Et lui il reste
Il reste comme collé au carreau
Il dit qu'il l'aime en somme
Et c'est rien de nouveau… rien de nouveau
Les yeux comme des hublots
Et le cœur au-delà du tempo
Y a soixante-cinq millions d'années
Par un soleil comme aujourd'hui
Un de nos grands-parents faisait
Le beau pour sa nouvelle amie
Il reste
Il reste comme collé au carreau
Il dit qu'il l'aime en somme
Et c'est rien de nouveau… rien de nouveau
Rosie
Paroles: Francis Cabrel. Musique: Jackson Browne 1989 "Sarbacane"
Titre originaclass="underline" "Rosie"
note: Adaptation française du titre de Jackson Browne (1977).
Elle était déjà là bien avant
Que les camions ne viennent,
Elle tournait comme une enfant,
Une poupée derrière la scène.
C'était facile de lui parler,
On a échangé quelques mots,
Je lui ai donné mon passe
Pour qu'elle puisse entrer voir le show.
Elle s'est assise à côté de moi
Sur des caisses de bière,
Pendant que je mixais le son pour le groupe,
Sur la scène en arrière,
Elle les fixait à s'en brûler la peau,
Moi, je la trouvais tellement belle,
Après le dernier morceau,
Le batteur est parti avec elle.
Oh Rosie, tout est blanc,
Tes yeux m'éclairent,
De t'avoir eu un instant,
J'étais tellement fier,
Tout ce qu'il me reste à présent,
L'envie de tout foutre en l'air,
Et de recommencer la nuit…
…Rosie.
Je suppose j'aurais dû deviner,
Qu'elle venait pour les stars,
Et m'empêcher de l'imaginer
Dans mes bras plus tard,
Depuis tout le temps que j'en tremble,
Ce soir quand même j'ai compris,
Faut pas dire à qui je ressemble,
Faut dire qui je suis.
Oh Rosie, tout est blanc,
Tes yeux m'éclairent,
De t'avoir eu un instant,
J'étais tellement fier,
Tout ce qu'il me reste à présent,
L'envie de tout foutre en l'air,
Et de recommencer la nuit…
Recommencer la nuit…
Recommencer la nuit…
Rosie…Rosie…Rosie…Rosie…Rosie…
S'abriter de l'orage
Paroles: Francis Cabrel. Musique: Bob Dylan 2004 "Les beaux dégâts"
Titre originaclass="underline" "Shelter from the storm"
note: Adaptation française du titre de Bob Dylan (1975).
Une pâle lueur tombait d'une pâle fenêtre
J'avais les yeux d'une couleur facile à reconnaître
Celle de ces wagons éteints sur les voies de garage
Entrez, dit-elle et venez vous abriter de l'orage
J'avais traversé les débris de nos nuits féériques
Trébuché sur nos éboulis, sur nos dégâts magnifiques
Avec encore sur le front son tendre tatouage
Entrez, dit-elle et venez vous abriter de l'orage
Je parlais du vent sur un lac et d'une voile blanche
Des caresses que ses cheveux recouvrent en avalanche
Du ticket pour l'éternité perdu dans le naufrage
Entrez, dit-elle et venez vous abriter de l'orage
Je demandais est-ce que plus tard tout redevient solide?
Est-ce qu'on peut exister longtemps suspendu dans le vide
Dans ce vertige continu, cet arrêt sur image?
Entrez, dit-elle et venez vous abriter de l'orage
Vous aurez d'autres aujourd'huis, d'autres heures de peine
A la longue on se reconstruit sur des choses certaines
Le printemps après l'incendie, la planche qui surnage
Entrez, dit-elle et venez vous abriter de l'orage
Une pâle lueur tombait d'une pâle fenêtre
J'avais les yeux d'une couleur facile à reconnaître
Celle de ces wagons éteints sur les voies de garage
Entrez, dit-elle et venez vous abriter de l'orage
Saïd et Mohamed
Paroles et Musique: Francis Cabrel 1983 "Quelqu'un de l'intérieur"
Elle changeait les draps de l'hôtel
Les traces de doigts sur les poubelles
Petite hirondelle, au milieu des corbeaux
Elle chantait "Desperado"
Moi, j'avais du retard sur le sommeil
Je m'étais fait doubler par le soleil
Elle de l'autre côté du couloir
Elle faisait chanter les miroirs
J'ai passé une heure de sa vie
Une heure sous le soleil d'Algérie
Sous la course des planètes
Y a des moments qu'on regrette
Derrière ses paupières mi-closes
Je voyais plus de gris que de rose
Quand je suis parti, j'ai bien compris
Que je perdais quelque chose
Ces enfants qui font rien à l'école
Et qui ont les poches pleines de tubes de colle
De toute façon personne ne t'aide
Quand tu t'appelles Saïd ou Mohamed
C'est le ciel en tôle ondulée pour toujours
C'est la fenêtre sur la troisième cour
C'est le cri des voisines plein les oreilles
Et les heures de mauvais sommeil
Mais s'il y a quelqu'un autour qui comprend
Le mauvais français, le musulman,
Sous la course des planètes
Ma serait bien qu'il s'inquiète
Avant que ses paupières n'explosent
Et qu'elles prennent ce gris en overdose
Quand je suis parti j'ai bien compris
Qu'on y pouvait quelque chose…
Toi t'envoies dix francs
Pour les enfants du Gange
Parce que t'as vu les photos qui dérangent.
T'envoies dix francs
Pour les enfants d'ailleurs
Parce que t'as vu les photos qui font peur
Et elle que tu croises en bas de chez toi
Elle que tu croises en bas de chez toi…
Depuis je suis retourné à Marseille
Ses amis n'ont pas de nouvelles
Y a trop d'hirondelles
Ou trop de corbeaux
Elle a du changer de ghetto
Moi, je crois plutôt qu'elle
Change les draps d'un autre hôtel
D'autres traces de doigts
Sur d'autres poubelles
De l'autre côté d'un autre couloir
Elle doit faire chanter les miroirs
Chanter les miroirs, chanter les miroirs, chanter les miroirs
Samedi soir sur la terre
Paroles et Musique: Francis Cabrel 1994 "Samedi soir sur la Terre "
Il arrive, elle le voit, elle le veut
Et ses yeux font le reste
Elle s'arrange pour mettre du feu
Dans chacun de ses gestes
Après c'est une histoire classique
Quelque soit la fumée
Quelque soit la musique
Elle relève ses cheveux, elle espère qu'il devine
Dans ses yeux de figurine
Il s'installe, il regarde partout
Il prépare ses phrases
Comme elle s'est avancée un peu
D'un coup leurs regards se croisent
Après c'est une histoire normale
Le verre qu'elle accepte, et les sourires qu'il étale
En s'approchant un peu, il voit les ombres fines
Dans ses yeux de figurine
Pas la peine que je précise
D'où ils viennent et ce qu'ils se disent
C'est une histoire d'enfant
Une histoire ordinaire
On est tout simplement, simplement
Un samedi soir sur la terre
Un samedi soir sur la terre