Comprends-tu-t-il, Achille ? Non ? Tant pis, sache simplement que ce procédé ingénieux…
Qui vient de rectifier en criant « Non ! génial » ? C’est vous, madame ? Merci ! Vous êtes une connaisseuse ! Je suis ravi de voir que les personnes du sexe n’apprécient pas seulement le mien, mais aussi la vaste intelligence qui l’enveloppe.
Où en jetais-je ? Oui : je viens de franchir l’obstacle de la première caméra, sans chaussures ni encombre. File, now, à l’angle du couloir. Il y en a une autre qui, grâce à quelque complicité occulte est en train d’explorer la partie où je ne suis pas. Ma pomme, déjà expert en la matière, de réitérer l’opé. Banco. Ça passe. N’à présent, me reste plus qu’une sixaine de mètres à franchir pour atteindre la chambre de la délicieuse polka polack.
Toc toc ! Loup y es-tu ? M’entends-tu ? Que fais-tu ? Rien puisqu’il m’attendait. Déponade immédiate. Je titube en trouvant la sublime en robe de notre arachnéenne, presque transparente, si tu verrais où je veuille en viendre. Ne porte même pas de slip en dessous ; que tu lui visionnes la Sainte-Chapelle directo. Malgré l’ombre inhérente au vêtement nuiteux, je suis prêt à jurer sur le Kâmasûtra que Krystyna est blonde comme un Van Gogh. Même que sa moustache pubienne doit briller comme de l’or sous les Mazda.
— Personne ne vous a vu ? demanda-t-elle ingénument.
— Soyez sans crainte.
Elle en est soulagée. Alors, mécolle, je vais pousser un fauteuil contre sa porte, manière de pas être importuné brutalement. Tout de suite après, je la biche dans mes bras et c’est notre premier baiser-passion à injection directe. Mufle à mufle ! T’as déjà, quand t’étais chiare, fait un nœud à une queue de cerise placée dans ta bouche ? J’exécute le même numéro, mais avec sa menteuse. On en perd le souffle de se brouter la voie express.
Ma pomme, tu verrais la bannière que je me biche ! J’accrocherais mon slip au bout, tu me prendrais pour un porte-drapeau ! Elle vasibule du compensateur en sentant dodeliner ma rapière contre son confluent. Moi, parti à outrance, je cesse de lui croquer la menteuse et la fait pirouetter de manière à la situer dos à moi. Fiévreusement, je remonte l’arrière de sa roupane afin d’engager ma tête chercheuse par l’entrée des artistes. Ça l’émeut si vachement qu’elle mugit.
Chut !
Pas le moment d’alerter la garde prétorienne du prince. Réduis la pression, mon Tonio.
Seulement, la sœur est partie pour sa croisière de la gigue. Elle a déjà plaqué ses pattounes sur ses genoux, les rotules desdits empêchent ses mains de glisser.
Très vite, le chemin de Damas devient le boulevard des voluptés à la façon qu’elle sécrétionne d’abondance. Je lui langoure le prose en ponctuant de caresses veloutées sur les strapontins. En douceur ! Faut jamais décarrer à fond la caisse, sinon tu lui grabuges le sensoriel, Daniel. Je lui amorce un pas de deux dans la giberne. Elle ponctue d’arabesques séditieuses. La montée des périls, Émile ! On poursuit de la sorte le long du précipice des voluptés.
L’exquise jeune femme souffre mille maux de ne pouvoir laisser éclater sa joie triomphale. Elle réprime du mieux, s’en tire par des gémissements rauques, des soupirs à fendre des bûches, des pleurs de souffrance radieuse. Tu veux mon avis ? Elle jouit par acomptes successifs. Menus lâchers températeurs. Verse des provisions sur le fade géant qui se prépare.
Ma pomme je me sens un pilon comme jamais. La seule différence existant présentement entre une enclume et ma bite, c’est qu’une enclume n’a pas le goût de foutre.
