Il s'invite quand on ne l'attend pas
Quand on y croit, il s'enfuit déjà
Frère qui un jour y goûta
Jamais plus tu ne guériras
Il nous laisse vide
Et plus mort que vivant
C'est lui qui décide
On ne fait que semblant
Lui, choisit ses tours
Et ses va et ses vient
Ainsi fait l'amour
Et l'on n'y peut rien
Être le premier
Musique: Jean-Jacques Goldman
Ça a été très long mais il y est arrivé
Il fait le compte de ce qu'il y a laissé
Beaucoup plus que des plumes des morceaux entiers
Et certains disent même on peu d'identité
Pourtant elle est en lui cette force immobile
Oui le pousse en avant l'empêche de dormir
Toujours vers l'effort à côté des plaisirs
Jusqu'à l'obséder par cet unique mobile
Pour être le premier
Pour arriver là-haut tout au bout de l'échelle
Comme ces aigles noirs qui dominent le ciel
Pour être le premier
Pour goûter le vertigo des hautes altitudes
Le goût particulier des grandes solitudes
Pour être le premier
Elle était innocence douceur et jolie
De ces amours immenses où l'on blottit sa vie
Mais d'une âme trop simple pour comprendre un peu
Que l'on puisse désirer mieux que être heureux
On dit qu'il a la chance mais qu'il n'a plus d'amis
Mais moi je sais qu'au moins il est bien avec lui
Comme s'il avait le choix ou cette liberté
Quand on a cette voix qui vous dit d'avancer.
Fais des bébés
Paroles et Musique: Jean-Jacques Goldman 1987 "Entre gris clair et gris foncé"
Acide, amer
Sans point de repère
Cassé, KO, bout du rouleau, sans plus rien qui adhère
Le monde entier t'a déçu
Tu hais l'humanité toute entière
Et bien entendu plus d'eau chaude au moment de prendre ton bain
Et tu sais pas
Et tu te mens
Les rêves à plat, bête et méchant, et tu coules en ramant
Plus d'essence et encore pas mal de kilomètres à faire
Et des tas de feux rouges qui t'bouffent le temps, évidemment
Reste un moyen facile qui peut rapporter gros
S'il te reste un peu de sang, les os et la peau
Bien mieux qu'un safari, aventure garantie
Si ton présent plus qu'imparfait hurle au secours
C'est une affaire à deux à saisir nuit et jour
Ne s'use pas si l'on s'en ressert, ça c'est sûr
Quand t'as froid, ça fait monter la température
Jouer c'est pas tricher, surtout dans le désordre
Et plus tu joues, plus tu touches, t'as même le droit de mordre
C'est comme j'te dis, Baby
Fais des bébés, fais des bébés
Si tu sais plus c'que tu fous là, ni à quoi tu sers
Eux le sauront pour toi, redeviens mammifère
Pas compliqué, fais des bébés
En éprouvette, inséminé
Qu'importe le flacon pourvu qu't'aies l'ivresse ou le pied
Du passé, table rase, la voilà ta nouvelles base
Histoire d'expérimenté les parts de l'acquis et de l'inné
(Bonne chance)
Ils t'trouveront beau, intelligent
Grand et costeau, intéressant au moins jusqu'à huit ans
Problème existentiel, la bouillie coule-t-elle ou pas?
L'ennemi: les grumeaux, ou bien trop chaud ou trop froid
C'est gratuit, des fois même t'en as cinq pour le prix d'un
Ça plaît aux filles et ça fait marrer les copains
Permanent cinéma, 100 fois mieux qu'FR3
OK, ça fait du bruit, ça sent pas toujours bon
Mais entre nous, c'est elle qui s'occupent des biberons
Ça te ferais moins dormir que les amphétamines
Ça résoudra tes problèmes, tes doutes et tes spleens
Si longs, longs, longs
Comme un jour sans toi
Ou un jour avec toi d'ailleurs
Ça dépend des fois
C'est comme j'te dis, chérie
Fais des bébés, fais des bébés
Si tu sais plus c'que tu fous là, ni à quoi tu sers
Eux le sauront pour toi, redeviens mammifère
Pas compliqué, fais des bébés
Fais des bébés, fais des bébés
Ça f'ra p'têtre des cadavres pour leurs saletés de bombes
Mais aussi des cerveaux pour ne pas qu'elles tombent
ABCD, fais des bébés
Fais des bébés, fais des bébés
Tu leur diras jamais qu'y a des guerres qui sont saintes
Que la raison d'état efface les cris, les plaintes
C'est pas sorcier, fais des bébés
Famille
Paroles et Musique: Jean-Jacques Goldman
Et crever le silence
Quand c'est à toi que je pense
Je suis loin de tes mains
Loin de toi, loin des tiens
Mais tout ça n'a pas d'importance
J'connais pas ta maison
Ni ta ville, ni ton nom
Pauvre, riche, batard
Blanc, tout noir ou bizarre
Je reconnais ton regard
Et tu cherches une image
Et tu cherches un endroit
Où je dérive parfois
Tu es de ma famille
De mon ordre et de mon rang
Celle que j'ai choisie
Celle que je ressens
Dans cette armée de simple gens
Tu es de ma famille
Bien plus que celle du sang
Des poignées de secondes
Dans cet étrange monde
Qu'il te protège s'il entend
Tu sais pas bien où tu vas
Ni bien comment, ni pourquoi
Tu crois pas à grand chose
Ni tout gris, ni tout rose
Mais ce que tu crois, c'est à toi
T'es du parti des perdants
Consciemment, viscéralement
Et tu regardes en bas
Mais tu tomberas pas
Tant qu'on aura besoin de toi
Et tu prends les bonheurs
Comme grains de raisin
Petits bouts de petits riens
Tu es de ma famille {2x}
Du même rang, du même vent
Tu es de ma famille {2x}
Même habitants du même temps
Tu es de ma famille {2x}
Croisons nos vies de temps en temps
Filles faciles
Paroles et Musique: Jean-Jacques Goldman 1987 "Entre gris clair et gris foncé"
J'ai une tendresse particulière
Pour ces filles qui n'ont pas d'manières
Les hospitalières, les dociles
Vous les appelez les filles faciles
Celles qui marchandent pas leur corps
Ni pour des mots ni pour de l'or
Pour qui faut pas tout un débat
Ni pour leur haut ni pour leur bas
Pour quelques notes de guitare
Elles dormiront un peu plus tard
Elles disent que les matins c'est bien
Elles disent qu'à deux, c'est encore mieux
Les inespérées, les timides
Celles qui comprennent sans qu'on leur dise
Pour qui ne suffit qu'un regard
Pour que tout s'allume en un soir