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Petite chanson d'reconnaissance Pour ces stars d'mon adolescence Je n'en ai oublié aucune Chères et précieuses une à une
Celles qui m'ont trouvé consommable Avant que j'sois dans les hit-parades Dans les bals ou les MJC Comme au plus haut des colisées Celles qui n'échangent pas leur plaisir Pour ce qu'on pense ou c'qu'on va dire Qui disent OK pour les enfers Contre un peu d'paradis sur terre Des p'tits moments piqués en fraude Comme un automne aux pays chauds Plein du goût des baisers volés Toujours un p'tit peu plus sucré Sans qu'on en parle ou qu'on y pense Sans après promis ni juré Ça n'a pas la moindre importance Quand c'est l'amour qu'on aime aimer
Ce soir, je veux leur rendre hommage Ce sera la seconde fois Qu'elles sachent qu'il m'est dommage De ne le faire que par la voix

Frères

Paroles: Jean-Jacques Goldman 1993 "Rouge"

autres interprètes: Jean-Jacques Goldman

Je viens des plaines Je suis des montagnes Ces terres-là sont les miennes Ce sont nos campagnes A nous depuis la nuit des temps Nous y étions avant Nous combattrons pendant 1000 ans Jusqu'au dernier sang
Les mêmes cris, mêmes discours Les mêmes dialogues de sourd Contraires et semblables aussi Identiques au fond de la nuit
Frères, la même jeunesse, même froid sous la même pluie Frères, mêmes faiblesses, la même angoisse aux mêmes bruits Frères, frères de pleurs, frères douleurs Du même acier dans les mêmes ventres déchirés
Je reçois des lettres Chaque semaine, Les mères s'inquiètent Elle font des prières J'ai une photo de ma femme J'ai aussi le goût de ses larmes
Après, quand tout sera fini Quand la victoire aura souri Après, la vie la belle vie Bientôt quand tout s'ra fini
Frères, mêmes tremblements, même peur et même fusil Frères, mêmes talismans, même alcool pour un même oubli Frères, frères d'instant, frères d'histoire Gravés sur la même pierre glacée sans mémoire Frères, même anonymat, frères d'absurdité Frères, frères d'attente au fond des mêmes tranchées Frères, frères de sang, frères de mal De pulsions libérées du fond du même animal Du même animal.

Il changeait la vie

Paroles et Musique: Jean-Jacques Goldman 1987 "Entre gris clair et gris foncé"

C'était un cordonnier, sans rien d'particulier Dans un village dont le nom m'a échappé Qui faisait des souliers si jolis, si légers Que nos vies semblaient un peu moins lourdes à porter
Il y mettait du temps, du talent et du cœur Ainsi passait sa vie au milieu de nos heures Et loin des beaux discours, des grandes théories A sa tâche chaque jour, on pouvait dire de lui Il changeait la vie
C'était un professeur, un simple professeur Qui pensait que savoir était un grand trésor Que tous les moins que rien n'avaient pour s'en sortir Que l'école et le droit qu'a chacun de s'instruire
Il y mettait du temps, du talent et du cœur Ainsi passait sa vie au milieu de nos heures Et loin des beaux discours, des grandes théories A sa tâche chaque jour, on pouvait dire de lui Il changeait la vie
C'était un p'tit bonhomme, rien qu'un tout p'tit bonhomme Malhabile et rêveur, un peu loupé en somme Se croyait inutile, banni des autres hommes Il pleurait sur son saxophone
Il y mit tant de temps, de larmes et de douleur Les rêves de sa vie, les prisons de son cœur Et loin des beaux discours, des grandes théories Inspiré jour après jour de son souffle et de ses cris Il changeait la vie

Il me restera

Paroles et Musique: Jean-Jacques Goldman 1987 "Entre gris clair et gris foncé"

Il me restera de la lumière Il me restera de l'eau, du vent Des rêveries sucrées, d'autres amères Et le mal au cœur de temps en temps Il me restera des souvenirs Des visages et des voix et des rires Il me restera du temps qui passe Et la vie, celle qui fait mourir
Il me restera ces choses qu'on amasse Sans y penser, sans y compter, sans savoir Quand on vit fort, on vit sans mémoire Mais elle prend des photos sans qu'on sache
Il me restera de longs silences Longues secondes au passé, tristesse Il me restera aussi Valence Ici, naquit un peu de tendresse Il me restera deux, trois bricoles Une épingle, un parfum oubliés Un disque, un vieux bouquin, des babioles Mais que je ne pourrai pas jeter
Il me restera ces choses qu'on amasse Sans y penser, sans y compter, sans savoir Quand on vit fort, on vit sans mémoire Mais elle prend des photos sans qu'on sache

Il suffira d'un signe

Paroles et Musique: Jean-Jacques Goldman 1981 "Démodé"

autres interprètes: Fredericks, Goldman et Jones (1992), Les Enfoirés (1998)

Il suffira d'un signe, un matin Un matin tout tranquille et serein Quelque chose d'infime, c'est certain C'est écrit dans nos livres, en latin
Déchirées nos guenilles de satin Les fers à nos chevilles loin bien loin Tu ris mais sois tranquille un matin J'aurai tout ce qui brille dans mes mains
Regarde ma vie tu la vois face à face Dis moi ton avis que veux-tu que j'y fasse Nous n'avons plus que ça au bout de notre impasse Le moment viendra tout changera de place