Mais toujours il était content
Menant les gars du village
A travers la pluie noire des champs
Tous derrière, tous derrière!
A travers la pluie noire des champs
Tous derrière et lui devant
Sa voiture allait poursuivant
Sa belle petite queue sauvage
C'est alors qu'il était content
Eux derrière, eux derrière!
C'est alors qu'il était content
Eux derrière et lui devant
Mais un jour, dans le mauvais temps
Un jour qu'il était si sage
Il est mort par un éclair blanc
Tous derrière, tous derrière!
Il est mort par un éclair blanc
Tous derrière et lui devant
Il est mort sans voir le beau temps
Qu'il avait donc du courage!
Il est mort sans voir le printemps
Ni derrière, ni derrière!
Il est mort sans voir le printemps
Ni derrière ni devant
Le petit joueur de flûteau
Paroles et Musique: Georges Brassens 1964
Le petit joueur de flûteau
Menait la musique au château
Pour la grâce de ses chansons
Le roi lui offrit un blason
Je ne veux pas être noble
Répondit le croque-note
Avec un blason à la clé
Mon la se mettrait à gonfler
On dirait par tout le pays
Le joueur de flûte a trahi
Et mon pauvre petit clocher
Me semblerait trop bas perché
Je ne plierais plus les genoux
Devant le bon Dieu de chez nous
Il faudrait à ma grande âme
Tous les saints de Notre-Dame
Avec un évêque à la clé
Mon la se mettrait à gonfler
On dirait par tout le pays
Le joueur de flûte a trahi
Et la chambre où j'ai vu la jour
Me serait un triste séjour
Je quitterai mon lit mesquin
Pour une couche à baldaquin
Je changerais ma chaumière
Pour une gentilhommière
Avec un manoir à la clé
Mon la se mettrait à gonfler
On dirait par tout le pays
Le joueur de flûte a trahi
Je serai honteux de mon sang
Des aïeux de qui je descends
On me verrait bouder dessus
La branche dont je suis issu
Je voudrais un magnifique
Arbre généalogique
Avec du sang bleu a la clé
Mon la se mettrait à gonfler
On dirait par tout le pays
Le joueur de flûte a trahi
Je ne voudrais plus épouser
Ma promise, ma fiancée
Je ne donnerais pas mon nom
A une quelconque Ninon
Il me faudrait pour compagne
La fille d'un grand d'Espagne
Avec un' princesse à la clé
Mon la se mettrait à gonfler
On dirait par tout le pays
Le joueur de flûte a trahi
Le petit joueur de flûteau
Fit la révérence au château
Sans armoiries, sans parchemin
Sans gloire il se mit en chemin
Vers son clocher, sa chaumine
Ses parents et sa promise
Nul ne dise dans le pays
Le joueur de flûte a trahi
Et Dieu reconnaisse pour sien
Le brave petit musicien
Le petit voilier
Paroles: Hornez, Misraki
C'était un petit tout petit voilier
Un petit bateau de pêche
On l'avait bâti d'un bout de papier
Et d'un vieux noyau de pêche
Dans un petit port entre deux roseaux
On l'avait mis à l'amarre
Il appareillait dès qu'il faisait beau
Pour naviguer sur la mare
Mais un jour le petit bateau fit un rêve
A son tour il voulut entreprendre un voyage au long cours
Alors il s'en fut magnifiquement
Tout là bas vers les tropiques
La vie qu'il menait lui donnait vraiment
Des idées misanthropiques
En l'apercevant chaque nénuphar
Craignait qu'un malheur n'arrive
Et le ver luisant qui servait de phare
Lui criait rejoins la rive
Mais il répondit d'un air malséant
Je ne crains pas les déboires
Aussi bien le fleuve et les océans
Ce n'est pas la mer à boire
Quel plaisir de voguer ainsi sur les ondes
Quel plaisir de pouvoir naviguer au gré de son désir
Le ciel est tout bleu et le vent léger
Tous ces braves gens divaguent
Je me moque bien d'ailleurs du danger
Car je n'ai pas peur des vagues
Il ne savait pas qu'à côté de lui
Un canard faisait trempette
Pour notre bateau qui était si petit
Cela fit une tempête
Et rapidement je vous en réponds
Les événements se gâtent
L'eau s'est engouffrée dans les entreponts
Adieu la jolie frégate
Sauve qui peut criait le navire en détresse
Sauve qui peut je ne vais plus jamais revoir le beau ciel bleu
Et tout en pleurant sa vie d'autrefois
Le petit bateau chavire
Ça prouve qu'il faut demeurer chez soi
Quand on n'est qu'un petit navire
Le petit-fils d'Oedipe
Paroles: Georges Brassens
Papa m'envoie quérir cent sous de mortadelle.
Empochant la monnaie, moi je file au bordel.
"Où vas-tu mon garçon de cette' allur' fougueuse?"
Me lance grand'maman. "Je vais courir la gueuse."
"Il est inconvenant de fréquenter les putes.
Tu m'en donn's la moitié, juste et tu me culbutes."
"Quoique j'atteigne hélas un âge canonique,
A bien des jeun's au pieu je fais encor' la nique."
"D'abord ça te permet quelques économies,
Et puis le patrimoine sort pas de la famille."
J' tends mes deux francs cinquante à cette bonne vieille;
Ce fut un' bonn' affaire: ell' baisait à merveille.
Le père, à mon retour, me demande: "Où est-elle?"
Le bâfreur attendait son bout de mortadelle.
En voyant la portion que je mis sur la table,
L'auteur d' mes jours poussa des cris épouvantables.
Il parlait de botter dans la région fessière
Cell' qui n'en pouvait mais, la gente saucissière.
Il ouvrit un museau de carpe suffocante,
Quand il connut l'emploi des aut's deux francs cinquante.
"T'as baisé ma maman, petit énergumène."
"T'avais qu'à commencer par pas baiser la mienne."
Mon argumentation vous lui coupa la chique
Les Français ne résistent pas à la logique.