Au bout d’un temps d’ardeur appliquée, lente et pénétrante, je regrette de ne pas avoir consulté ma tocante au départ ; j’eusse aimé chronométrer notre étreinte car elle va vers une durée de haute compétition. Rarement emplâtrage fut aussi bien « organisé », kif une expédition dans l’Antarctique. J’ai le noyau dur de l’atome à toute épreuve, to day. Avec du répondant à m’en craquer les bourses. La Krystyna, j’ai pigé sa perdurance, elle s’en sort, n’au point de vue fade, avec des petits spasmes, je croive te l’avoir signalé un peu avant ? Va vérifier, je t’attends là.
Qui, hein ! Y m’semblait. Je pourrais la tringloter de la sorte jusqu’au chant du coq. Seulement voilà. Un bruit auquel je ne pensais plus, bien que je sois venu pour l’écouter, retentit. Dès lors je stoppe la roue à aubes de mon steamer. Ma fiancée a perçu également mais, davantage maîtresse de moi que d’elle-même, continue de courir sur son fade en m’appréhendant des miches.
— Vous entendez ? chuchote-t-elle alors.
— Oui, cloaqué-je.
Le bruit se répète à intervalles inégaux. Il me fait songer aux plaintes des trépassés dans un film sur les morts-vivants.
Je m’approche du conduit en relief servant pour l’aération d’un local probablement souterrain, y plaque l’oreille tandis que mon superbe zob, éclatant de santé et verni par l’amour, semble battre la mesure du Vaisseau fantôme. Je poireaute plusieurs minutes ainsi. Le silence est revenu.
Comme je vais m’emporter, une plainte se reproduit. Car, pas d’erreur, c’est bel et bien d’un gémissement qu’il s’agit.
Je pourrais te dire que mon sang se glace ou, mieux encore : qu’il ne fait qu’un tour.
Eh bien non, mon amour, je resterai sobre.
Je me tétanise, comme on écrit dans les romans que tu tiens de la main dont tu te torches le cul.
10
T’AS DES VARICES, ALICE
— Vous entendez ? murmutie de nouveau la pauvrette dont la figue ne s’est pas encore refermée, si tellement je lui ai cigogné le grand collecteur.
Question superflue car toute mon attitude lui indique que oui.
Désormais, je n’ai plus qu’un désir en tête : découvrir l’origine de ce bruitage pour film d’horreur.
Mais comment ?
Je m’agenouille sur le plancher et écoute derechef. Je te parie les chaussettes d’Alexandre-Benoît Bérurier contre un morceau de Munster que l’auteur de ces gémissements se trouve au sous-sol.
Perplexe, je visionne ma bite. Tiens, ça y est : elle fait enfin relâche et a retrouvé l’aspect qui est le sien dans les réceptions officielles.
Je m’emmène avec moi jusqu’à la plus proche fenêtre que j’ouvre et d’où je me penche pour sonder le parc planté de conifères. S’agit de dresser un repérage topographique afin de m’orienter par la suite. Il y a une statue, à gauche, représentant Zeus en train de jouer au ping-pong, un buis taillé en forme de bouteille à droite. Plus, pile sous moi, un énorme massif de flatulents convertibles à feuilles dégradées dont les fleurs pourpres me rappellent le ruban que mes potes Robert Hossein, Guy Bedos et Pierre Perret (entre z’autres) ont le devoir d’arborer à leur boutonnière pour cause de sexagénération dépassée.
Voilà, le topo est inscrit dans mon caberluche. De jour, je n’aurai aucun mal à situer l’endroit où passe le conduit.
Que faire d’autre, à présent ? Les gémissements ont cessé. Je considère mélancoliquement mon sexe qui tient compagnie à mes bourses, trio qui me désabuse quant au devenir de l’homme.
La petite Polack semble avoir oublié sa jouisserie survoltée de naguère. Dis donc, tu ne crois pas qu’un sort mauvais s’acharne sur mes transports amoureux dans ce palais de chiottes ?
— Je vais rentrer, fais-je, penaud de la laisser quimper sans lui avoir offert l’apothéose sensorielle que son tempérament mérite.
Elle ne proteste pas, dit :
— Que pensez-vous des plaintes que nous avons entendues ?
Moue en issue d’œuf de l’ardent Sana.