Je marchais dans une rue louche
Elle, elle avait les bras croisés
Et puis une si grande bouche
Que je me suis laissé tenter
Elle m'a montré des tas de choses
Qu'on ne montre qu'à ses amis
Sa bibliothèque en cuir rose
Et la soie de ses draps de lit
J'étais tout près de l'épouser
Quand elle m'a montré la porte
Elle a pris toute ma monnaie
Elle a dit "c'est le seul moyen pour que je m'en sorte"
Je suis rentré chez moi de rage
J'ai allumé la télé
Un vieillard encombrait l'image
Un vieillard très bien habillé
Il prononçait des mots bizarres
Des mots que personne connaît
J'ai dit c'est pas drôle ton histoire
Et il ne s'en sortira jamais
La speakerine est venue traduire
Avant que j'éteigne mon poste
"Il voudrait toute votre monnaie"
Il a dit "c'est le seul moyen pour que je m'en sorte"
J'ai dit mon vieux c'est pas facile
S'ils veulent tous de mon argent
Lorsque l'évêque de la ville
Entra dans mon appartement
Il avait ses habits de messe
Par dessus sa tenue de plage
Il criait "mes quatre maîtresses
Viennent d'être prises en otage
Par pitié faites quelque chose
Pour pas qu'elles ne reviennent mortes"
Il a pris toute ma monnaie
Il a dit "c'est le seul moyen pour qu'elles s'en sortent"
Je me suis enfui dans un bar
J'ai pris mon alcool préféré
J'avais pas commencé de boire
Quand des docteurs sont entrés
Ils criaient "vous avez l'air pâle
Et la mort arrive si vite
On a prévenu l'hôpital
On va vous embarquer de suite"
Pas moyen de leur échapper
Ils avaient une bonne escorte
Ils ont pris toute ma monnaie
Ils ont dit "c'est le seul moyen pour qu'on s'en sorte"
Lorsque je me suis réveillé
J'ai dit pourvu que tout ça s'arrête
J'ai mis partout trois tours de clé
J'ai fermé les doubles fenêtres
J'ai calfeutré mon lavabo
J'ai débranché mon téléphone
Et j'ai bien tiré les rideaux
J'ai dit je veux plus voir personne
Et j'ai mis des gardes à chaque mur
Des armoires contre les portes
Et j'ai brûlé toute ma monnaie
Puisque c'était le seul moyen pour que je m'en sorte
Et j'ai brûlé toute ma monnaie
Puisque c'était le seul moyen pour que je m'en sorte
Octobre
Paroles et Musique: Francis Cabrel 1994 "Samedi soir sur la Terre "
Le vent fera craquer les branches
La brume viendra dans sa robe blanche
Y aura des feuilles partout
Couchées sur les cailloux
Octobre tiendra sa revanche
Le soleil sortira à peine
Nos corps se cacheront sous des bouts de laine
Perdue dans tes foulards
Tu croiseras le soir
Octobre endormi aux fontaines
Il y aura certainement,
Sur les tables en fer blanc
Quelques vases vides et qui traînent
Et des nuages pris aux antennes
Je t'offrirai des fleurs
Et des nappes en couleurs
Pour ne pas qu'Octobre nous prenne
On ira tout en haut des collines
Regarder tout ce qu'Octobre illumine
Mes mains sur tes cheveux
Des écharpes pour deux
Devant le monde qui s'incline
Certainement appuyés sur des bancs
Il y aura quelques hommes qui se souviennent
Et des nuages pris aux antennes
Je t'offrirai des fleurs
Et des nappes en couleurs
Pour ne pas qu'Octobre nous prenne
Et sans doute on verra apparaître
Quelques dessins sur la buée des fenêtres
Vous, vous jouerez dehors
Comme les enfants du nord
Octobre restera peut-être.
Vous, vous jouerez dehors
Comme les enfants du nord
Octobre restera peut-être.
Pas trop de peine
Paroles et Musique: Francis Cabrel 1984 "Cabrel public (Live)"
Moi, quand j'avais 14 ans
Les accords de Dylan
Meublaient mes insomnies
Et je m'endormais le matin
Ma guitare à la main
Sans débrancher l'ampli
Toi, tes parents te gardaient des ronds
Pour que tu aies ta maison
Avec un jardin sur le devant
Pour les soirs de printemps
Et quand tu arrivais au lycée
T'avais tout étudié
On était fier de toi
Moi, je disais je regrette
J'ai des notes plein la tête
Je ne vous entends pas
Elles s'envolent par millier tous les soirs
Du fond de ma guitare
Ils m'ont dit qu'ils n'étaient pas d'accord
Ils m'ont foutu dehors
Ça m'a pas fait trop de peine
Mais j'ai dit:
Vos livres sont moisis
Vos principes me gênent
Et vos chaînes m'ennuient
Surtout gardez vos rengaines
Pour ceux qui sont déjà endormis
Moi je suis pour qu'on sème
Des graines de folie
Et j'ai fait pas mal de détours
J'ai vécu à la cour
Des mendiants et des rois
Pendant que toi tu comptais
Tes primes de fin d'année
Tes cravates de soie
Mais l'autre jour je t'ai retrouvé
Derrière ton guichet
Et j'ai compris à travers tes lunettes
Que c'est toi qui regrette
Ça m'a pas fait trop de peine
Mai j'ai dit:
Tes livres étaient moisis
Ton costume te gêne
Et tes chaînes t'ennuient
Tu as écouté la rengaine
Ça fait 30 ans que tu es endormi
T'as tes 4 semaines
Moi j'ai toute ma vie…
Petite Marie
Paroles et Musique: Francis Cabrel 1977 "Les murs de poussière"
Petite Marie, je parle de toi
Parce qu'avec ta petite voix
Tes petites manies, tu as versé sur ma vie
Des milliers de roses
Petite furie, je me bats pour toi
Pour que dans dix mille ans de ça
On se retrouve à l'abri, sous un ciel aussi joli
Que des milliers de roses
Je viens du ciel et les étoiles entre elles
Ne parlent que de toi
D'un musicien qui fait jouer ses mains
Sur un morceau de bois
De leur amour plus bleu que le ciel autour
Petite Marie, je t'attends transi
Sous une tuile de ton toit
Le vent de la nuit froide me renvoie la ballade
Que j'avais écrite pour toi
Petite furie, tu dis que la vie
C'est une bague à chaque doigt
Au soleil de Floride, moi mes poches sont vides
Et mes yeux pleurent de froid
Je viens du ciel et les étoiles entre elles
Ne parlent que de toi
D'un musicien qui fait jouer ses mains
Sur un morceau de bois
De leur amour plus bleu que le ciel autour
Dans la pénombre de ta rue
Petite Marie, m'entends-tu?
Je n'attends plus que toi pour partir…
Dans la pénombre de ta rue
Petite Marie, m'entends-tu?
Je n'attends plus que toi pour partir…
Je viens du ciel et les étoiles entre elles
Ne parlent que de toi
D'un musicien qui fait jouer ses mains
Sur un morceau de bois
De leur amour plus bleu que le ciel autour