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Ell's sont méprisées du public {x2} Ell's sont bousculées par les flics {x2} Et menacées de la vérole Parole, parole Et menacées de la vérole
Bien qu'tout' la vie ell's fass'nt l'amour {x2} Qu'ell's se marient vingt fois par jour {x2} La noce est jamais pour leur fiole Parole, parole La noce est jamais pour leur fiole
Fils de pécore et de minus {x2} Ris par de la pauvre Vénus {x2} La pauvre vieille casserole Parole, parole La pauvre vieille casserole
Il s'en fallait de peu, mon cher {x2} Que cett' putain ne fût ta mère {x2} Cette putain dont tu rigoles Parole, parole Cette putain dont tu rigoles

La femme d'Hector

Paroles et Musique: Georges Brassens 1958

autres interprètes: Barbara (1972), Les Croquants (1999)

En notre tour de Babel Laquelle est la plus belle, La plus aimable parmi Les femmes de nos amis? Laquelle est notre vraie nounou La p'tite sœur des pauvres de nous Dans le guignon toujours présente Quelle est cette fée bienfaisante?

{Refrain}

C'est pas la femme de Bertrand Pas la femme de Gontrand Pas la femme de Pamphile C'est pas la femme de Firmin Pas la femme de Germain Ni celle de Benjamin C'est pas la femme d'Honoré Ni celle de Désiré Ni celle de Théophile Encore moins la femme de Nestor Non, c'est la femme d'Hector.
Comme nous dansons devant Le buffet bien souvent On a toujours peu ou prou Les bas criblés de trous Qui raccommode ces malheurs De fils de toutes les couleurs Qui brode, divine cousette, Des arcs-en-ciel à nos chaussettes?

{Au refrain}

Quand on nous prend la main sac- – ré bon dieu dans un sac Et qu'on nous envoie planter Des choux à la santé Quelle est celle qui, prenant modèle Sur les vertus des chiens fidèles Reste à l'arrêt devant la porte En attendant qu'on en ressorte?

{Au refrain}

Et quand l'un d'entre nous meurt Qu'on nous met en demeure De débarrasser l'hôtel De ses restes mortels Quelle est celle qui r'mue tout Paris Pour qu'on lui fasse, au plus bas prix Des funérailles gigantesques Pas nationales, non, mais presque?

{Au refrain}

Et quand vient le mois de mai Le joli temps d'aimer Que sans écho, dans les cours, Nous hurlons à l'amour Quelle est celle qui nous plaint beaucoup Quelle est celle qui nous saute au cou Qui nous dispense sa tendresse Toutes ses économies d'caresses?

{Au refrain}

Ne jetons pas les morceaux De nos cœurs aux pourceaux Perdons pas notre latin Au profit des pantins Chantons pas la langue des dieux Pour les balourds, les fesse-Mathieu Les paltoquets, ni les bobèches Les foutriquets, ni les pimbêches,
Ni pour la femme de Bertrand Pour la femme de Gontrand Pour la femme de Pamphile Ni pour la femme de Firmin Pour la femme de Germain Pour celle de Benjamin Ni pour la femme d'Honoré La femme de Désiré La femme de Théophile Encore moins pour la femme de Nestor Mais pour la femme d'Hector.

La fessée

Paroles et Musique: Georges Brassens 1966

La veuve et l'orphelin, quoi de plus émouvant? Un vieux copain d'école étant mort sans enfants, Abandonnant au monde une épouse épatante, J'allai rendre visite à la désespérée. Et puis, ne sachant plus où finir ma soirée, Je lui tins compagnie dans la chapelle ardente.
Pour endiguer ses pleurs, pour apaiser ses maux, Je me mis à blaguer, à sortir des bons mots, Tous les moyens sont bons au médecin de l'âme… Bientôt, par la vertu de quelques facéties, La veuve se tenait les côtes, Dieu merci! Ainsi que des bossus, tous deux nous rigolâmes.
Ma pipe dépassait un peu de mon veston. Aimable, elle m'encouragea: " Bourrez-la donc, Qu'aucun impératif moral ne vous arrête, Si mon pauvre mari détestait le tabac, Maintenant la fumée ne le dérange pas! Mais où diantre ai-je mis mon porte-cigarettes? "
A minuit, d'une voix douce de séraphin, Elle me demanda si je n'avais pas faim. " Ça le ferait-il revenir, ajouta-t-elle, De pousser la piété jusqu'à l'inanition: Que diriez-vous d'une frugale collation? " Et nous fîmes un petit souper aux chandelles.
" Regardez s'il est beau! Dirait-on point qu'il dort. Ce n'est certes pas lui qui me donnerait tort De noyer mon chagrin dans un flot de champagne. " Quand nous eûmes vidé le deuxième magnum, La veuve était émue, nom d'un petit bonhomm'! Et son esprit se mit à battre la campagne…
" Mon Dieu, ce que c'est tout de même que de nous! " Soupira-t-elle, en s'asseyant sur mes genoux. Et puis, ayant collé sa lèvre sur ma lèvre, " Me voilà rassurée, fit-elle, j'avais peur Que, sous votre moustache en tablier d'sapeur, Vous ne cachiez coquettement un bec-de-lièvre… "
Un tablier d'sapeur, ma moustache, pensez! Cette comparaison méritait la fessée. Retroussant l'insolente avec nulle tendresse, Conscient d'accomplir, somme toute, un devoir, Mais en fermant les yeux pour ne pas trop en voir, Paf! j'abattis sur elle une main vengeresse!
" Aïe! vous m'avez fêlé le postérieur en deux! " Se plaignit-elle, et je baissai le front, piteux, Craignant avoir frappé de façon trop brutale. Mais j'appris, par la suite, et j'en fus bien content, Que cet état de chos's durait depuis longtemps: Menteuse! la fêlure était congénitale.
Quand je levai la main pour la deuxième fois, Le cœur n'y était plus, j'avais perdu la foi, Surtout qu'elle s'était enquise, la bougresse: " Avez-vous remarqué que j'avais un beau cul? Et ma main vengeresse est retombée, vaincue! Et le troisième coup ne fut qu'une caresse…

La file indienne

Paroles: Georges Brassens. Musique: Georges Brassens 1955