Messieurs les jurés, un matin de novembre on est venu me chercher
Ma femme depuis deux jours était partie, on l'avait retrouvée
Du côté de la ferme aux loups
J'ai failli en devenir fou
Est-ce qu'on n'a plus droit d'aimer
Messieurs les jurés, croyez-vous qu'une vie, ça s'écrit sur du papier
Croyez-vous qu'un avocat qui ne me connaît pas, peut en parler
Je n'avais rien, je n'étais rien
Pour elle au moins j'étais quelqu'un
Est-ce qu'on n'a plus droit d'aimer
Messieurs les jurés, sachez que moi aussi, je suis mort à la ferme aux loups
Il peut m'arriver n'importe quoi, si vous saviez comme je m'en fous
Quand on n'a plus rien dans la vie
Quand on n'a même plus envie
On dit salut la compagnie
Messieurs les jurés, buvons à ma santé le verre de condamné
Dormez bien en paix, pardonnez-moi encore de vous avoir dérangés
Je m'en vais me faire pendre ailleurs
Dans un monde même pas meilleur
Si l'on n'a plus droit d'aimer
Mon copain Julie
Un copain
C'est sympa quand ça s'appelle Julie
Quand c'est tout blond
Quand ça met des talons
Et que ça dort parfois dans mon lit
Un copain
C'est sympa quand c'est une fille jolie
Quand ça se déshabille
Et quand ça rougit pour un petit rien
Quand ça fait tout pour qu'on soit bien
Un copain
Qui ressemble en tout à sa maman
Qui fait l'amour comme Dorothée Lamour
Et qui attend depuis longtemps
Le cheval blanc du prince charmant
Un copain
Sur qui ça retourne les copains
Et de qui l'on rêve
Comme on rêve d'une star
Avant de glisser dans le noir
Le soir, le soir…
Un copain
Que j'appelle quelques fois très tard
Qui sait me dire des mots qui me font rire
Et emporte au petit matin
Mes chagrins, mon cafard
Un copain
Qui ressemble à l'amie de toujours
Qui ne tient pas deux places
Mais qui remplace un amour
Un copain
C'est sympa quand ça s'appelle Julie
Un copain
C'est sympa quand c'est une fille jolie
Mon village du bout du monde
Le vent s'engouffre dans ma valise
Et sur ma route il y a des trous
J'ai vu tant de rues, j'ai vu tant d'églises
Mais les plus belles étaient chez nous
Mon village est loin, à l'autre bout du monde
Et ma maison n'est plus qu'une chanson
Comme la neige, mes rêves fondent
Buvons, mes frères, les vagabonds
Des Caraïbes aux Philippines
J'ai traîné ma carcasse un peu partout
Mais les chemins qui mènent à nos collines
Avaient des pierres douces à mes pieds nus
Mes camarades à l'autre bout du monde
C'est bien justice, m'ont oublié
Je leur adresse une colombe
Buvons, mes frères, à leur santé
Le vent s'engouffre dans ma valise
Pourtant la chance est souvent venue
Elle est bien brave, quoi qu'on en dise
Mais il ne faut pas trop dormir dessus
La pauvreté manque parfois de charme
Mais l'herbe est douce aux malheureux
Pas de discours et plus de larmes
Venez mes frères me dire adieu
Noisette et Cassidy
Paroles: Pierre Delanoë, Claude Lemesle. Musique: Gilles Marchal
J'habitais au deux et elle au quatre mille deux cents
Moi, près du désert et elle au bord de l'océan
Elle était jolie avec ses taches de rousseur
Elle sortait de l'école à quatre heures
On partageait des ice-creams, on buvait des sodas
On avait douze ans, l'amour faisait ses premiers pas
Des petits baisers d'adieu sur Hollywood Boulevard
Et puis je rentrais chez moi pour en parler à ma guitare
Elle c'était Noisette et moi j'étais Cassidy
On avait pour nous toute la Californie
Des chemins de sable et des plages pour géants
On était chez nous, c'était défendu au plus de treize ans
J'imagine qu'elle est loin de nos jeux interdits
Et que la Noisette a oublié son Cassidy
Moi, je m'en souviens, et assez bien de son visage
Mais c'est pas plus tôt de mon enfance et de son paysage
Elle c'était Noisette et moi j'étais Cassidy
On avait pour nous toute la Californie
Des chemins de sable et des plages pour géants
On était chez nous, c'était défendu au plus de treize ans…
Oh! Là! Là!
Je ne dors qu'à peine, j'ai des palpitations
Encore une semaine et c'est la quarantaine
Elle a tout pour elle, elle est bien trop belle
Elle donnerait des ailes à un centenaire fidèle
Je suis au bord du délire, pauvre de moi
Je n'ai plus qu'une chose à dire, et c'est "Oh! là! là!"
C'est: Oh! là! là! Oh! là! là! Oh! là! là! que je l'aime
J'ai fais des piqûres, de l'acupuncture
Un régime sans elle et quelques mois de cure
Mais j'ai un problème, c'est toujours le même
Je l'ai dans la peau et elle m'a dans la sienne
Et même si ça n'est pas le martyr, ça le sera
Je n'ai plus qu'une chose à dire et c'est "Oh! là! là!"
C'est: Oh! là! là! Oh! là! là! Oh! là! là! que je l'aime
Ça y est, j'agonise, son amour m'épuise
Je ne tiendrai pas jusqu'au temps des cerises
Mes amis, mes frères, voyez le notaire
J'ai laissé chez lui mes volontés testamentaires
Et quand il va vous les lire, ne riez pas
Je n'avais qu'une chose à dire, c'était "Oh! là! là!"
C'était: Oh! là! là! Oh! là! là! Oh! là! là! que je l'aime
On s'en va
On est à peine un gosse qu'il faut déjà grandir un peu
On est à peine un homme que l'on se sent devenir vieux
On veut forcer la chance, on veut changer la vie
Et on s'en va, et puis on s'en va
Et puis la vie nous change, on n'en a plus envie
Et on s'en va, on s'en va
La terre promise, on ne la voit que de loin
La terre promise, c'est toujours pour demain
Quand on s'arrête sur le bord du chemin
Voilà qu'on nous réveille de nos rêves avant la fin