435 A. Lanly traduit ici « medecine » par « médicament ». Il semble bien qu'à l'époque de Montaigne le mot s'employait déjà dans le sens actuel — et l'opposition faite ici avec la « geometrie » semble le confirmer.
436 La chiromancie (ou art de « lire les lignes de la main » pour en déduire le caractère et l'avenir d'une personne) était très en vogue, et de nombreux ouvrages traitaient de la question, avec un vocabulaire spécifique que reprend ici Montaigne et qui n'est plus en usage aujourd'hui : « mensale », « enseigneur », « naturelle », « mitoyen »...
437 C'est là une des croyances populaires de l'époque. L'expression « ours mal léché » qu'on emploie encore aujourd'hui pour désigner quelqu'un qui a mauvais caractère, en est la trace.
438 « aucunes » a généralement un sens positif ; mais ici « de tout... d'aucunes » suggère un emploi négatif. A. Lanly se contente d'écrire « comme d'aucunes », mais signale cette éventualité. D. M. Frame , lui, ne fait que transcrire : « ...as he is of any ». Mais le sens laisse à désirer.
439 Cf. le passage qui débute au § 361.
440 École fondée par Platon.
441 Dans le texte de 1595, « vray-semblable » est écrit en deux mots, ce qui me semble autoriser ma périphrase, car « vraisemblable » a pris de nos jours un sens un peu différent, presque comme « bien possible ». D'ailleurs le texte de 1588 comportait ici : « & quant & quant beaucoup plus veritable, & plus ferme.
442 Tribunal d'Athènes, qui siégeait au pied de la colline d'Arès — d'où son nom.
443 Montaigne a déjà cité ces vers, traduits par Cicéron, et reproduits par saint Augustin (Cité de Dieu V, 28) au chap. 1 § 9.
444 A. Lanly , qui suit ici P. Porteau, traduit « morfondement » par « la grippe », ce qui me semble trop moderne. P. Villey proposait « rhume ». D. M. Frame : « a bad cold ».
445 Le texte imprimé de 1595, comme celui de 1588, porte nettement « apres le repas ». Coquille d'A. Lanly t. II, p. 226, qui écrit : « après le repos ».
446 Cicéron, Tusculanes IV, 19. Mais ici, Montaigne ne marque pas la citation.
447 Le texte de 1588 avait ici : « Nous ne le savons que trop [par expérience] : les passions produisent en nous d'infinis et perpétuels changements dans notre âme, et la tyrannisent énormément. Le jugement d'un hommecourroucé ou craintif est-il le même que celui qu'il aura ensuite, ayant retrouvé son calme ? » Sur l'« exemplaire de Bordeaux », les mots « par expérience » ont été d'abord rajoutés à la main, puis toute la phrase a été barrée.
448 Le texte imprimé de 1588 portait « mettre ma vie a la mercy de sa nouvelle experience », et une correction manuscrite de l' « exemplaire de Bordeaux » a remplacé « mercy » par « preuve », ce qui amoindrit quelque peu la restriction semble-t-il. L'édition de 1595 a repris cette correction. Mais « nouvelle expérience » (pour « jeune, récente ») surprend un peu : Montaigne a écrit cela au plus tôt vers 1575-76 (semble-t-il, d'après P. Villey). Or Paracelse est mort en... 1541 ! Peut-être Montaigne l'ignorait-il. Et peut-être sa remarque se fonde-t-elle sur la publication des Œuvres de Paracelse puisque cette publication a eu lieu entre 1575 et 1589 ?
449 Jacques Pelletier du Mans (1517-1582), grand savant à son époque, a dirigé le Collège de Guyenne à Bordeaux entre 1572 et 1579, et il semble bien en effet que Montaigne l'ait accueilli chez lui durant cette période.
450 Il s'agit certainement de l'hyperbole.
451 Origène.
452 L'Académie de Platon.
453 Apulée, De deo Socratis citation reprise de saint Augustin, Cité de Dieu XII, x.
454 A. Lanly considère ici que « comprenant » se rapporte à « ancienneté », et traduit donc par « elle incluait... ». Il a peut-être raison ? Mais je partage plutôt ici l'interprétation de D. M. Frame , qui écrit : « testifying to the antiquity of this timeless nation and including a true account of... »
455 Toutes ces « merveilles » et celles qui vont suivre encore sont tirées du livre de Gomara Histoire Générale des Indes.
456 Cette phrase manque dans la traduction d'A. Lanly ( t. II, p. 234).
457 La citation est prise dans Juste Lipse Politiques Livre VI, V, 4.
458 Dans les éditions antérieures à celle de 1595, on lisait ici : « C'est pourquoi le Chrestien plus humble et plus sage et mieux recognoissant ce que c'est que de luy, se raporte à son createur de choisir et ordonner ce qu'il luy faut. »
459 Montaigne ne manque pas d'humour... Sur l'Ordre de Saint Michel et son prestige passé, voir chap. 7, §3 et la note 4.
460 Le repos absolu de l'âme, l'inertie.
461 Philologue français bien connu de Montaigne.
462 Apollon, ce que le contexte montre bien, puisqu'il est question un peu plus loin du « trépied » de la Pythie, censée parler pour Apollon dans ses oracles.
463 Pascal a repris cette idée dans sa célèbre formule « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ».
464 On remarquera que ce thème est cher à Montaigne, qui l'a déjà longuement traité en I, 23.
465 Ces anecdotes proviennent de Diogène Laërce Vies..., Aristippe II, 67-68.
466 Aujourd'hui on évoque couramment les « deux faces d'une même monnaie », ou la fameuse bouteille, toujours à moitié vide ou à moitié pleine.
467 Deux célèbres jurisconsultes de l'époque.
468 La dernière partie de cette phrase est en contradiction avec ce qui précède... On notera qu'elle marque le début d'une longue correction manuscrite faite sur l'« exemplaire de Bordeaux », et reprise par l'édition de 1595 (jusqu'au §431).
469 Le mot « poix/poids » fait problème. Sur l' « exemplaire de Bordeaux » il est assez difficile de savoir si Montaigne a écrit « poix » ou « pois ». L'édition Strowski/Villey (t. II, p. 342) donne : « pois » ; celle de Villey « poix ». Par ailleurs, dans l'édition de 1588 on lit « espece de poix » et dans celle de 1595 : « chose de poix » A. Lanly traduit « une espèce de poids ». D.M. Frame : « a sort of weight ». Mais le sens de « poix », quelque chose qui « colle à la peau » (cf. la « poisse » ) me semble mieux convenir, et la « correction » de 1595 pourrait être l'indice d'une mauvaise interprétation : « espèce de poids » n'ayant pas grand sens, P. Brach et M. de Gournay auraient cru nécessaire de corriger en « chose de poids » ?
470 Saint Augustin Cité de Dieu XIV, 20.
471 Une phrase barrée ici dans l' « exemplaire de Bordeaux », qu'on pourrait traduire ainsi : « Et plusieurs adeptes de cette école s'en sont autorisés pour écrire et publier des livres d'une hardiesse exagérée. »
472 C'est à l'époque de la Foire du Lendit que les élèves versaient aux professeurs leurs émoluements.