité, on pourra consulter le passage qui lui est consacré dans l'étude de J. Pigeaud La maladie de l'âme (Les Belles-Lettres, Études anciennes, série latine, 1989, pp. 113-117). Les vers de Lucrèce qui suivent sont tirés d'un passage que l'on considère généralement plutôt comme une évocation de l'épilepsie.
415 Le texte de 1588 était ici : « en se desrobant tout à fait de la vie », et « du sentiment » est une correction manuscrite sur l'« exemplaire de Bordeaux ». C'est donc bien du suicide qu'il s'agit.
416 Mon interprétation en ce point est la même que celle de D. M. Frame: « to take advantage of it ».
417 La tour de Babel.
418 Saint Paul, Épître aux CorinthiensI, 1, 19. Mais A. Lanly indique que la phrase a pu être reprise aussi de saint Augustin, Cité de Dieu X, 28.
419 J'aurais pu écrire « vox populi ». Curieusement, si Montaigne écrit l'expression en français, il est aujourd'hui assez courant d'employer l'expression latine !
420 C'est la doctrine de la métempsycose, dont il a déjà été question plus haut. Sur l'« exemplaire de Bordeaux », figurait ici une phrase qui a été barrée : « Socrates, Platon et quasi tous ceux qui ont voulu croire l'immortalité des ames, se sont laissez emporter à cette invention, et plusieurs nations, comme entre autres la nostre. » (Par « la nostre », il faut entendre « les Gaulois »).
421 D'après saint Augustin, Cité de Dieu XXI, 16.17. Même chose pour Varron.
422 Le mot du texte de 1595 est « estui » ; sur l'« exemplaire de Bordeaux », il a remplacé « corps ».
423 Le texte de l'« exemplaire de Bordeaux » et celui de 1595 diffèrent quelque peu. Dans le texte imprimé de 1588, on lisait « il y en a aussi qui ont estimé... », et une insertion manuscrite après « aussi » précise : « et aucuns des nostres l'ont ainsi pensé jugé » [le mot « pensé » a été barré à la main]. L'édition de 1595 intègre cet ajout. Par ailleurs, je ne vois pas de raison pour garder « les nôtres », comme le fait A. Lanly : il s'agit bien des « penseurs de notre religion », donc chrétiens.
424 En réalité : De la face qui apparoit dedans le rond de la lune in Plutarque éd. Amyot t. II, LXXII, p. 614. La référence suivante est ibid, II, LXXIII, p. 636.
425 On pense généralement que ce chapitre nettement plus long que tous les autres « essais » aurait pu être destiné à Marguerite de Valois, fille de Henri II et Catherine de Médicis, et femme d'Henri de Navarre futur Henri IV.
426 Ce personnage apparaît dans le texte de Plutarque éd. Amyot Comment on pourra discerner le flatteur IV.
427 La rédaction de cette phrase est un peu plus claire dans l'édition de 1595 (traduite ici) que dans la version de l'« exemplaire de Bordeaux », où elle constitue un ajout manuscrit en marge, et d'ailleurs encore raturé en plusieurs endroits. On peut donc voir ici un exemple du travail éditorial de Mlle de Gournay — pas si mauvais... Voici la phrase originale : « Des armes et conditions de combat si desesperées qu'il est hors de creance que l'un ny l'autre se puisse sauver, je les ay veu condamner aiant este offertes. »
428 Sur l'« exemplaire de Bordeaux » on peut lire « 14 Turcs ». La rédaction de 1595 est d'ailleurs un peu différente aussi pour cette seconde phrase.
429 Récit fait d'après Goulart Histoire du Portugal XII, 23.
430 On pourrait interpréter ainsi : « Qui veut jouer au plus fin court à sa perte ».
431 Dans l'« exemplaire de Bordeaux » on lit cette phrase manuscrite en marge du folio 233 v°: « Et Platon a deus doits pres que sans lois nous vivrions comme bestes brutes et s'essaie a le verifier. » Ma traduction suit le texte de 1595 : « Et Platon verifie que sans loix, nous vivrions comme bestes. »
432 P. Villey propose « creux, vide » pour ce mot, ( t. II, p. 559, note 7). J'ai préféré « évanescent » pour sa proximité avec « vain », et ce qui est dit sitôt avant.
433 Pour P. Villey ( t. II, « Sources et annotations » p. 059) ces « nouveaux docteurs » sont « non des protestants, mais des novateurs plus audacieux, contempteurs de toutes les religions ».
434 Que faut-il entendre exactement par là ? L'Apologie elle-même, ou simplement les quelques préceptes que Montaigne vient d'indiquer ? Ni P. Villey, ni A. Lanly, ni D. M. Frame ne semblent s'être interrogés sur ce point. A. Lanly traduit par « ce moyen de préservation » (t. II, p. 221), et D. M. Frame par « this preservative » (p. 420).