Et puis, il y a les autres
La mère qui ne dit rien
Ou bien n'importe quoi
Et du soir au matin
Sous sa belle gueule d'apôtre
Et dans son cadre en bois
Y a la moustache du père
Qui est mort d'une glissade
Et qui r'garde son troupeau
Bouffer la soupe froide
Et ça fait des grands flchss
Et ça fait des grands flchss
Et puis y a la toute vieille
Qu'en finit pas d'vibrer
Et qu'on attend qu'elle crève
Vu qu'c'est elle qu'a l'oseille
Et qu'on n'écoute même pas
C'que ses pauvres mains racontent
Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On n'cause pas, Monsieur
On n'cause pas, on compte
Et puis et puis
Et puis il y a Frida
Qui est belle comme un soleil
Et qui m'aime pareil
Que moi j'aime Frida
Même qu'on se dit souvent
Qu'on aura une maison
Avec des tas de fenêtres
Avec presque pas de murs
Et qu'on vivra dedans
Et qu'il fera bon y être
Et que si c'est pas sûr
C'est quand même peut-être
Parce que les autres veulent pas
Parce que les autres veulent pas
Les autres ils disent comme ça
Qu'elle est trop belle pour moi
Que je suis tout juste bon
A égorger les chats
J'ai jamais tué de chats
Ou alors y a longtemps
Ou bien j'ai oublié
Ou ils sentaient pas bon
Enfin ils ne veulent pas
Parfois quand on se voit
Semblant que c'est pas exprès
Avec ses yeux mouillants
Elle dit qu'elle partira
Elle dit qu'elle me suivra
Alors pour un instant
Pour un instant seulement
Alors moi je la crois, Monsieur
Pour un instant
Pour un instant seulement
Parce que chez ces gens-là
Monsieur, on ne s'en va pas
On ne s'en va pas, Monsieur
On ne s'en va pas
Mais il est tard, Monsieur
Il faut que je rentre chez moi.
Chanson sans paroles
Paroles et Musique: J. Brel/F Rauber 1962
J'aurais aimé ma belle
T'écrire une chanson
Sur cette mélodie
Rencontrée une nuit
J'aurais aimé ma belle
Rien qu'au point d'Alençon
T'écrire un long poème
T'écrire un long "je t'aime"
Je t'aurais dit "amour"
Je t'aurais dit "toujours"
Mais de mille façons
Mais par mille détours
Je t'aurais dit "partons"
Je t'aurais dit "brûlons
Brûlons de jour en jour
De saisons en saisons"
Mais le temps que s'allume
L'idée sur le papier
Le temps de prendre une plume
Le temps de la tailler
Mais le temps de me dire:
"Comment vais-je l'écrire?"
Et le temps est venu
Où tu ne m'aimais plus
{2x}
Clara
Paroles et Musique: Jacques Brel 1961
Je t'aimais tant, Clara
Je t'aimais tant
Je t'aimais tant, Clara
Je t'aimais tant
Carnaval à Rio
Tu peux toujours danser
Carnaval à Rio
Tu n'y peux rien changer
Je suis mort à Paris
Il y a longtemps déjà
Il y a longtemps d'ennui
Il y a longtemps de toi
Je t'aimais tant, Clara
Je t'aimais tant
Je t'aimais tant, Clara
Je t'aimais tant
Carnaval à Rio
Tu peux toujours chanter
Carnaval à Rio
Tu n'y peux rien changer
Je suis mort à Paris
Tombé au champ d'amour
Pour un prénom de fille
Qui m'avait dit toujours
Je t'aimais tant, Clara
Je t'aimais tant
Je t'aimais tant, Clara
Je t'aimais tant
Carnaval à Rio
Tu peux toujours tourner
Carnaval à Rio
Tu n'y peux rien changer
Je suis mort à Paris
De m'être trop trompé
De m'être trop meurtri
De m'être trop donné
Je t'aimais tant, Clara
Je t'aimais tant
Je t'aimais tant, Clara
Je t'aimais tant
Carnaval à Rio
Tu peux me bousculer
Carnaval à Rio
Tu n'y peux rien changer
Je suis mort à Paris
Fusillé par une fleur
Au poteau de son lit
De douze rires dans le cœur
Je t'aimais tant, Clara
Je t'aimais tant
Je t'aimais tant, Clara
Je t'aimais tant
Carnaval à Rio
Tu peux toujours crier
Carnaval à Rio
Tu n'y peux rien changer
Je suis mort à Paris
Il y a mille soirs
Il y a mille nuits
Il n'y a plus d'espoir
Je t'aimais tant, Clara
Je t'aimais tant
Je t'aimais tant, Clara
Je t'aimais tant
Carnaval à Rio
Tu peux bien me saouler
Carnaval à Rio
Tu n'y peux rien changer
Je suis mort à Paris
A Paris que j'enterre
Et depuis mille nuits
Dans le fond de mon verre
Je t'aimais tant, Clara
Je t'aimais tant
Je t'aimais tant, Clara
Je t'aimais tant
Carnaval à Rio
Tu peux carnavaler
Carnaval à Rio
Tu n'y peux rien changer
Je suis mort à Paris
Que la mort me console
La mort est par ici
La mort est espagnole
Je t'aimais tant, Clara
Je t'aimais tant
Je t'aimais tant, Clara
Je t'aimais tant
Comment tuer l'amant de sa femme…
Paroles et Musique: J. Brel/G. Jouannest 1968
note: Titre exact: "Comment tuer l'amant de sa femme quand on a été élevé comme moi dans la tradition"
Comment tuer l'amant de sa femme
Quand on a été comme moi élevé
Dans les traditions?
Comment tuer l'amant de sa femme
Quand on a été comme moi élevé
Dans la religion?
Il me faudrait du temps
Et du temps j'en ai pas.
Pour elle je travaille tout l'temps
La nuit je veille de nuit
Le jour je veille de jour
Le dimanche je fais des extras.
Et même si j'étais moins lâche
Je touve que ce serait dommage
De salir ma réputation.
Bien sûr je dors dans le garage.
Bien sûr il dort dans mon lit.
Bien sûr c'est moi qui fait l'ménage.
Mais qui n'a pas ses p'tits soucis?