Zonder liefde warme liefde
Lacht de duivel de zwarte duivel
Zonder liefde warme liefde
Brandt mijn hart mijn oude hart
Zonder liefde warme liefde
Sterft de zomer de droeve zomer
En schuurt het zand over mijn land
Mijn platte land mijn Vlaanderland
Ay Marieke Marieke revienne le temps
Revienne le temps de Bruges et Gand
Ay Marieke Marieke revienne le temps
Où tu m'aimais de Bruges à Gand
Ay Marieke Marieke le soir souvent
Entre les tours de Bruges et Gand
Ay Marieke Marieke tous les étangs
M'ouvrent leurs bras de Bruges à Gand
De Bruges à Gand de Bruges à Gand
Mathilde
Paroles: Jacques Brel. Musique: Gérard Jouannest 1964
autres interprètes: Claude Nougaro (1974), Gérard Berliner, Florent Pagny (2008)
Ma mère, voici le temps venu
D'aller prier pour mon salut
Mathilde est revenue
Bougnat, tu peux garder ton vin
Ce soir je boirai mon chagrin
Mathilde est revenue
Toi la servante, toi la Maria
Vaudrait p't-être mieux changer nos draps
Mathilde est revenue
Mes amis, ne me laissez pas, non
Ce soir je repars au combat
Maudite Mathilde, puisque te v'là
Mon cœur, mon cœur ne t'emballe pas
Fais comme si tu ne savais pas
Que la Mathilde est revenue
Mon cœur, arrête de répéter
Qu'elle est plus belle qu'avant l'été
La Mathilde qui est revenue
Mon cœur, arrête de bringuebaler
Souviens-toi qu'elle t'a déchiré
La Mathilde qui est revenue
Mes amis, ne me laissez pas, non
Dites-moi, dites-moi qu'il ne faut pas
Maudite Mathilde puisque te v'là
Et vous mes mains, restez tranquilles
C'est un chien qui nous revient de la ville
Mathilde est revenue
Et vous mes mains, ne frappez pas
Tout ça ne vous regarde pas
Mathilde est revenue
Et vous mes mains, ne tremblez plus
Souvenez-vous quand j'vous pleurais d'ssus
Mathilde est revenue
Vous mes mains, ne vous ouvrez pas
Vous mes bras, ne vous tendez pas
Sacrée Mathilde puisque te v'là
Ma mère, arrête tes prières
Ton Jacques retourne en enfer
Mathilde m'est revenue
Bougnat, apporte-nous du vin
Celui des noces et des festins
Mathilde m'est revenue
Toi la servante, toi la Maria
Va tendre mon grand lit de draps
Mathilde m'est revenue
Amis, ne comptez plus sur moi
Je crache au ciel encore une fois
Ma belle Mathilde puisque te v'là, te v'là!
Mon enfance
Paroles et Musique: Jacques Brel 1967
Mon enfance passa
De grisailles en silences
De fausses révérences
En manque de batailles
L'hiver j'étais au ventre
De la grande maison
Qui avait jeté l'ancre
Au nord parmi les joncs
L'été à moitié nu
Mais tout à fait modeste
Je devenais indien
Pourtant déjà certain
Que mes oncles repus
M'avaient volé le Far West
Mon enfance passa
Les femmes aux cuisines
Où je rêvais de Chine
Vieillissaient en repas
Les hommes au fromage
S'enveloppaient de tabac
Flamands taiseux et sages
Et ne me savaient pas
Moi qui toutes les nuits
Agenouillé pour rien
Arpégeais mon chagrin
Au pied du trop grand lit
Je voulais prendre un train
Que je n'ai jamais pris
Mon enfance passa
De servante en servante
Je m'étonnais déjà
Qu'elles ne fussent point plantes
Je m'étonnais encore
De ces ronds de famille
Flânant de mort en mort
Et que le deuil habille
Je m'étonnais surtout
D'être de ce troupeau
Qui m'apprenait à pleurer
Que je connaissais trop
J'avais L'œil du berger
Mais le cœur de l'agneau
Mon enfance éclata
Ce fut l'adolescence
Et le mur du silence
Un matin se brisa
Ce fut la première fleur
Et la première fille
La première gentille
Et la première peur
Je volais je le jure
Je jure que je volais
Mon cœur ouvrait les bras
Je n'étais plus barbare
Et la guerre arriva
Et nous voilà ce soir.
Mon père disait
Paroles et Musique: Jacques Brel 1967
Mon père disait:
"C'est l'vent du nord
Qui fait craquer les digues
A Scheveningen
A Scheveningen, petit
Tellement fort
Qu'on ne sait plus qui navigue
La mer du Nord
Ou bien les digues
C'est le vent du nord
Qui transperce les yeux
Des hommes du nord
Jeunes ou vieux
Pour faire chanter
Des carillons de bleus
Venus du nord
Au fond de leurs yeux"
Mon père disait:
"C'est le vent du nord
Qui fait tourner la Terre
Autour de Bruges
Autour de Bruges, petit
C'est le vent du nord
Qu'a raboté la terre
Autour des tours
Des tours de Bruges
Et qui fait qu'nos filles
Ont l'regard tranquille
Des vieilles villes
Des vieilles villes
Qui fait qu'nos belles
Ont le cheveu fragile
De nos dentelles
De nos dentelles"
Mon père disait:
"C'est le vent du nord
Qu'a fait craquer la terre
Entre Zeebruges
Entre Zeebruges, petit
C'est le vent du Nord
Qu'a fait craquer la terre
Entre Zeebruges et l'Angleterre
Et Londres n'est plus
Comme avant le déluge
Le point de Bruges
Narguant la mer
Londres n'est plus
Que le faubourg de Bruges
Perdu en mer
Perdu en mer"
Mais mon père disait:
"C'est le vent du nord
Qui portera en terre
Mon corps sans âme
Et sans colère
C'est le vent du nord
Qui portera en terre
Mon corps sans âme
Face à la mer
C'est le vent du nord
Qui me fera capitaine
D'un brise-lames
Ou d'une baleine
C'est le vent du nord
Qui me fera capitaine
D'un brise-larmes
Pour ceux que j'aime"