3. D'une race qui repousse
Voici les premiers bourgeons
La patrie a des ressources
Par ses chefs et ses héros
4. Verse-nous ton espérance
Et tes rêves d'avenir
Pour les siècles qui s'avancent
Du passé le souvenir
5. Verse-nous la connaissance
Qui transmet le Vrai, le Bien
Et les autres jouissances
Qui se moquent du tombeau
La chanson de la mariée (Conseils à la mariée)
note: chanson bretonne qui aurait été chantée lors du mariage d'Anne de Bretagne avec le roi de France Charles VIII en 1492; voir aussi la version d'Hugues Aufray, sur le site
Nous sommes venus vous voir
Du fond de not' village
Pour souhaiter ce soir
Un heureux mariage
A monsieur votre époux
Aussi bien comme à vous.
Vous n'irez plus au bal
Madame la mariée
Danser sous le fanal
Dans les jeux d'assemblée
Vous gard'rez la maison
Tandis que nous irons.
Avez-vous écouté
Ce que vous dit le prêtre?
A dire la vérité
Et comme il vous faut être:
Fidèle à votre époux
Et l'aimer comme vous.
Quand on dit son époux
On dit souvent "son maître"
Ils ne sont pas si doux
Comme ils ont promis d'être:
Il faut leur conseiller
De mieux se rappeler.
Si vous avez, bretons
Des bœufs dans vos herbages
Des brebis, des moutons
Des oisillons sauvages
Songez, soir et matin
Qu'à leur tour ils ont faim.
Recevez ce bouquet
Que nous venons vous tendre:
Il est fait de genêts
Pour vous faire comprendre
Que tous les vains honneurs
Passent comme des fleurs.
[Variante du dernier couplet]
Recevez ce gâteau
Que ma main vous présente.
Il est fait de façon
A vous faire comprendre
Qu'il faut pour se nourrir
Travailler et souffrir.
La chanson de Roland
Le noble Charles, Roi des Francs,
Avait passé monts et torrents,
Restait l'arrière-garde
Ayant pour chef Roland le Preux
Voilà qu'ils se hasardent
Au fond d'un val bien ténébreux.
Hélas! Le traître Ganelon
Avait gardé ce noir vallon
Car une armée immense
Soudain descend des pics voisins,
La lutte à mort commence
Aux cris stridents des Sarrasins.
L'épée au poing, fier et sanglant,
Il crie aussi le bon Roland
Il court dans la bataille
Jonchant de morts le sombre val
Il frappe, il brise, il taille
Partout résonne Durandal.
Blessé trois fois, sire Olivier
Dit à Roland, beau chevalier:
"Sonnez vers Charlemagne,
Sonnez vers lui, sonnez du cor,
Sonnez par la montagne."
Le bon Roland dit: "Pas encore"
Enfin, percé de part en part
Roland sonna; c'était trop tard
Autour de lui, dans l'ombre
Râlaient les gens et les chevaux
Vaincu, mais par le nombre,
Roland mourut à Roncevaux.
La chanson des échos
Paroles: Roland Gaël. Musique: P. Codini et Ch-H. Laurent
© Editions Réunies (Ver luisant – Codini – Julsam)
note: indiqué sur la partition "collection des vieux succès français". Cette chanson fut interdite en France pendant l'occupation.
{
Ohé, là-bas, là-haut,
Ecoutez les échos,
Ohé, ohé, écho.
Sous le ciel étoilé
Dans la montagne
Pauvre pâtre isolé
Et sans compagne,
Dans les sentiers perdus
Tout blancs de lune
Ô pâtre qu'entends-tu,
Dans la nuit brune?
Je n'entends pas l'air des violons
Versant des flots d'harmonie
Pour les heureux de la vie,
Sous les beaux lustres des grands salons,
Mais j'entends dans la montagne
Des airs plus langoureux et plus beaux,
C'est lorsque la nuit nous gagne,
La chanson des échos.
{au Refrain}
Sous le soleil ardent
La tête nue,
Paysan rude et lent,
A la charrue
Toujours le dos tendu,
Dur à la peine,
Paysan qu'entends-tu
Parmi la plaine?
Je n'entends pas l'air des violons
Versant des flots d'harmonie
Pour les heureux de la vie,
Sous les beaux lustres des grands salons,
Mais les bruits de mon village
Viennent passer sur les blés nouveaux,
Et j'entends, sous les ombrages,
La chanson des échos.
{au Refrain}
Au large sur la mer
Sous la rafale
Marin au regard clair
Que mord le hâle
Sur ton canot battu,
De flots d'écume,
Ô marin qu'entends-tu,
Au fond des brumes?
Je n'entends pas l'air des violons
Versant des flots d'harmonie
Pour les heureux de la vie,
Sous les beaux lustres des grands salons,
Mais mon vieux clocher qui chante
Me fait rêver le soir sur les flots,
Et j'entends dans la tourmente
La chanson des échos.
{au Refrain}
Quand s'éveille Paris,
Torrent qui roule
A travers tous les bruits,
Parmi la foule
De ton pas résolu,
Coupant la bise,
Ouvrier, qu'entends-tu
Dans l'aube grise?
Je n'entends pas l'air des violons
Versant des flots d'harmonie
Pour les heureux de la vie,
Sous les beaux lustres des grands salons,
Mais les clameurs des machines
Qui se mêlent au bruit des marteaux,
Et les longs sifflets d'usine
Traversant les échos.
{au Refrain}
Dans la tranchée, là-bas,
Quand tout sommeille
Après les durs combats,
Soldat qui veille
Sous les murs abattus
Plus rien ne bouge.
Ô soldat, qu'entends-tu
Dans la nuit rouge?
Je n'entends pas l'air des violons
Versant des flots d'harmonie
Pour les heureux de la vie,
Sous les beaux lustres des grands salons,
Mais une rumeur de gloire
Passe dans les nuages là-haut,
Et c'est un chant de victoire
Que m'apporte l'écho.