556 Le mettre en cuve pour le faire fermenter.
557 Autrement dit : ne soit pas boiteux comme un cheval déferré.
558 René, duc d'Anjou, comte de Provence (1409-1480) qu'on avait appelé le « Roi René » parce qu'il avait des droits sur le royaume de Sicile et de Jérusalem.
559 Actes des Apôtres I, 26.
560 Termes juridiques : la duplique est une réponse à une réplique ; la triplique, la réponse à une duplique... etc. J'ai préféré garder ces mots tels quels, dans leur cocasserie.
561 A. Lanly traduit ici littéralement : « beaucoup [...] ont pris un refroidissement ». Il me semble que « se morfondre », dans le contexte a plutôt le sens qu'il a encore couramment aujourd'hui : se désoler, se désespérer, regretter.
562 Cette phrase ne figure que dans l'édition de 1595.
563 Montaigne fait ici allusion à l'erreur qu'il avait d'abord commise en écrivant « le jeune Scipion », erreur corrigée à la main sur l'« exemplaire de Bordeaux » en « l'ayeul »(« l'Ancien »). Cf. Livre III, chap. 13 §117.
564 On voit que Montaigne a dit cela avant que Descartes ne le reprenne dans la célèbre formule : « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ».
565 La ponctuation de l'édition de 1595 ici (une virgule) semble résulter d'une mauvaise compréhension de la phrase : « je la prétends du règlement » s'oppose à « je la prétends de l'ordre... ».
566 Déjà largement examiné en I, 25 et 26.
567 Fallait-il traduire ici par « origine ethnique », au prix d'un anachronisme verbal ? J'ai pensé que non....
568 François Olivier, Chancelier en 1545 ; Michel de l'Hôpital, nommé par Catherine de Médicis en 1560.
569 P. Villey indique ici « artistes ». Mais pourquoi ? La suite m'autorise, il me semble, à conserver le terme.
570 Il faisait partie de la « Pléiade », et n'écrivit qu'en grec et en latin. Professeur au Collège de France en 1560.
571 On sait que Montaigne possédait des vers latin de Théodore de Bèze dans sa bibliothèque; disciple de Calvin, Bèze fut recteur de l'académie de Genève.
572 Humaniste et historien écossais ; il dut s'enfuir en France et fut professeur à Bordeaux avec Montaigne pour élève. Il fut aussi le précepteur de Marie Stuart et mourut en 1582.
573 Poète et mathématicien mort en 1584 selon P. Villey II, p. 661.
574 Montaigne en a parlé déjà en I, 24, §27, et II, 12, §418 de la présente édition. Turnèbe est plus connu comme érudit que comme poète...
575 Féroce général espagnol qui servit Charles-Quint et Philippe II contre la France, le Portugal et la Flandre où il fit décapiter dix-huit mille personnes en même temps que les comtes d'Horn et d'Egmont... « Montaigne savait-il cela ? » se demande A. Lanly (II, p. 315). On espère que non.
576 Anne de Montmorency. Il occupa des fonctions importantes sous François 1er et mena pour le compte d'Henri II la répression contre les protestants (ce qui ne l'empêcha pas cependant d'intervenir en faveur de B. Palissy, déjà emprisonné, et qui le fut d'ailleurs de nouveau et définitivement à la Bastille de 1580 à 1590). Montmorency mourut à 74 ans à la bataille de Saint-Denis.
577 On notera que ce paragraphe ne figure que dans l'édition de 1595, et non dans l'« exemplaire de Bordeaux » où pourtant Montaigne aurait pu l'ajouter, comme il l'a fait pour le passage concernant De la Nouë — puisque les marges de la page étaient loin d'être remplies... De là à supposer qu'il s'agit d'un ajout dû à Marie de Gournay elle-même, il n'y a qu'un pas, que l'on pourrait être tenté de franchir, tant la louange semble un peu « plaquée »... La Préface de l'édition de 1595, rarement publiée, a d'ailleurs des accents du même genre.
578 Ce chapitre se relie manifestement au précédent, dans lequel Montaigne discutait son projet de « se peindre ».
579 Sur l'« exemplaire de Bordeaux », une autre citation a été barrée et reportée ailleurs.
580 La rédaction de l'édition de 1588 (« pour m'exempter de la peine d'en faire plusieurs extraits à la main ») ne laisse aucun doute : il s'agit bien de l'imprimerie.
581 Marot, épître « Fripelipes, valet de Marot, à Sagon ». Sagon, ennemi du poète y devient « Sagoin » (« sagouin »).
582 Né à Trèves vers 390, il épousa une païenne qu'il convertit, et ils menèrent une vie ascétique dans le midi de la France. Deux ouvrages de lui nous sont parvenus, dont le De gubernatione Dei d'où est tirée l'affirmation reproduite par Montaigne ici.
583 Né en 200, cet empereur prétendait en effet descendre de Cornelius Tacitus, l'historien connu sous le nom de Tacite et que Montaigne cite ici en exemple.
584 Il était le neveu de l'empereur Constantin, vécut de 331 à 363, et ne régna que deux ans, de 362 à 363. La religion chrétienne lui avait été imposée dans son enfance, et il l'abjura un peu plus tard. D'où son surnom.
585 Historien latin du IVe siècle, qui fut le secrétaire de Constantin. Il écrivit un Abrégé de l'histoire romaine en... dix livres.
586 Une phrase placée ici dans les éditions antérieures à 1588 a été reprise un peu différemment plus loin dans une note manuscrite de l'« exemplaire de Bordeaux ». Cf. infra, §8.
587 Qui n'était encore que la Gaule !
588 Le meurtrier de César.
589 « la » ou « sa » ? Le point est d'importance... Dans le texte de 1580 on lit : « sa ». Dans celui de 1588 : « la ». Mais dans l'« exemplaire de Bordeaux », une correction manuscrite a corrigé le « l » par un grand « s ». Les éditeurs de 1595, soit qu'ils n'aient pas voulu tenir compte de cette correction, soit qu'ils aient travaillé sur une copie qui ne la comportait pas, ont imprimé « la ». Je traduis ici en fonction de l'« exemplaire de Bordeaux », parce que cela me semble mieux en accord avec le propos de Montaigne et le contexte immédiat : « chacun sans empeschement ».
590 On peut comprendre en lisant cet éloge (même prudent) de Julien l'Apostat, et les critiques directes à l'égard de « certains chrétiens », que les censeurs de Rome aient pu demander à Montaigne de supprimer ce chapitre !...
591 La « paix de Monsieur » ou « paix de Beaulieu » (1576), et l'« édit de Bergerac » (1577) qui accordait aux protestants des places « de sûreté » où ils seraient libres de pratiquer leur culte.
592 Sur l'exemplaire de la BNF de l'édition de 1595 un « ne » contraire au sens de la phrase a été rayé à la main.
593 Ariston de Chio enseigna que « le souverain bien réside dans la vertu » (vers 270 av. J.-C.).
594 Aristippe de Cyrène fut disciple de Socrate et fonda l'école philosophique dite « cyrénaïque » (après 430 av. J.-C.).
595 Montaigne traduit ici lui-même un vers d'Épicharme, que l'on trouve dans Xénophon Mémorables II, 1, 20. Mais il le fait peut-être d'après sa version latine dans Stobée.
596 Montaigne écrit: « Le travail ». Le mot « travail » dérive du latin « tripalium », qui désignait un système destiné à entraver les animaux (par exemple pour les marquer) ; puis il prit le sens d'instrument de torture. Il est évident qu’ici il n’est pas pris dans le sens qu’il a couramment de nos jours.