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Les voisins

Paroles et Musique: Francis Cabrel 1979 "Les chemins de traverse"

Ils vivaient dans deux mondes lointains Ils étaient des voisins Chacun d'eux sagement oublié Sur son bout de palier Il y a tellement de gens malhonnêtes Qu'il faut bien qu'on s'inquiète Ils rêvaient à peu près chaque nuit Qu'ils auraient des amis Ils s'échangeaient des mots sans chaleur Dans le même ascenseur Ils couraient fermer à toute allure Leurs quarante serrures Puis ils s'endormaient dans les filets D'un poste de télé En rêvant à peu près chaque nuit Qu'ils auraient des amis Ils avaient lu leur nom sur le dos d'une boîte aux lettres Ils pensaient que c'était bien assez se connaître Pourtant ils se sentaient sourire Et même ils s'entendaient dormir Mais ils ne se sont jamais rencontrés Ils ont déménagé Ils vivaient dans deux mondes lointains Ils étaient des voisins Mais chacun son côté de cloison Et chacun son feuilleton Ils fermaient les volets de leur cœur Tous les soirs à dix heures En rêvant à peu près chaque nuit Qu'ils auraient des amis Ils avaient lu leur nom sur le dos d'une boîte aux lettres Ils pensaient que c'était bien assez se connaître Pourtant ils se sentaient sourire Et même ils s'entendaient dormir Mais ils ne se sont jamais rencontrés Puisqu'ils se disaient: C'est pas la peine d'aller leur parler Puisqu'on a la télé C'est pas la peine de se chercher des mots Puisqu'on a la radio C'est pas la peine de se donner du mal Puisqu'on a le journal

Les yeux bleus pleurant sous la pluie

Paroles: Francis Cabrel. Musique: Fred Rose 2006 "Dick Rivers"

Titre originaclass="underline" "Blue eyes crying in the rain"

autres interprètes: Francis Cabrel (2007)

note: Adaptation française du titre de Roy Acuff (1945), popularisé par Willie Nelson (1975).

Pour toi, c'est une histoire ancienne Pour moi, ça n'a jamais fini Et trop souvent me reviennent Tes yeux bleus pleurant sous la pluie
Même si mes vies me conviennent Et même si tout m'a réussi Rien n'effacera la scène Des yeux bleus pleurant sous la pluie
Et je prends les jours comme ils viennent Pour me faire croire que j'oublie Ces yeux d'où coulait ta peine Cette eau bleue où filait ma vie
{x2:} Et loin dans mes nuits bohémiennes Toujours, une voix me dit Que j'ai laissé une reine Les yeux bleus pleurant sous la pluie

Lisa

Paroles et Musique: Francis Cabrel 1985 "Photos de voyages"

Lisa nos barques en papier Dans le grand bassin bleu Tes premiers pinceaux de noir pour les yeux Tu disais souvent "on vivra ailleurs" Je courais me cacher Quand je voulais que tu pleures Quelques hommes jouent encore Comme des enfants cruels Ce soir Odessa s'endort sous le ciel Lisa c'est partout les mêmes Les fumées des avions T'es juste du mauvais côté de l'horizon Les seuls trains qui partent Sont des trains de banlieue T'as beau tendre tes mains Y a tout ce vide au milieu Et tes chansons retombent Aux pianos des hôtels Pendant qu'Odessa s'endort sous le ciel Il me reste le nom que tu portes J'imagine le son de ta voix Un beau jour c'est certain tu t'envoleras Lisa des soldats surveillent Les camions de courrier Tes mots en reviennent tout déshabillés… Quelques hommes jouent encore Comme des enfants cruels Sans doute Odessa s'endort sous le ciel Il me reste le nom que tu portes J'imagine le son de ta voix Un beau jour c'est certain tu t'envoleras Lisa, accrochée aux ailes Des oiseaux dissidents

Loin devant

Paroles et Musique: Francis Cabrel 1999 "Hors-saison"

Loin devant L'horizon encombré Fais-moi loin devant Une maison posée J'entends Le monde chanter Sous les arbres penchés Devant
Il descend Des lumières dorées Dessine-nous dedans Dans des habits légers J'entends Les colombes jouer La paix est bien cachée Dedans
Simplement Après tant et tant de brume On aura les yeux qui s'allument vraiment… Vraiment Forcément Sous de vrais croissants de lune Les enfants pourront rêver autrement… Mautrement
Loin devant L'horizon encombré Fais-moi loin devant Un chemin, un sentier Un ruban Des tables chargées de pain blanc
Simplement Après tant et tant de brume On aura les yeux qui s'allument vraiment… Vraiment Forcément Comme on n'aura plus de larmes On verra enfin le monde autrement… Mautrement
Loin devant L'horizon encombré Fais-moi loin devant Une maison posée Je l'entends…

Ma place dans le trafic

Paroles et Musique: Francis Cabrel 1981 "Carte postale"

Le jour se lève à peine Je suis déjà debout Et déjà je promène une larme sur mes joues Le café qui fume L'ascenseur qui m'attend Et le moteur que j'allume L'aident à prendre lentement Prendre ma place dans le trafic À prendre ma place dans le trafic J'aimerais que quelqu'un vienne et me délivre Mais celui que je viens de choisir L'a donné juste assez pour survivre Et trop peu pour m'enfuir Je reste prisonnier de mes promesses À tous ces marchands de tapis Qui me font dormir sur la laine épaisse Et qui m'obligent au bout de chaque nuit À prendre ma place dans le trafic À prendre ma place dans le trafic Et quand je veux parler à personne Quand j'ai le blues Je vais décrocher mon téléphone Et je fais le 12 Je suis un mutant, un nouvel homme Je ne possède même pas mes désirs Je me parfume aux oxydes de carbone Et j'ai peur de savoir comment je vais finir Je regarde s'éloigner les rebelles Et je me sens à l'étroit dans ma peau Mais j'ai juré sur la loi des échelles Si un jour je veux mourir tout en haut Il faut que je prenne ma place dans le trafic Faut que je prenne ma place dans le trafic Et quand je veux parler à personne Quand j'ai le blues Je vais décrocher mon téléphone Et je fais le 12 Parce que quoique je dise Quoique je fasse Il faut que passent les voitures noires Je suis un mutant, un nouvel homme Je ne possède même pas mes désirs Je me parfume aux oxydes de carbone Et j'ai peur de savoir comment je vais finir Il y a tellement de choses graves Qui se passent dans mes rues Que déjà mes enfants savent Qu'il faudra qu'ils s'habituent À prendre ma place dans le trafic À prendre ma place dans le trafic Ma place dans le trafic