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Dans nos jardins dérangés Tellement de fleurs allongées, tellement Sous la lumière orangée Longtemps nos corps mélangés, longtemps
Pendant que le monde bavarde A rien d'important On pourrait dormir sous les arbres Le reste du temps…

Le temps s'en allait

Paroles et Musique: Francis Cabrel 1983 "Quelqu'un de l'intérieur"

Ce matin j'ai joué aux billes J'ai couru les filles Et j'ai pris tout mon temps J'ai accroché mon cœur Aux épines des fleurs Et j'ai gagné souvent Ce soir, je pousse de ma canne Les feuilles des platanes Sous les bancs de ciment Dans les odeurs de cigare Et le bruit des guitares De mes petits enfants Je courais, je courais, je courais, je courais Et le temps s'en allait Je courais, je courais, je courais… Et tout le temps que je passe Assis à la même place Juste à bouger les yeux Avec mes vieilles rengaines Et mon écharpe de laine Même quand le ciel est tout bleu Toujours la voix qui s'embrume La crainte du rhume Ou le bruit des avions Et dans le froid qui s'approche J'ai peur que les cloches Chantent bientôt mon prénom Je courais, je courais, je courais, je courais Et le temps s'en allait Je courais, je courais, je courais… Toi, mon enfant que j'aime, Toi qui a tant de peine Assieds toi un moment Quels que soient ceux qui te quittent Dis-toi que le temps passe vite Et que la poussière t'attend Tu vois ces bras de misère Ont fait le tour de la terre Pour une fille de chez nous Ils ont fait sauter les tables Et des plages de sable Et des hordes de loups On était tellement bien On était tellement loin Qu'on était presque perdus On était tellement haut Et tellement beaux Qu'on ne se reconnaît plus On courait, on courait, on courait, on courait Et le temps s'en allait… On courait, on courait, on courait… Ce matin j'ai joué aux bille, J'ai couru les filles Et j'ai pris tout mon temps J'ai accroché mon cœur Aux épines des fleurs Et j'ai gagné souvent Ce soir, j'ai plus de problèmes Tout le monde m'aime Mais c'est pas pareil qu'avant… Parce qu'il y a le bout de ma canne Les feuilles des platanes Et c'est l'automne tout le temps Parce qu'il y a le bout de ma canne Les feuilles des platanes Et c'est l'automne tout le temps Toi mon enfant que j'aime…

Leïla et les chasseurs

Paroles et Musique: Francis Cabrel 1983 "Quelqu'un de l'intérieur"

Leïla, si tu savais les yeux qu'elle a Quand elle voit s'approcher les chasseurs Leïla, si tu savais les yeux qu'elle a Quand elle voit s'approcher les chasseurs Pas la peine de mentir Leïla sait ce que veut dire Ce feu sous les paupières blanches Qui fixe le dessous de ses hanches Des mots humides de pluie Qui meurent aussitôt dits Des corps tendus immobiles Après les éclairs faciles Leïla, elle les connaît trop Faux nez et faux numéros Même par terre même morts Et quand même les plus forts Les phrases pleines de détours Qui craignent la lumière du jour Ils cachent tous quelque chose Ils chassent tous quelque chose
Leïla, si tu savais les yeux qu'elle a Quand elle voit s'approcher les chasseurs Leïla, si tu savais les yeux qu'elle a Quand elle voit s'approcher les chasseurs Y a ceux qui pleurent de joie En ajoutant une croix Ceux qui l'aiment à tout jamais Qui ont un avion juste après Ceux qui ont des barques sur la Seine Trop loin pour que je t'y emmène Ceux qui ont de l'or plein les châteaux Ceux qui ont des ports pleins de bateaux Ils parlent tellement fort Ils sont tellement nombreux Qu'un soir de fatigue elle s'endort Contre la peau de l'un d'eux Pour peu qu'il soit d'une autre sorte Un peu moins menteur que les autres Elle aura le gris du matin Et les fleurs du papier peint
Leïla si tu savais les yeux qu'elle a Quand elle voit s'approcher les chasseurs Leïla, si tu savais les yeux qu'elle a Quand elle voit s'approcher les chasseurs, les chasseurs Leïla n'y peut pas grand chose Si elle a la fraîcheur des roses Elle est la cible de vos flèches Mais c'est pas vous qu'elle cherche Elle rêve d'un fragile, d'un fou Qui l'embrasse au quinzième rendez-vous Qui tremble en lui prenant la main Et surtout qui ne dise rien Leïla, elle les connaît trop Faux nez et faux numéros Même par terre même morts Et quand même les plus forts Ils cachent tous quelque chose Ils chassent tous quelque chose

Les cardinaux en costume

Paroles et Musique: Francis Cabrel 2008 "Des roses et des orties"

Magyd dort dans la lumière, Celle des phares et du périph' Une joue contre la terre Une main sur son canif Qu'un homme dorme sur le bitume Ca n'a pas l'air d'inquiéter Les cardinaux en costume Derrière les vitres teintées
Et Sabrina qui se cache Et qui espère autre chose pour sa fille Que cet argent qu'elle arrache Des mains de ceux qui la déshabillent Elle augmente le volume Pour ne pas savoir qui ils sont Des cardinaux en costume Et des donneurs de leçons
Que vida! Que triste! De que pais se trata Del mio? no! Del mio no se puede! Que vida! Que triste!
Et Mamadou qu'on transfère A l'arrière de l'avion Vers un endroit que la terre Qu'il ne connaît que de nom Lui, léger comme une plume Malheureux comme un enfant Les cardinaux en costume Sur les sièges de devant
N'Guyen, la clandestine, D'elle on n'a aucune trace Venue coudre à la machine Celle qui tombe, on la remplace C'est pour du potage qui fume C'est payé au rendement Pour les robes et les costumes Des cardinaux impatients