Sa haine a fondu, désormais. Diluée dans le chagrin. Elle le regrette tellement qu’elle donnerait n’importe quoi pour lui rendre la vie.
Fabre est momifié contre la grille. Rongé par l’échec, l’incompréhension. La malchance qui s’est acharnée sur eux. Sur Benoît, surtout.
Thoraize, lui, n’a plus le courage de regarder son ami défunt, défiguré par des semaines de privation. D’enfermement. Alors, il fixe le message écrit sur le mur.
Eux non plus, sans doute.
Le légiste débarque au milieu du carnage silencieux. Dans la foulée, l’équipe de l’identité judiciaire va débouler d’une minute à l’autre, pour le grand carnaval. La veillée funèbre est déjà terminée.
Le soigneur de cadavres s’avance vers Benoît, pose sa trousse par terre. Enfile des gants en latex.
Au bout de quelques secondes, il se tourne vers les flics. Livre son verdict. Sec et froid.
— Il est mort depuis deux ou trois heures, pas plus…