Eh bien, oui, j'ai tout ça, rançon de mes fredaines.
La barque pour Cythère est mise en quarantaine.
Mais je n'ai pas encor, non, non, non, trois fois non,
Ce mal mystérieux dont on cache le nom.
Si j'ai trahi les gros, les joufflus, les obèses,
C'est que je baise, que je baise, que je baise
Comme un bouc, un bélier, une bête, une brut',
Je suis hanté: le rut, le rut, le rut, le rut!
Le cauchemar
Paroles: Georges Brassens
Sa majesté n'avait pas l'air d'un Cypriote,
D'un Belge, un Suisse, un Ecossais,
Mais tout bonnement hélas! d'un d' nos compatriotes,
Dans mon rêve le roi des cons était Français.
Quand un olibrius portait une couronne,
Tous en chœur on applaudissait,
Nous les fiers descendants du général Cambronne,
Dans mon rêve où le roi des cons était Français.
Et tous comme un seul homme, on courait à l'embauche
Dès qu'un botteur de culs passait,
Tendant les miches à droite, tendant les miches à gauche,
Dans mon rêve où le roi des cons était Français.
Dupont, Durand, Dubois, Duval, Dupuis, Duchêne,
A nos fusils la fleur poussait,
Toujours prêts à nous fair' descendre à la prochaine,
Dans mon rêve où le roi des cons était Français.
On prenait la Bastille, et la chose étant faite,
Sur la plac' publique on dansait,
Pour en bâtir une autre à la fin de la fête,
Dans mon rêve où le roi des cons était Français.
Entre deux coups de chien, on s'occupait de fesses,
On s'embrassait, on s'enlaçait,
Afin que des cocus continuât l'espèce,
Dans mon rêve où le roi des cons était Français.
Quand je sautai du lit, que j'entendis la somme
De balivernes qui florissaient,
J'eus comme l'impression d' êtr' pas sorti d' mon somme,
De mon rêve où le roi des cons était Français.
Sa majesté n'avait pas l'air d'un Cypriote,
D'un Belge, un Suisse, un Ecossais,
Mais tout bonnement hélas d'un d' nos compatriotes,
Dans mon rêve le roi des cons était Français.
Le chemin de ma belle
Paroles: L.Poterat. Musique: Paul Misraki
Tous les chemins ont un air de famille
Sur les chemins y a toujours des pays
Dans les pays y a toujours des bell's filles
Et chaque fille en passant nous sourit.
{
Qu'il est long le chemin
Qui conduit à ma belle
Qu'il est long le chemin
Qui conduit à l'amour
Mais c'est un beau chemin
Puisqu'il mène à ma belle,
Mais c'est un beau chemin
Puisqu'il mène à l'amour.
Qu'il est long le chemin.
À sa fenêtre une vieille nous guette
Et son tricot tombe sur ses genoux.
Sa main tremblante ajuste ses lunettes
Toute pareille aux vieilles de chez nous.
{au Refrain}
Sur chaque porte, une belle aux yeux tendres
En nous voyant gaiement crie: " Les voilà! "
Chacune alors a l'air de nous attendre,
Chacun lui fait un signe de son bras.
{au Refrain}
Oui mais bientôt, sur une route blanche
Vont refleurir tous les champs alentour
Le cour joyeux sous un ciel de dimanche
Nous reprendrons le chemin du retour.
{au Refrain}
Le cocu
Paroles: Georges Brassens. Musique: Georges Brassens 1958
Comme elle n'aime pas beaucoup la solitude
Cependant que je pêche et que je m'ennoblis
Ma femme sacrifie à sa vieille habitude
De faire, à tout venant, les honneurs de mon lit
Eh! oui, je suis cocu, j'ai du cerf sur la tête
On fait force de trous dans ma lune de miel
Ma bien-aimée ne m'invite plus à la fête
Quand ell' va faire un tour jusqu'au septième ciel
Au péril de mon cœur, la malheureuse écorne
Le pacte conjugal et me le déprécie
Que je ne sache plus où donner de la corne
Semble bien être le cadet de ses soucis
Les galants de tout poil viennent boire en mon verre
Je suis la providence des écornifleurs
On cueille dans mon dos la tendre primevère
Qui tenait le dessus de mon panier de fleurs
En revenant fourbu de la pêche à la ligne
Je les surprends tout nus dans leurs débordements
Conseillez-leur le port de la feuille de vigne
Ils s'y refuseront avec entêtement
Souiller mon lit nuptial, est-c' que ça les empêche
De garder les dehors de la civilité?
Qu'on me demande au moins si j'ai fait bonne pêche
Qu'on daigne s'enquérir enfin de ma santé
De grâce, un minimum d'attentions délicates
Pour ce pauvre mari qu'on couvre de safran
Le cocu, d'ordinaire, on le choie, on le gâte
On est en fin de compte un peu de ses parents
A l'heure du repas, mes rivaux détestables
Ont encor ce toupet de lorgner ma portion
Ça leur ferait pas peur de s'asseoir à ma table
Cocu, tant qu'on voudra, mais pas amphitryon
Partager sa moitié, est-c' que cela comporte
Que l'on partage aussi la chère et la boisson?
Je suis presque obligé de les mettre à la porte
Et bien content s'ils n'emportent pas mes poissons
Bien content qu'en partant ces mufles ne s'égarent
Pas à mettre le comble à leur ignominie
En sifflotant " Il est cocu, le chef de gare… "
Parc' que, le chef de gar', c'est mon meilleur ami
Le coeur à l'automne
Paroles: Pierre Louki. Musique: Georges Brassens
Quand la musique entra chez moi – que nul ne s'étonne –
J'avais, ça m'arrive parfois, le cœur à l'automne.
C'était un air en demi-teinte,
Mi-joie et moitié plainte.
Je lui ai dit: "Le temps est fou,
Le vent du dehors vous chiffonne.
Etendez-vous donc sur mon magnétophone
Et reposez-vous."
Je n'avais ouï de longtemps musique pareille.
Je n'en croyais en l'écoutant mes grandes oreilles.
Elle me dit: "J'ai quitté mon maître,
Un saut par la fenêtre.
Il me gardait depuis cinq ans
En me promettant des paroles.
J'étais nue et nue ça n'est pas toujours drôle.
J'ai foutu le camp."