Cent ans de plus
Paroles et Musique: Francis Cabrel 1999 "Hors-saison"
Cent ans dans la peau de l'esclave
Et juste après cent ans de plus
Chercher des miettes sous les tables
Avant que les blancs ne marchent dessus
Dormir sur des paquets de planches
Chanter seulement le dimanche
Tu vois la femme noire
Dans le rôle de la bonne
Avec tout à côté
Tout tordu son bonhomme
Après ça faut pas que tu t'étonnes
C'est Eux qui ont fait
Eux qui ont fait
Son House et Charlie Patton
Howlin' Wolf et Blind Lemon
Bien rouge le sang de l'Afrique
Sur la jolie fleur du coton
La toute nouvelle Amérique
La belle démocratie "Welcome"
Bateaux déportant les villages
Au bout de l'immense voyage
Gravé dans la mémoire
Pour des années-lumière
Chaque larme d'ivoire
Chaque collier de fer
Après ça faut pas que tu t'étonnes
C'est Eux qui ont fait
Eux qui ont fait
Son House et Charlie Patton
Howlin' Wolf et Blind Lemon
Toujours plaire aux marchands de fantômes
Elle qu'on achète et lui que l'on donne
Naître avec la peine maximum
Toujours vivant dans ce que nous sommes
Peuple interdit du reste des hommes
Cherchant le bleu de l'ancien royaume
Eux qui ont fait faut pas que ça t'étonne
Son House et Charlie Patton
Blind Blake et Willie Dixon
Ma Rainey et Robert Johnson
Howlin' Wolf et Blind Lemon…
Son House et Charlie Patton
Chandelle
Paroles et Musique: Francis Cabrel 1981 "Carte postale"
Elle, elle sort tout droit d'une aquarelle
Avec ses dentelles d'autrefois
Elle est belle comme un chemin de croix
Elle, les enfants l'appellent Chandelle
Parce qu'elle tremble à chaque pas
Mais le prisonnier c'est moi
Si elle a peur, si elle a froid, moi aussi
L'hiver est fait pour que nos corps se serrent
Et se serrent sans bruit
Si elle a peur, si elle a froid, moi aussi
Je suis le premier qui l'appelle
Le premier qui lui ouvre les bras
Comme si chez nous elle n'existait pas
Et d'elle, je reçois quelques nouvelles
Par les oiseaux qu'elle m'envoie
Je suis loin, mais ne t'inquiète pas
Si elle a peur, si elle a froid, moi aussi
L'hiver est fait pour que nos corps se serrent
Et se serrent sans bruit
Si elle a peur, si elle a froid, moi aussi
Mais chacun de ses silences est mortel
Chacun de ses mots de porte au ciel
Hey, d'aussi loin que tu sois
Si tu m'entends, arrête-toi
Toi qui cours pour que ton corps soit transparent
Toi qui pleures que la vie te prend tout ton temps,
Hey, d'aussi loin que tu sois
Si tu m'entends, arrête-toi
Chandelle, c'est ma chanson pour toi
Ma chanson pour toi
Chandelle, c'est toujours le soir de Noël
Quand elle revient vers chez moi
Et même je ne suis pas sûr qu'il ait fait nuit
Entre hier et aujourd'hui
Change de docteur
Paroles et Musique: Francis Cabrel 1977 "Les murs de poussière"
Toi tu essaies comme les autres fous
D'arrêter le temps, de le briser d'un seul coup
Et tu plantes tes ongles aux pierres de sa vie
Il t'emporte avec lui
Au moment où tu penses être enfin le plus fort
C'est trop tard, tu dors
Alors tu rêves d'être le prêtre hindou
Qui encense le soir le ciel de Diên Biên Phu
Mais sa voix est trop grave
Mais tu as peur des croix
Qui terminent ses bras
Viens, change de docteur
Viens, j'en connais un meilleur
Il arrache sa vie et te soigne avec ça
Change de docteur
Viens, j'en connais un meilleur
Il déchire la nuit qui coule au fond de toi
Qui coule au fond de toi
Alors tu prends des grains de sucre roux
Et tu deviens la star des flashs, des interviews
Mais tes mots sont trop hauts
Et les mecs des journaux
Ne les comprennent pas
Leurs crayons sont trop fins
Leur soleil est trop bas
Et tout se brise et tu tombes aux genoux
D'une horde de rats
Les princes des égouts
C'est leur chef qui le dit
Je peux sauver ta vie
Si tu couches avec moi
Viens, change de docteur
Viens, j'en connais un meilleur
Il arrache sa vie et te soigne avec ça
Change de docteur
Viens, j'en connais un meilleur
Il déchire la nuit qui coule au fond de toi
Qui coule au fond de toi
Disons qu'un jour il n'y ait plus de tabous
Qu'il n'y ait plus d'interdits
Ni de prêtres jaloux
Juste un grain dans la foule
Une pierre qui roule
Et tout le monde s'en fout
Viens, change de docteur
Viens, j'en connais un meilleur
Il arrache sa vie et te soigne avec ça
Change de docteur
Viens, j'en connais un meilleur
Il déchire la nuit qui coule au fond de toi
Qui coule au fond de toi
Viens, change de docteur
Viens, j'en connais un meilleur
Il déchire la nuit qui coule au fond de toi
Qui coule au fond de toi
Chauffard
Paroles et Musique: Francis Cabrel 1981 "Carte postale"
Y a les bandes blanches qui défilent
Et ta vie qui s'accroche à son fil
Tu es dans la zone rouge du compteur
Mais tu ne t'occupes plus des couleurs
Il faut surtout pas que tes mains tremblent
Y a les troncs des arbres qui t'attendent
Même dans les passages difficiles
Y a les bandes blanches qui défilent
Y a le vent qui siffle sous les tôles
Et le cri des pneus quand tu décolles
Et derrière toi la nuit qui retombe
Sur le sillage étroit de ta bombe
Est-ce que c'est ton cœur qui fait hurler la machine
Ou bien le moteur qui bat dans ta poitrine
Et qui propulse ton projectile
Entre les bandes blanches qui défilent
Chauffard
Tu vois le monde autour dans des brumes liquides
Et c'est pour ça que tu cours toujours sur la voie rapide
Chauffard, chauffard
Tu pousses la musique jusqu'au plus fort
Pour pas sentir les doigt de la mort
Et ni les chiens qui aboient dans leur sommeil
Ni les hommes de loi que tu réveilles
Tu vois quelques tâches claires sur le dos des camions
Quelques mots de travers sur des panneaux bidons
Et ton sang fait monter les aiguilles
Jusqu'au rouge des feux que tu grilles
Chauffard, chauffard
Tu vois le monde autour dans des brumes liquides
Et c'est pour ça que tu cours toujours sur la voie rapide
Chauffard, chauffard
Tu dis que tu connais ton nom par cœur
Et que tu préfères le son de ton moteur
Que si jamais personne ne t'arrête
T'iras te crasher sur le fond de la planète
Et que tu vibres quand les virages s'avancent
Et que la vitesse te laisse ta chance
Et que t'es jamais aussi tranquille
Que quand les bandes blanches défilent
Chauffard, chauffard
Tu vois le monde autour dans des brumes liquides
Et c'est pour ça que tu cours toujours sur la voie rapide
Tu vois le monde autour dans des brumes liquides
Et c'est pour ça que tu cours toujours sur la voie rapide
Chauffard, Chauffard
Chauffard, chauffard, chauffard