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Mes parents on dû M'trouver au pied d'u- ne souche Et non dans un chou Comm' ces gens plus ou Moins louches En guise de sang (O noblesse sans Pareille!) Il coule en mon cœur La chaude liqueur D'la treille…
Quand on est un sa- ge, et qu'on a du sa- voir-boire On se garde à vue En cas de soif, u- ne poire Une poire ou deux Mais en forme de Bonbonne Au ventre replet Rempli du bon lait D'l'automne…
Jadis, aux Enfers Cert's, il a souffert Tantale Quand l'eau refusa D'arroser ses a- mygdales Etre assoiffé d'eau C'est triste, mais faut Bien dire Que, l'être de vin C'est encore vingt Fois pire…
Hélas! il ne pleut Jamais du gros bleu Qui tache Qu'ell's donnent du vin J'irai traire enfin Les vaches Que vienne le temps Du vin coulant dans La Seine! Les gens, par milliers Courront y noyer Leur peine…

Lèche-cocu

Paroles et Musique: Georges Brassens 1976

Comme il chouchoutait les maris, Qu'il les couvrait de flatteries, Quand il en pinçait pour leurs femmes, Qu'il avait des cornes au cul, On l'appelait lèche-cocu. Oyez tous son histoire infâme.
Si l'mari faisait du bateau, Il lui parlait de tirant d'eau, De voiles, de mâts de misaine, De yacht, de brick et de steamer, Lui, qui souffrait du mal de mer En passant les ponts de la Seine.
Si l'homme était un peu bigot, Lui qui sentait fort le fagot, Criblait le ciel de patenôtres, Communiait à grand fracas, Retirant même en certains cas L'pain bénit d'la bouche d'un autre.
Si l'homme était sergent de ville, En sautoir – mon Dieu, que c'est vil – Il portait un flic en peluche, Lui qui, sans ménager sa voix, Criait: "Mort aux vaches" autrefois, Même atteint de la coqueluche.
Si l'homme était un militant, Il prenait sa carte à l'instant Pour bien se mettre dans sa manche, Biffant ses propres graffiti Du vendredi, le samedi Ceux du samedi, le dimanche.
Et si l'homme était dans l'armée, Il entonnait pour le charmer: "Sambre-et-Meuse" et tout le folklore, Lui, le pacifiste bêlant Qui fabriquait des cerfs-volants Avec le drapeau tricolore.

Les amoureux des bancs publics

Paroles: Georges Brassens. Musique: Georges Brassens 1952

Les gens qui voient de travers Pensent que les bancs verts Qu'on voit sur les trottoirs Sont faits pour les impotents ou les ventripotents Mais c'est une absurdité Car à la vérité Ils sont là c'est notoire Pour accueillir quelque temps les amours débutants
Les amoureux qui s'bécott'nt sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'fouttant pas mal du regard oblique Des passants honnêtes Les amoureux qui s'bécott'nt sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'disant des "Je t'aime" pathétiques Ont des p'tit's gueul' bien sympatiques
Ils se tiennent par la main Parlent du lendemain Du papier bleu d'azur Que revêtiront les murs de leur chambre à coucher Ils se voient déjà doucement Ell' cousant, lui fumant Dans un bien-être sûr Et choisissent les prénoms de leur premier bébé
Les amoureux qui s'bécott'nt sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'fouttant pas mal du regard oblique Des passants honnêtes Les amoureux qui s'bécott'nt sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'disant des "Je t'aime" pathétiques Ont des p'tit's gueul' bien sympatiques
Quand la saint' famill' machin Croise sur son chemin Deux de ces malappris Ell' leur décoche hardiment des propos venimeux N'empêch' que tout' la famille Le pèr', la mèr', la fille Le fils, le Saint Esprit Voudrait bien de temps en temps pouvoir s'conduir' comme eux
Les amoureux qui s'bécott'nt sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'fouttant pas mal du regard oblique Des passants honnêtes Les amoureux qui s'bécott'nt sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'disant des "Je t'aime" pathétiques Ont des p'tit's gueul' bien sympatiques
Quand les mois auront passé Quand seront apaisés Leurs beaux rêves flambants Quand leur ciel se couvrira de gros nuages lourds Ils s'apercevront émus Qu' c'est au hasard des rues Sur un d'ces fameux bancs Qu'ils ont vécu le meilleur morceau de leur amour
Les amoureux qui s'bécott'nt sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'fouttant pas mal du regard oblique Des passants honnêtes Les amoureux qui s'bécott'nt sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s'disant des "Je t'aime" pathétiques Ont des p'tit's gueul' bien sympatiques

Les amours d'antan

Paroles et Musique: Georges Brassens 1962

Moi, mes amours d'antan c'était de la grisette Margot, la blanche caille, et Fanchon, la cousette… Pas la moindre noblesse, excusez-moi du peu, C'étaient, me direz-vous, des grâces roturières, Des nymphes de ruisseau, des Vénus de barrière… Mon prince, on a les dam's du temps jadis – qu'on peut…
Car le cœur à vingt ans se pose où l'œil se pose, Le premier cotillon venu vous en impose, La plus humble bergère est un morceau de roi. Ça manquait de marquise, on connut la soubrette, Faute de fleur de lys on eut la pâquerette, Au printemps Cupidon fait flèche de tout bois…
On rencontrait la belle aux Puces, le dimanche: "Je te plais, tu me plais…" et c'était dans la manche, Et les grands sentiments n'étaient pas de rigueur. "Je te plais, tu me plais. Viens donc beau militaire" Dans un train de banlieue on partait pour Cythère, On n'était pas tenu même d'apporter son cœur…