Faut s'contenter
Du temps qu'il fait
De l'eau que l'on boit
On a pas choisi
On est c'qu'on est
Et on a c'qu'on a
Si t'es gondolier à Tombouctou
T'es pas dans le goût
T'as pas d'avenir
Si t'es fourreur au Zaïre
Tu n'as aucun espoir
Si t'es fakir à Tlama
Comme disait Valentine
Qui n'a pas peur des mots
A quoi sert la marine
Quand on fait du vélo
A quoi sert la Guadeloupe
Quand on est du Soudan
A quoi sert d'être en groupe
Quand on a mal aux dents
On perd du temps
On ne peut quand même pas
Vivre et mourir
Il faut faire un choix
C'est pour le meilleur
Ou pour l'empire
Comme disait le roi
Faut pas se moquer des Parisiens
Ils n'y sont pour rien
C'est la faute à ton père
Si t'es natif de Quimper
Mieux vaut naître à Moscou
Que de ne pas naître du tout
Comme disait Valentine
Qui n'est pas un cerveau
A quoi sert Lamartine
Sans son alter-Hugo
Comme disait Charlemagne
A son bon Saint-Éloi
A quoi servent les dames
Quand on est Henri III
C'est pas la joie
Qu'on mette les villes à la campagne
Châteaux en Espagne
Tout le monde veut du changement
Tout le monde sera content
Tout le monde veut du nouveau
Tout le monde dira "Bravo!"
Comme disait Valentine
Qui n'a rien inventé
A quoi sert l'aspirine
Quand on a la santé
A quoi sert d'être zouave
Sur le pont Mirabeau
A quoi sert d'être brave
Quand on a pas de peau
C'est trop c'est trop
Comme la lune
Un jour que je montrais ma carabine à un inconnu
Il me dit qu'elle était belle surtout avec mon nom gravé dessus
C'est alors qu'il la retourne, qu'il pointe le canon sur moi
Me dit: "Haut les mains!", puis me salue et s'en va
Et j'étais comme la lune
Pas fier de moi
Mais sans rancune
La vie, c'est comme ça
Ouais, c'est comme ça
Le lendemain dans les journaux j'apprends que je suis recherché
On disait sous ma photo que la banque avait été volée
Et que j'avais oublié ma carabine sur le comtoir
Je broyais du noir en lisant mon canard
Et j'étais comme la lune
Pas fier de moi
Mais sans rancune
La vie, c'est comme ça
Ouais, c'est comme ça
Quelques jours plus tard il est venu me voir dans ma prison
Il était avec ma femme que je croyais à la maison
Il avait l'air chagriné et il me dit avec des yeux d'ange
"On est venu te voir pour t'apporter des oranges"
Et j'étais comme la lune
Pas fier de moi
Mais sans rancune
La vie, c'est comme ça
Ouais, c'est comme ça
Heureusement dans ma prison je me suis fabriqué en quelques temps
Des souliers avec des talons derrière et des talons devant
Si bien que mes geôliers ne savaient pas de quel côté j'allais
Quand ils m'ont vu passer, ils n'ont pas pu m'attraper
Ils étaient comme la lune
Un peu bêtas
Mais sans rancune
Lavé, c'est comme ça
Ouais, c'est comme ça
Comment te dire?
Quand s'en va le dernier soleil d'automne
Il vient chauffer encore les feuilles mortes
Sur les derniers colchiques il s'abandonne
Avant que les froids de Novembre ne l'emporte
Toi, si tu veux comprendre la tendresse
Donne-toi comme lui, donne-toi
Mais comment te dire
Mais comment t'apprendre
L'amour sans amour n'est plus rien
Laisse-toi conduire
Et cherche à comprendre
Et reviens me tendre la main
{2x}
Vas regarder comment la terre aride
S'ouvre pour embrasser les grandes pluies d'été
Et quand tu l'auras vu, tu seras riche
Alors tu reviendras me chercher
Mais comment te dire
Mais comment t'apprendre
L'amour sans amour n'est plus rien
Laisse-toi conduire
Et cherche à comprendre
Et reviens me tendre la main
{3x}
Côté banjo, côté violon
Je suis né dans une ville où tout est haut
Sous les cinquante étoiles d'un drapeau
Mon enfance joue quelque part dans la nuit
Sur un palier d'escalier d'incendie
Mais c'est en France que j'ai eu mes quinze ans
Soirs de danses, baisers de débutants
La première place en anglais
Le premier amour en français
Côté banjo there's always St. Francisco Bay
Côté violon toujours Paris au mois de mai
Côté raison, je me sens quelquefois d'ailleurs
Mais d'ici côté cœur
Et j'aime côté banjo les grands serments sur un gratte-ciel
Côté violon les petits dîners aux chandelles
Côté nana je suis de partout à la fois
Mais d'ici côté toi
Certains vont à Cannes pour finir leur vie
D'autres se rangent en Californie
Mais quand viendra l'heure de me retirer
Je serais sans doute bien embêté
A moins peut-être que j'aille passer gaiement
Ma retraite sur voilier tout blanc
Et couler des jours pacifiques
Au milieu du ciel atlantique
Côté banjo there's always St. Francisco Bay
Côté violon toujours Paris au mois de mai
Côté raison, je me sens quelquefois d'ailleurs
Mais d'ici côté cœur
Et j'aime côté banjo les grands serments sur un gratte-ciel
Côté violon les petits dîners aux chandelles
Côté nana je suis de partout à la fois
Mais d'ici côté toi
Dans la brume du matin
Dans la brume du matin
Une pièce entre les doigts
Une peine dans le cœur
Pas de quoi rentrer chez moi
Sur un aéroport
Comme on voudrait s'envoler
Dans la brume du matin
Nulle part où aller
Sur la piste du départ
La première caravelle
Disparaît dans le brouillard
Je vois scintiller ses ailes