Y m'ont placé en faction
Devant une citadelle
Ceux qui n'connaissions point mon nom
M'appelions "sentinelle! "
A chaque chat qui passait
Fallait crier "quou qu'chi, quou qu'chai"
A chaque chat qui passait
Fallait crier "quou qu'chi, quou qu'chai"
Y m'ont mené dans un grand champ
Qu'appelions champ de bataille
On s'étripait, on s'épiaulait
C'était pis que de la volaille
Ma foi, la peur m'a pris
J'ai pris mon sac et je suis parti.
(variante) J'ai pris mon sac et me voici!
Jardin d'amour
autres interprètes: Pierre Bensusan
Jardin d'amour, que tu es grand!
Ou je vais promener ma mie
dans un jardin couvert de fleurs,
ou je vais promener mon cœur.
Ma mie me fit un bouquet.
Je ne sais ce qu'il signifie,
si c'est d'amour ou de regret
ou bien pour me donner mon congé.
Tous les oiseaux qui sont dans le ciel
ne sont pas de la même mère,
ne sont pas tous pour un seul chasseur
et ma mie pour un seul serviteur.
Elle me fit un bouquet
et je ne sais ce qu'il signifie,
si c'est d'amour ou de regret
ou bien pour me donner mon congé.
Ma mie me fit un bouquet.
Je ne sais ce qu'il signifie,
si c'est d'amour ou de regret
ou bien pour me donner mon congé.
Je cherche fortune
{
Je cherche fortune tout le long du chat noir
Et au clair de la lune, à Montmartre le soir.
1 – Chez M'sieur l'boucher {x2}
Fais-moi crédit {x2}
J'n'ai plus d'argent {x2}
J'paierai samedi {x2}
Si tu ne veux pas {x2}
M'donner d'gigot {x2}
J'te fourre la tête {x2}
Sur ton billot {x2}
2 – Chez Monsieur l'maire {x2}
…
Me marier {x2}
J'te fourre la tête {x2}
Dans l'encrier {x2}
3 – Chez M'sieur l'curé {x2}
…
Me confesser {x2}
J'te fourre la tête {x2}
Dans l'bénitier {x2}
4 – Chez l'boulanger {x2}
…
M'donner du pain {x2}
J'te fourre la tête {x2}
Dans ton pétrin {x2}
5 – Chez l'cordonnier {x2}
…
M'donner de godasses {x2}
J'te fourre la tête {x2}
Dans la mélasse {x2}
{variante:}
M'donner d'sabot {x2}
J'te fourre la tete {x2}
Sous ton marteau {x2}
6 – Chez l'patissier {x2}
…
M'donner de gâteaux {x2}
J'te fourre la tête {x2}
Dans ton fourneau {x2}
7 – Chez l'pharmacien {x2}
…
M'donner d'aspro {x2}
J'te fourre la tête {x2}
Dans tes bocaux {x2}
Je retape les paniers
{
Je retape, tape, tape
Je retape les paniers percés.
L'autre jour est arrivé
Chez nous un étranger
On le mit à coucher
Avec la fille aînée.
On le mit à couché
Avec la fille aînée
Que faites- vous là haut
A défoncer le plancher.
Que faites-vous là haut
A défoncer le plancher
J'apprends à votre fille
A faire des paniers.
J'apprends à votre fille
A faire des paniers
Si bien qu'au bout d' trois mois
Panier est commencé.
Si bien qu'au bout d'trois mois
Panier est commencé
Si bien qu'au bout d'six mois
Panier est bien formé.
Si bien qu'au bout d'six mois
Panier est bien formé
Si bien qu'au bout d'neuf mois
Panier est défoncé.
Si bien qu'au bout d'neuf mois
Panier est défoncé
Si bien qu'au bout d'douze mois
Y a plus qu'à recommencer.
Jean Misère
Paroles: Eugène Pottier. Musique: V. Joannès Delorme 1871
autres interprètes: Mouloudji
note: chanson écrite après la Commune. Mouloudji ne chante pas les premier et dernier couplets.
[Décharné, de haillons vêtu
Fou de fièvre, au coin d'une impasse,
Jean Misère s'est abattu
Douleur, dit-il, n'es-tu pas lasse?]
{
Ah mais! Ah mais!
Ça ne finira donc jamais?
Ah mais! Ah mais!
Ça ne finira donc jamais?
Pas un astre et pas un ami!
La place est déserte et perdue.
S'il faisait sec, j'aurais dormi,
Il pleut de la neige fondue.
{au Refrain}
Est-ce la fin, mon vieux pavé?
Tu vois: ni gîte, ni pitance.
Ah, la poche au fiel a crevé.
Je voudrais vomir l'existence.
{au Refrain}
Je fus bon ouvrier tailleur,
Vieux, que suis-je? Une loque immonde.
C'est l'histoire du travailleur,
Depuis que notre monde est monde.
{au Refrain}
Maigre salaire et nul repos,
Il faut qu'on s'y fasse ou qu'on crève.
Bonnets carrés et chassepots
Ne se mettent jamais en grève.
{au Refrain}
Malheur! Ils nous font la leçon,
Ils prêchent l'ordre et la famille:
La guerre a tué mon garçon,
Le luxe a débauché ma fille!
{au Refrain}
De ces détrousseurs inhumains,
L'Eglise bénit les sacoches
Et leur bon Dieu nous tient les mains
Pendant qu'on fouille dans nos poches.
{au Refrain}
Un jour, le ciel s'est éclairé,
Le soleil a lui dans mon bouge.
J'ai pris l'arme d'un fédéré,
Et j'ai suivi le drapeau rouge.
{au Refrain}
Mais, par mille, on nous coucha bas:
C'était sinistre au clair de lune.
Quand on m'a retiré du tas,
J'ai crié "Vive la Commune!"
{au Refrain}
Adieu, martyrs de Satory!
Adieu, nos châteaux en Espagne!
Ah! Mourons… Ce monde est pourri.
On en sort comme on sort d'un bagne.