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Ne me quitte pas

Paroles et Musique: Jacques Brel 1959

autres interprètes: Simone Langlois (1959), Nina Simone (1964), Isabelle Aubret (1975), Hugues Auffray, Johnny Hallyday (1984), Pierre Bachelet (2003), Florent Pagny (2008)

Ne me quitte pas Il faut oublier Tout peut s'oublier Qui s'enfuit déjà Oublier le temps Des malentendus Et le temps perdu A savoir comment Oublier ces heures Qui tuaient parfois A coups de pourquoi Le cœur du bonheur Ne me quitte pas Ne me quitte pas Ne me quitte pas Ne me quitte pas
Moi je t'offrirai Des perles de pluie Venues de pays Où il ne pleut pas Je creuserai la terre Jusqu'après ma mort Pour couvrir ton corps D'or et de lumière Je ferai un domaine Où l'amour sera roi Où l'amour sera loi Où tu seras reine Ne me quitte pas Ne me quitte pas Ne me quitte pas Ne me quitte pas
Ne me quitte pas Je t'inventerai Des mots insensés Que tu comprendras Je te parlerai De ces amants-là Qui ont vu deux fois Leurs cœurs s'embraser Je te raconterai L'histoire de ce roi Mort de n'avoir pas Pu te rencontrer Ne me quitte pas Ne me quitte pas Ne me quitte pas Ne me quitte pas
On a vu souvent Rejaillir le feu De l'ancien volcan Qu'on croyait trop vieux Il est paraît-il Des terres brûlées Donnant plus de blé Qu'un meilleur avril Et quand vient le soir Pour qu'un ciel flamboie Le rouge et le noir Ne s'épousent-ils pas Ne me quitte pas Ne me quitte pas Ne me quitte pas Ne me quitte pas
Ne me quitte pas Je n'vais plus pleurer Je n'vais plus parler Je me cacherai là A te regarder Danser et sourire Et à t'écouter Chanter et puis rire Laisse-moi devenir L'ombre de ton ombre L'ombre de ta main L'ombre de ton chien Mais Ne me quitte pas Ne me quitte pas Ne me quitte pas Ne me quitte pas.

On n'oublie rien

Paroles: Jacques Brel. Musique: Gérard Jouannest 1960

autres interprètes: Isabelle Aubret (1975)

On n'oublie rien de rien On n'oublie rien du tout On n'oublie rien de rien On s'habitue c'est tout
Ni ces départs, ni ces navires Ni ces voyages qui nous chavirent De paysages en paysages Et de visages en visages Ni tous ces ports, ni tous ces bars Ni tous ces attrape-cafard Où l'on attend le matin gris Au cinéma de son whisky Ni tout cela, ni rien au monde Ne sait pas nous faire oublier Ne peut pas nous faire oublier Qu'aussi vrai que la Terre est ronde.
On n'oublie rien de rien On n'oublie rien du tout On n'oublie rien de rien On s'habitue c'est tout
Ni ces jamais ni ces toujours Ni ces "je t'aime" ni ces amours Que l'on poursuit à travers cœurs De gris en gris de pleurs en pleurs Ni ces bras blancs d'une seule nuit Collier de femme pour notre ennui Que l'on dénoue au petit jour Par des promesses de retour Ni tout cela ni rien au monde Ne sait pas nous faire oublier Ne peut pas nous faire oublier Qu'aussi vrai que la Terre est ronde
On n'oublie rien de rien On n'oublie rien du tout On n'oublie rien de rien On s'habitue c'est tout
Ni même ce temps où j'aurais fait Mille chansons de mes regrets Ni même ce temps où mes souvenirs Prendront mes rides pour un sourire Ni ce grand lit où mes remords Ont rendez-vous avec la mort Ni ce grand lit que je souhaite A certains jours comme une fête Ni tout cela ni rien au monde Ne sait pas nous faire oublier Ne peut pas nous faire oublier Qu'aussi vrai que la Terre est ronde
On n'oublie rien de rien On n'oublie rien du tout On n'oublie rien de rien On s'habitue c'est tout

Orly

Paroles et Musique: Jacques Brel 1977

autres interprètes: Pierre Bachelet (2003), Coup d'Marron (2007), Florent Pagny (2008)

Ils sont plus de deux mille Et je ne vois qu'eux deux La pluie les a soudés, Semble-t-il, l'un à l'autre Ils sont plus de deux mille Et je ne vois qu'eux deux Et je les sais qui parlent Il doit lui dire «Je t'aime!» Elle doit lui dire «Je t'aime!» Je crois qu'ils sont en train De ne rien se promettre Ces deux-là sont trop maigres Pour être malhonnêtes
Ils sont plus de deux mille Et je ne vois qu'eux deux Et brusquement, il pleure Il pleure à gros bouillons Tout entourés qu'ils sont D'adipeux en sueur Et de bouffeurs d'espoir Qui les montrent du nez Mais ces deux déchirés Superbes de chagrin Abandonnent aux chiens L'exploit de les juger
La vie ne fait pas de cadeau Et nom de Dieu c’est triste Orly, le dimanche, Avec ou sans Bécaud!
Et maintenant, ils pleurent Je veux dire tous les deux Tout à l'heure c'était lui Lorsque je disais "il" Tout encastrés qu'ils sont Ils n'entendent plus rien Que les sanglots de l'autre Et puis Et puis infiniment Comme deux corps qui prient Infiniment, lentement, Ces deux corps se séparent Et en se séparant Ces deux corps se déchirent Et je vous jure qu'ils crient Et puis, ils se reprennent Redeviennent un seul Redeviennent le feu Et puis, se redéchirent Se tiennent par les yeux Et puis, en reculant Comme la mer se retire, Il consomme l'adieu Il bave quelques mots Agite une vague main Et brusquement, il fuit Fuit sans se retourner Et puis, il disparaît Bouffé par l'escalier
La vie ne fait pas de cadeau Et nom de Dieu c'est triste Orly, le dimanche, Avec ou sans Bécaud!