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Qui se souvient de nous, Sylvie Qui peut penser à nous, Qui sait encore qu'il y a longtemps On s'aimait fort, on s'aimait tant
Mais on s'est sans doute fait des promesses, Sylvie T'en souviens-tu, Sylvie, je ne sais plus, Sylvie Amour d'un jour, amour de jeunesse, Sylvie Se sont perdus, Sylvie, et tu n'es plus qu'un oubli

Taka Takata (La femme du torero)

Taka takata kata kata kata J'entends mon cœur qui bat Taka takata kata kata kata Au rythme de ses pas
La sangria coulait A la feria de Tolède La fille qui dansait M'était montée à la tête Quand un banderillo Me dit " l'ami, reste calme Prends garde au torero Si tu regardes sa femme " Mais elle s'avance vers moi Et laisse tomber sa rose Avec un billet qui propose Un rendez-vous à l'hacienda
On s'était enlacés sous l'oranger Mais la dueña dont c'était le métier Criait " vengeance, aux arènes! " Le matador trompé Surgit de l'ombre et s'avance Moi, sur mon oranger J'essaie de faire l'orange
Taka takata kata kata kata J'entends mon cœur qui bat Taka takata kata kata kata Au rythme de ses pas
" L'homme, tu vas payer " Dit-il, " voici l'estocade Mes picadors sont prêts Et mon œil noir te regarde " Et c'est depuis ce jour Qu'un toréro me condamme A balayer sa cour Pour l'avoir faite à sa femme
Taka takata kata kata kata J'entends mon cœur qui bat Taka takata kata kata kata Au rythme de ses pas

Tellement bu, tellement fumé

Je n'me souviens même pas de la couleur de ses yeux, Je crois bien qu'ils était verts, j'parie qu'ils étaient bleus. Je me rappelle seulement que je les aimais, Tellement bu, tellement fumé.
Dans ma mémoire brouillard, je ne retrouve plus son prénom. Dans mes idées fumées j'fais à peine son brouillon. Je n'sais plus c'qu'elle disait, sauf que j'y ai cru, Tellement fumé, tellement bu.
L'oubli ça tient à quoi? Des glaçons dans un verre. Un halo de tabac, Dansant dans la lumière. Ça tient à rien du tout, l'oubli, C'est comme la vie.
Je revois vaguement un studio mal meublé. Mais qui pourrait me dire la couleur du papier? Y avait sûrement un lit, puisqu'on s'est aimé, Tellement bu, tellement fumé.
L'oubli ça tient à qui? Une inconnue qui passe. Qui s'égare une nuit, Au fond de mon impasse. L'oubli ça tient à rien du tout, Mais pas à nous.
Une fugue en Normandie, pour arroser le beau temps. Un retour à Paris, je n'sais plus trop comment. Sauf la vague impression que c'était foutu. Tellement fumé, tellement bu.
Qu'est-ce que je suis con d'avoir déchiré sa photo. J'aimerais bien la revoir, j'ai plus son numéro. De toute façon je n'sais plus téléphoner. Tellement bu, tellement fumé.

Toi, le refrain de ma vie

J'ai gravé quelques cœurs sur quelques arbres Sur du sable, sur du marbre Sur des coins de tables d'écoliers J'ai cru en presque toutes mes histoires A des amours derisoires Qui ne passaient même pas l'été
Mais c'était de toi que je rêvais C'était de toi que je brûlais mes nuits Je changeais sans cesse les couplets Mais c'était toi le refrain de ma vie
J'ai gravé quelques cœurs dont il ne reste Le plus souvent que la flèche Qu'un peu d'amertume ou de remords La veille au soir on lui a dit: "Je t'aime" Le matin on ne sait même Plus le prénom de celle qui dort
Mais c'était de toi que je rêvais C'était de toi que je brûlais mes nuits Je changeais sans cesse les couplets Mais c'était toi le refrain de ma vie
Je ne rêve plus tu es bien là Mais je continue à rêver de toi
Il est fini le temps des aventures Des conquêtes, des ruptures Des carnets d'adresses bien remplis Le temps des pleurs au bout du téléphone Le temps des retours d'automne Il n'est pas perdu puisqu'aujourd'hui
Je vois bien que mon rêve était vrai Que c'était toi dont je brûlais mes nuits Je changeais sans cesse les couplets Mais c'était toi le refrain de ma vie
Je ne rêve plus tu es bien là Et je continue à rêver de toi

Ton côté du lit

De ces draps que je froisse au lieu de t'y trouver Où je voudrais t'étreindre au lieu de t'y rêver De ce café médiocre auquel tu n'applaudis Plus jamais quand parfois je me le réussis De mes grains de folie qui s'égrènent en vain De l'eau que je ne mets plus jamais dans mon vin De toutes ces martiennes qui débarquent ici Et qui osent dormir de ton côté du lit De ton côté du lit, de ton côté du lit
De cet amour déjà fini, fini Et qui pourtant n'en finit pas Délivre-moi
De toutes ces chansons, stupides et inodores Qui me feraient pleurer si je savais encore De ces visages entr'aprecus dans le métro Et qui m'ont fait courir cent fois comme un idiot De ces lettres de toi que je ne relis plus Mais que je sais par cœur tant je les ai relues De celle qui déjà est sûre que je t'oublie Et qui ose dormir de ton côté du lit De ton côté du lit, de ton côté du lit
De cet amour déjà fini, fini Et qui pourtant n'en finit pas Délivre-moi
De rien de tous ces mots qui me feraient rougir Si la honte et l'amour étaient faits pour s'unir De ces cris de bonheur que j'ai trop étouffés De tous ces souvenirs que nous avons ratés De ces insultes mêmes et toute cette boue Dont je t'ai maquillé lorsque j'étais à bout De ton ombre immobile qui mange ma vie Et qui ose dormir de ton côté du lit De ton côté du lit, de ton côté du lit