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Bien sûr, si l'on ne se fonde Que sur ce qui saute aux yeux Le vent semble une brut' raffolant de nuire à tout l'monde Mais une attention profonde Prouv' que c'est chez les fâcheux Qu'il préfèr' choisir les victimes de ses petits jeux
Si, par hasard Sur l'Pont des Arts Tu croises le vent, le vent fripon Prudenc', prends garde à ton jupon Si, par hasard Sur l'Pont des Arts Tu croises le vent, le vent maraud Prudent, prends garde à ton chapeau

Le verger du roi Louis

Paroles: Théodore de Banville. Musique: Georges Brassens

Sur ses larges bras étendus, La forêt où s'éveille Flore, A des chapelets de pendus Que le matin caresse et dore. Ce bois sombre, où le chêne arbore Des grappes de fruits inouïs Même chez le Turc et le More, C'est le verger du roi Louis.
Tous ces pauvres gens morfondus, Roulant des pensers qu'on ignore, Dans des tourbillons éperdus Voltigent, palpitants encore. Le soleil levant les dévore. Regardez-les, cieux éblouis, Danser dans les feux de l'aurore. C'est le verger du roi Louis.
Ces pendus, du diable entendus, Appellent des pendus encore. Tandis qu'aux cieux, d'azur tendus, Où semble luire un météore, La rosée en l'air s'évapore, Un essaim d'oiseaux réjouis Par-dessus leur tête picore. C'est le verger du roi Louis.
Prince, il est un bois que décore Un tas de pendus enfouis Dans le doux feuillage sonore. C'est le verger du toi Louis!

Le vieux fossile

Paroles: Georges Brassens. Musique: Marcel Amont 1957

Quand ell' passe avec ses appas, Et qu'on ne la contemple pas, On est un mufle un esprit bas, Un vieux fossile. Mais qu'on la dévore des yeux, On est un pourceau malicieux. Pour lui complaire, justes cieux, C'est difficile.
Quand on ne lui fait pas la cour, Pas le moindre galant discours, On est un mufle sans recours, Un vieux fossile. Qu'on lui tienn' des propos flatteurs, On est un fourbe, un séducteur, Pour être juste à sa hauteur, C'est difficile.
Quand on néglige de poser, Sur sa bouche en cœur un baiser, On est un mufle renforcé, Un vieux fossile. Qu'on aille lui sauter au cou On récolte un' moisson de coups. Pour faire une chose à son goût, C'est difficile.
Quand, pétri de bons sentiments, On l'aime platoniquement, On est un mufle, un garnement, Un vieux fossile. Qu'on lui manque un peu de respect, D'être un faune on devient suspect, Avec elle pour être en paix, C'est difficile.
Quand étant passé sur son corps, L'on s'enfuit et l'on court encore, On est un mufle de record, Un vieux fossile. Qu'on veuille vivre à ses côtés Ell' crie: "vive la liberté". Tomber juste à la vérité, C'est difficile.
Quand elle attente à la vertu, Qu'elle nous trompe et qu'on la tue, On est un mufle, un être obtus, Un vieux fossile. Qu'on pardonne, on est à l'instant Plat, vil, cocu, battu, content. Pour n'être pas à contretemps, C'est difficile.
Ceci dit, belles, je vous l'avoue Le chemin qui mène vers vous, J' le suivrai toujours tel un fou Digne d'asile. En vous faisant toujours crédit, Car il est naturel pardi, Que le chemin du paradis Soit difficile, Que le chemin du paradis Soit difficile.

Le vieux Léon

Paroles: Georges Brassens. Musique: Georges Brassens 1958

Y a tout à l'heure Quinze ans d'malheur Mon vieux Léon Que tu es parti Au paradis D'l'accordéon Parti bon train Voir si l'bastrin- gue et la java Avaient gardé Droit de cité Chez Jéhovah Quinze ans bientôt Qu'musique au dos Tu t'en allais Mener le bal A l'amicale Des feux follets En cet asile Par saint' Cécile Pardonne-nous De n'avoir pas Su faire cas De ton biniou
C'est une erreur Mais les joueurs D'accordéon Au grand jamais On ne les met Au Panthéon Mon vieux, tu as dû T'contener du Champ de navets Sans grandes pom- pes et sans pompons Et sans ave Mais les copains Suivaient l'sapin Le cœur serré En rigolant Pour fair' semblant De n'pas pleurer Et dans nos cœurs Pauvre joueur D'accordéon Il fait ma foi Beaucoup moins froid Qu'au Panthéon
Depuis mon vieux Qu'au fond des cieux Tu as fait ton trou Il a coulé De l'eau sous les Ponts de chez nous Les bons enfants D'la rue de Van- ves à la Gaîté L'un comme l'au- tre au gré des flots Fur'nt emportés Mais aucun d'eux N'a fait fi de Son temps jadis Tous sont restés Du parti des Myosotis Tous ces pierrots Ont le cœur gros Mon vieux Léon En entendant Le moindre chant D'accordéon
Quel temps fait-il Chez les gentils De l'au-delà Les musiciens Ont-ils enfin Trouvé le la Et le p'tit bleu Est-c'que ça n'le Rend pas meilleur D'être servi Au sein des vi- gnes du Seigneur Si d'temps en temps Un'dam' d'antan S'laisse embrasser Sûr'ment papa Que tu regrett's pas D'être passé Et si l'bon Dieu Aim' tant soit peu L'accordéon Au firmament Tu t'plais sûr'ment Mon vieux Léon

Le vin

Paroles: Georges Brassens. Musique: Georges Brassens 1957

Avant de chanter Ma vie, de fair' des Harangues Dans ma gueul' de bois J'ai tourné sept fois Ma langue J'suis issu de gens Qui étaient pas du gen- re sobre On conte que j'eus La tétée au jus D'octobre…