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Paroles et Musique: Jean-Jacques Goldman 1985 "Non homologué"

J'ai rencontré des mecs qui changeaient de costard D'après le cours du kopeck ou celui du dollar
Des monstres dégoûtants, des crapauds pleins de bave Ecroulés de rire en contemplant d'autres épaves
J'ai vu des femmes et des enfants, les yeux fardés, tout noirs Perdus et pourtant si sûrs d'eux, bizarre, bizarre
Des gigots qui gigotent et des clodos qui mégotent Des musiciens qui jouent toujours la même note
Je les ai rencontrés un soir Dans ma vie, ma rue, au hasard Ils sont restés dans ma mémoire Chacun rangé dans son tiroir
Bienvenue sur mon boulevard Quand vient la nuit, quand ma raison s'égare Ombres paumées, recalés de l'espoir Compagnons du blues et du dérisoire Oubliés dans les moments de candeur Vous revenez dès que j'ai mal au cœur Partager mes faiblesses et mes erreurs Vous êtes un peu de mes amarres, un peu de mon histoire Mais bienvenue sur mon boulevard Quand vient la nuit, quand ma raison s'égare
J'ai vu des vermeils et des bleus, des vertes et des biens mûres Des muets mauvais qui écrivaient sur les murs
Les filles étaient de joie, les hommes étaient de peine Point commun: dans leurs yeux c'est bien la même haine
Des révolutionnaires qui voulaient remplacer Les méfaits de leurs pères par leurs propres excès
Je les ai rencontrés un soir Dans ma vie, ma rue, au hasard Ils sont restés dans ma mémoire Chacun rangés dans son tiroir
Bienvenue sur mon boulevard Quand vient la nuit, quand ma raison s'égare Ombres paumées, recalés de l'espoir Compagnons du blues et du dérisoire Oubliés dans les moments de candeur Vous revenez dès que j'ai mal au cœur Partager mes faiblesses et mes erreurs Vous êtes un peu de mes amarres, un peu de mon histoire Mais bienvenue sur mon boulevard Quand vient la nuit, quand ma raison s'égare
Bienvenue sur mon boulevard

Bonne idée

Paroles et Musique: Jean-Jacques Goldman 1997 "En passant"

Un début de janvier, si j'ai bien su compter Reste de fête ou bien vœux très appuyés De Ruth ou de Moïshé, lequel a eu l'idée? Qu'importe si j'ai gagné la course, et parmi des milliers Nous avons tous été vainqueurs même le dernier des derniers Une fois au moins les meilleurs, nous qui sommes nés Au creux de nos mères qu'il fait bon mûrir Et puis j'ai vu de la lumière alors je suis sorti Et j'ai dit Bonne idée
Y avait du soleil, des parfums, de la pluie Chaque jour un nouveau réveil, chaque jour une autre nuit Des routes et des motards et des matches de rugby Des spaghetti, Frédéric Dard et Johnny Winter aussi On m'a dit c'est qu'une étincelle avant l'obscurité Juste un passage, un arc-en-ciel, une étrange absurdité Des frères, des tendres, des trésors à chercher Des vertiges à prendre, à comprendre et des filles à caresser J'me suis dit Bonne idée
Et puis y a toi qui débarque en ouvrant grand mes rideaux Et des flots de couleurs éclatent et le beau semble bien plus beau Et rien vraiment ne change mais tout est différent Comme ces festins qu'on mange seul ou en les partageant
Je marchais au hasard le soir était tombé Avec mon sac et ma guitare j'étais un peu fatigué Tout était si désert, où me désaltérer? Et puis j'ai vu de la lumière et je vous ai trouvés
Bonne idée

Brouillard

Paroles et Musique: Jean-Jacques Goldman

Brouillard et matin Blanches et froides mes mains Le poids du sac aux épaules
Brumes dans la tête Les secondes et les gestes Le froid qui brûle et qui frôle
L'heure n'est plus aux projets, regrets passés, oubliés rêves et délires Si tu ne sais pas où tu vas, l'habitude est là pour te le dire
Muscle qui fatigue C'est l'outil qui te guide Le feu l'acier qui imposent
Douces dans la tête Des voix, loin, te répètent Il y a des rêves qu'on ose
L'heure n'est plus aux projets, regrets passés, oubliés rêves et délires La route est là, ton pas claque pour de vrai, pour ne plus revenir
Je prendrais la nationale Guidé par une évidence Par une fièvre brutale et je partirai
Je prendrai les pluies du Sud Pures et lourdes à bras le corps Les tiédeurs et les brûlures et je renaîtrai J'écouterai les secondes dans les pays arrêtés Elles durent tout un monde, une éternité Et quand j'atteindrai le terme quand le tour sera joué Je n'aurai jamais plus jamais les yeux baissés
Oublier les visages Regretter son sourire Les larmes au coin de ses cils
Savoir briser partir Pour ne jamais haïr C'est tellement difficile
L'heure n'est plus aux projets, regrets passés, oubliés rêves et délires La route est là, ton pas claque pour de vrai pour ne plus revenir

C'est pas grave papa

Paroles et Musique: Jean-Jacques Goldman

Il est rentré un soir avec une drôle de tête. Il n'a pas dit un mot, n'a presque pas dîné, Puis, sans nous regarder, il a dit d'une traite: "Les enfants, votre père a été renvoyé."
Il nous avait parlé d'une fusion probable Entre sa firme et un puissant groupe financier. Les organisateurs ont dit: "C'est regrettable Mais nous sommes obligés de comprimer les frais."
Mais c'est pas grave papa. Te mets pas dans cet état. Lève les yeux et regarde-moi: J'ai peut-être jamais été si proche de toi
Et c'est pas grave papa. Te mets pas dans cet état. Lève les yeux et regarde-moi: J'ai peut-être jamais été si proche de toi.
Tu me disais: "Mon fils, il faudra te battre. Coupe tes cheveux longs et mets-toi au boulot. Tu perds ton temps et, tu sais, jamais on ne rattrape Ces années-là. Tu dois apprendre ce qu'il faut."