Que les seuls généraux qu'on doit suivre aux talons
Ce sont les généraux des p'tits soldats de plomb
Ainsi, chanteriez-vous tous les deux en suivant
Malbrough qui va-t-en guerre au pays des enfants
O vous, qui prenez aujourd'hui la clé des cieux
Vous, les heureux coquins qui, ce soir, verrez Dieu
Quand vous rencontrerez mes deux oncles, là-bas
Offrez-leur de ma part ces "Ne m'oubliez pas"
Ces deux myosotis fleuris dans mon jardin
Un p'tit forget me not pour mon oncle Martin
Un p'tit vergiss mein nicht pour mon oncle Gaston
Pauvre ami des Tommies, pauvre ami des Teutons…
Les funerailles d'antan
Paroles: Georges Brassens. Musique: Georges Brassens 1960
Jadis, les parents des morts vous mettaient dans le bain
De bonne grâce ils en f'saient profiter les copains
" Y a un mort à la maison, si le cœur vous en dit
Venez l'pleurer avec nous sur le coup de midi… "
Mais les vivants aujourd'hui n'sont plus si généreux
Quand ils possèdent un mort ils le gardent pour eux
C'est la raison pour laquell', depuis quelques années
Des tas d'enterrements vous passent sous le nez
Mais où sont les funéraill's d'antan?
Les petits corbillards, corbillards, corbillards, corbillards
De nos grands-pères
Qui suivaient la route en cahotant
Les petits macchabées, macchabées, macchabées, macchabées
Ronds et prospères
Quand les héritiers étaient contents
Au fossoyeur, au croqu'-mort, au curé, aux chevaux même
Ils payaient un verre
Elles sont révolues
Elles ont fait leur temps
Les belles pom, pom, pom, pom, pom, pompes funèbres
On ne les r'verra plus
Et c'est bien attristant
Les belles pompes funèbres de nos vingt ans
Maintenant, les corbillards à tombeau grand ouvert
Emportent les trépassés jusqu'au diable vauvert
Les malheureux n'ont mêm' plus le plaisir enfantin
D'voir leurs héritiers marron marcher dans le crottin
L'autre semain' des salauds, à cent quarante à l'heur'
Vers un cimetièr' minable emportaient un des leurs
Quand, sur un arbre en bois dur, ils se sont aplatis
On s'aperçut qu'le mort avait fait des petits
Mais où sont les funéraill's d'antan?
Les petits corbillards, corbillards, corbillards, corbillards
De nos grands-pères
Qui suivaient la route en cahotant
Les petits macchabées, macchabées, macchabées, macchabées
Ronds et prospères
Quand les héritiers étaient contents
Au fossoyeur, au croqu'-mort, au curé, aux chevaux même
Ils payaient un verre
Elles sont révolues
Elles ont fait leur temps
Les belles pom, pom, pom, pom, pom, pompes funèbres
On ne les r'verra plus
Et c'est bien attristant
Les belles pompes funèbres de nos vingt ans
Plutôt qu'd'avoir des obsèqu's manquant de fioritur's
J'aim'rais mieux, tout compte fait, m'passer de sépultur'
J'aim'rais mieux mourir dans l'eau, dans le feu, n'importe où
Et même, à la grand' rigueur, ne pas mourir du tout
O, que renaisse le temps des morts bouffis d'orgueil
L'époque des m'as-tu-vu-dans-mon-joli-cercueil
Où, quitte à tout dépenser jusqu'au dernier écu
Les gens avaient à cœur d'mourir plus haut qu'leur cul
Les gens avaient à cœur de mourir plus haut que leur cul
Les illusions perdues
Paroles: Georges Brassens
On creva ma première bulle de savon
Y a plus de cinquante ans, depuis je me morfonds.
On jeta mon Père Noël en bas du toit,
Ça fait* belle lurette, et j'en reste pantois.
Premier amour déçu. Jamais plus, officiel,
Je ne suis remonté jusqu'au septième ciel!
Le Bon Dieu déconnait. J'ai décroché Jésus
De sa croix: n'avait plus rien à faire dessus.
Les lendemains chantaient. Hourra l'Oural! Bravo!
Il m'a semblé soudain qu'ils chantaient un peu faux.
J'ai couru pour quitter ce monde saugrenu
Me noyer** dans le premier océan venu.
Juste voguait par là le bateau des copains;
Je me suis accroché bien fort à ce grappin.
Et par enchantement, tout fut régénéré,
L'espérance cessa d'être désespérée.
Et par enchantement, tout fut régénéré,
L'espérance cessa d'être désespérée.
Les lilas
Paroles: Georges Brassens. Musique: Georges Brassens 1957
Quand je vais chez la fleuriste
Je n'achète que des lilas
Si ma chanson chante triste
C'est que l'amour n'est plus là
Comme j'étais, en quelque sorte
Amoureux de ces fleurs-là
Je suis entré par la porte
Par la porte des Lilas
Des lilas, y en n'avait guère
Des lilas, y en n'avait pas
Z'étaient tous morts à la guerre
Passés de vie à trépas
J'suis tombé sur une belle
Qui fleurissait un peu là
J'ai voulu greffer sur elle
Mon amour pour les lilas
J'ai marqué d'une croix blanche
Le jour où l'on s'envola
Accrochés à une branche
Une branche de lilas
Pauvre amour, tiens bon la barre
Le temps va passer par là
Et le temps est un barbare
Dans le genre d'Attila
Aux cœurs où son cheval passe
L'amour ne repousse pas
Aux quatre coins de l'espace
Il fait l'désert sous ses pas
Alors, nos amours sont mortes
Envolées dans l'au-delà
Laissant la clé sous la porte
Sous la porte des Lilas
La fauvette des dimanches
Celle qui me donnait le la
S'est perchée sur d'autres branches
D'autres branches de lilas
Quand je vais chez la fleuriste
Je n'achète que des lilas
Si ma chanson chante triste
C'est que l'amour n'est plus là
Les oiseaux de passage
Paroles: jean Richepin. Musique: Georges Brassens
Ô vie heureuse des bourgeois
Qu'avril bourgeonne
Ou que decembre gèle,
Ils sont fiers et contents