Entre les grottes et les pins, ce petit Cristóbal, qui n’était pas grand-chose, dont on ne connaissait pas les parents, qui aimait les oiseaux et qui furetait partout — Alina l’aimait —, avait trouvé un village avec une poignée de voyageurs qu’il avait su apprivoiser et qui lui avaient fait comprendre d’où ils venaient. Ils lui avaient indiqué la route en lui montrant les étoiles. De bons marins qui avaient, comme lui, la science des courants. Ce savant, Roland Bonaparte, avait-il compris ? Arthur s’interrogeait. La date de la découverte scientifique de la sitelle corse était indiquée sur Internet : 1884. À quel moment avait-il enfoui ce document dans ses albums ? Avait-il voulu cacher cette incroyable révélation ?
Toute l’histoire du monde était à refaire, à l’envers. Christophe Colomb n’avait pas découvert l’Amérique et les populations taïno d’Hispaniola. C’étaient eux, les « sauvages », qui nous avaient trouvés, les premiers, et qui avaient indiqué à ce garçon de nulle part la route du Nouveau Monde.
Propriano. Tirage sur papier albuminé contrecollé sur carton. Dimensions du montage : 31 × 41 cm. Dimensions du tirage : 17,2 × 22,6 cm. (Collection Roland Bonaparte.) Photo © musée du quai Branly / Phillipon.