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note: Cette chanson fût remise au goût du jour sur un tempo swing par Jean Sablon en 1939

Un fiacre allait, trottinant Cahin, caha, Hu, dia, hop là! Un fiacre allait, trottinant Jaune, avec un cocher blanc
Derrière les stores baissés Cahin, caha, Hu, dia, hop là! Derrière les stores baissés On entendait des baisers
Puis une voix disant "Léon!" Cahin, caha, Hu, dia, hop là! Puis une voix disant "Léon! Pour… causer, ôte ton lorgnon!"
Un vieux monsieur qui passait Cahin, caha, Hu, dia, hop là! Un vieux monsieur qui passait S'écrie "Mais on dirait qu' c'est
Ma femme avec un quidam! Cahin, caha, Hu, dia, hop là! Ma femme avec un quidam!" Y s' lance sur le macadam
Mais y glisse su' l' sol mouillé Cahin, caha, Hu, dia, hop là! Mais y glisse su' l' sol mouillé Crac! il est écrabouillé
Du fiacre une dame sort et dit Cahin, caha, Hu, dia, hop là! Du fiacre une dame sort et dit: "Chouette, Léon! C'est mon mari!
Y a plus besoin d' nous cacher, Cahin, caha, Hu, dia, hop là! Y a plus besoin d' nous cacher Donne donc cent sous au cocher!"

Le gardien de phare

Paroles: Georges Pierre Moreau. Musique: Georges Stalin 1936

Le phare se dressait comme un "I" Au large des côtes bretonnes L'océan beuglait jour et nuit Comme une vache qui moutonne! Les coups d'mer tonnaient un à un Avec un bruit de canonnade Le vent d'norois chargé d'embruns Postillonnait sa sérénade Et les goélands aux abois Goëlaient comme des putois!
Le gardien était jeune et beau Il vivait seul. Pour se distraire Il attrapait les bigorneaux Au lasso… c'était sa manière Et quand les ténèbres tombaient Alors il allumait son phare Et les pêcheurs, au loin, pensaient: Le gardien à l'jeu quelque part Et les courlis dans leur dodo Courlissaient viv'ment les rideaux!
Or un soir, seul dans son grand lit Il contemplait avec tristesse La grosse lanterne, et il se dit: C'qui manque ici, c'est une négresse! Il en trouva une rapidement Et ce fut un très beau mariage La négresse était tout en blanc Avec un lys à son corsage, Et les homards sortant d'leurs trous S'homaraient comme des p'tits fous!
Mais bientôt jaloux, fou furieux, Il la saisit, ce fut atroce D'un seul coup il lui fit trois bleus Et d'un autre, il lui fit trois gosses! Puis saisissant à bras le corps Sa petite femme en bois d'ébène Il la balança par-dessus bord En s'écriant: La mer est pleine Et les morues, qu'avaient les foies Moururent de peur toutes à la fois!
Mais stupeur le lendemain les flots Etaient noirs… sitôt tout le monde Pensa: C'est la faute aux bateaux Qui jettent leur… ancre dans l'onde! La vérité, moi j'vous l'apporte Notre négresse c'est notoire Avait déteint et… la mère morte Flottait maintenant dans la mer noire Et le gardien désespéré Se jeta… dans les mots croisés!

Le juif errant à Paris

Paroles: E. Dumont. Musique: F.L. Bénech 1922

autres interprètes: Georgette Plana

Au pied du sacré cœur, tout là haut sur la butte, Passait un grand vieillard, à la barbe hirsute. De ses yeux lumineux, il contemplait Paris, Et les gens s'arrêtant, le regardaient surpris! Dis-nous grand-père, quel est ton âge? Où vas-tu? Qui donc es-tu? Tu as dû faire un long voyage! Et le vieillard a répondu:

{Refrain:}

J'ai vu tous les pays, J'ai parcouru la terre, Car depuis deux mille ans, Je suis le juif errant. De l'histoire des hommes, je connais les mystères, Ce qu'on voit aujourd'hui, moi je l'ai vu jadis. Vous cherchez un remède à toutes vos misères, L'exemple du passé ne vous a rien appris! Oui! Tant que tournera notre machine ronde, Les hommes resteront les grands enfants du monde!
Grand-père parle nous, nous savons ton histoire, Et nous t'écouterons, car nous voulons te croire! Autour du juif errant chacun s'est approché, Un jeune homme d'abord vient pour l'interroger. "J'aime Lisette à la folie, La belle m'a donné son cœur! M'aimera-t-elle toute la vie?" Il répondit avec douceur:

{Refrain:}

J'ai vu des amoureux, j'ai vu des amoureuses, Vouloir mourir un jour par désespoir d'amour! Je les ai vu plus tard la mine insoucieuse, Avec d'autres échangeant les plus tendres serments… Ils avaient oublié leur passion malheureuse, Aveugles! Ils s'en allaient vers de nouveaux tourments! Oui! Tant que tournera notre machine ronde, Des hommes souffriront pour l'amour d'une blonde!
Grand-père à notre tour, toi qui vit tant de choses, Des malheurs d'aujourd'hui, tu dois savoir les causes! On nous promet partout un meilleur avenir, Dis-nous si nos enfants n'auront plus à souffrir? Reverront-ils l'horrible guerre? Devons-nous croire ce qu'on nous dit: Que tous les hommes sont nos frères Et le vieillard leur répondit:

{Refrain:}

J'ai vu des royautés, j'ai vu des républiques, Où vivaient des humains, contents de leur destin, Pour soutenir leur trône ou bien leur politique, Leurs maîtres ont semé la haine parmi eux… Je les ai vu mourir en combats héroïques, Les peuples sont toujours la proie des ambitieux! Oui! tant que tournera notre machine ronde, Les hommes se tueront pour conquérir le monde!

Le menuet d'Exaudet

Cet étang Qui s'étend Dans la plaine Répète au sein de ses eaux Les verdoyants ormeaux Où le pampre s'enchaîne Un ciel pur Un azur Sans nuages Vivement s'y réfléchit Le tableau s'enrichit D'images Mais tandis que l'on admire Cette onde où le ciel se mire Un zéphyr Vient ternir La surface D'un souffle il confond les traits L'éclat de tant d'objets S'efface Cet étang Qui s'étend Dans la plaine Répète au sein de ses eaux Les verdoyants ormeaux Où le pampre s'enchaîne Un ciel pur Un azur Sans nuages Vivement s'y réfléchit Le tableau s'enrichit D'images