A de la chance quand il a,
Sans vergogne,
Un père de ce tonneau-là,
Ce tonneau-là.
Et si les chrétiens du pays,
Sans vergogne,
Jugent que cet homme a failli,
Homme a failli.
Ça laisse à penser que, pour eux,
Sans vergogne,
L'Evangile, c'est de l'hébreu,
C'est de l'hébreu.
Les radis
Paroles: Georges Brassens. Musique: Georges Brassens 1957
Chacun sait qu'autrefois les femm's convaincues d'adultère
Se voyaient enfoncer dans un endroit qu'il me faut taire
Par modestie…
Un énorme radis.
Or quand j'étais tout gosse, un jour de foire en mon village,
J'eus la douleur de voir punir d'une épouse volage
La perfidie,
Au moyen du radis.
La malheureuse fut traînée sur la place publique
Par le cruel cornard armé du radis symbolique,
Ah! sapristi,
Mes aïeux quel radis!
Vers la pauvre martyre on vit courir les bonn's épouses
Qui, soit dit entre nous, de sa débauche étaient jalouses.
Je n'ai pas dit:
Jalouses du radis.
Si j'étais dans les rangs de cette avide et basse troupe,
C'est qu'à cette époqu'-là j' n'avais encor' pas vu de croupe
Ni de radis,
Ça m'était interdit.
Le cornard attendit que le forum fût noir de monde
Pour se mettre en devoir d'accomplir l'empal'ment immonde,
Lors il brandit
Le colossal radis.
La victime acceptait le châtiment avec noblesse,
Mais il faut convenir qu'elle serrait bien fort les fesses
Qui, du radis,
Allaient être nanties.
Le cornard mit l' radis dans cet endroit qu'il me faut taire,
Où les honnêtes gens ne laissent entrer que des clystères.
On applaudit
Les progrès du radis.
La pampe du légume était seule à présent visible,
La plante était allée jusqu'aux limites du possible,
On attendit
Les effets du radis.
Or, à l'étonnement du cornard et des gross's pécores
L'empalée enchantée criait: "Encore, encore, encore,
Hardi hardi,
Pousse le radis, dis!"
Ell' dit à pleine voix: "J' n'aurais pas cru qu'un tel supplice
Pût en si peu de temps me procurer un tel délice!
Mais les radis
Mènent en paradis!"
Ell' n'avait pas fini de chanter le panégyrique
Du légume en question que toutes les pécor's lubriques
Avaient bondi
Vers les champs de radis.
L'œil fou, l'écume aux dents, ces furies se jetèrent en meute
Dans les champs de radis qui devinrent des champs d'émeute.
Y en aura-t-y
Pour toutes, des radis?
Ell's firent un désastre et laissèrent loin derrière elles
Les ravages causés par les nuées de sauterelles.
Dans le pays,
Plus l'ombre d'un radis.
Beaucoup de maraîchers constatèrent qu'en certain nombre
Il leur manquait aussi des betterav's et des concombres
Raflés pardi
Comme de vils radis.
Tout le temps que dura cette manie contre nature,
Les innocents radis en vir'nt de vert's et de pas mûres,
Pauvres radis,
Héros de tragédie.
Lassés d'être enfoncés dans cet endroit qu'il me faut taire,
Les plus intelligents de ces légumes méditèrent.
Ils se sont dit:
"Cessons d'être radis!"
Alors les maraîchers semant des radis récoltèrent
Des melons, des choux-fleurs, des artichauts, des pomm's de terre
Et des orties,
Mais pas un seul radis.
A partir de ce jour, la bonne plante potagère
Devint dans le village une des denrées les plus chères
Plus de radis
Pour les gagne-petit.
Cettain's pécor's fûtées dir'nt sans façons: "Nous, on s'en fiche
De cette pénurie, on emploie le radis postiche
Qui garantit
Du manque de radis."
La mode du radis réduisant le nombre de mères
Qui donnaient au village une postérité, le maire,
Dans un édit
Prohiba le radis.
Un crieur annonça: "Toute femme prise à se mettre
Dans l'endroit réservé au clystère et au thermomètre
Même posti-
Che un semblant de radis
Sera livrée aux mains d'une maîtresse couturière
Qui, sans aucun délai, lui faufilera le derrière
Pour interdi-
Re l'accès du radis."
Cette loi draconienne eut raison de l'usage louche
D'absorber le radis par d'autres voies que par la bouche,
Et le radis,
Le légume maudit,
Ne fut plus désormais l'instrument de basses manœuvres
Et n'entra plus que dans la composition des hors-d'œuvre
Qui, à midi,
Aiguisent l'appétit.
Les ricochets
Paroles et Musique: Georges Brassens 1976
J'avais dix-huit ans
Tout juste et quittant
Ma ville natale
Un beau jour, o gue
Je vins debarquer
dans la capitale
J'entrai pas aux cris
D'"A nous deux Paris"
En Ile-de-France
Que ton Rastignac
N'ait cure, Balzac!
De ma concurrence {2x}
Gens en place, dormez
Sans vous alarmer,
Rien ne vous menace
Ce n'est qu'un jeune sot
qui monte a l'assaut
du p'tit montparnasse
On n's'etonnera pas
Si mes premiers pas
tout droit me menerent
Au pont Mirabeau
pour un coup de chapeau
A l'Apolinaire {2x}
Bec enfarine
Pouvaisje deviner
Le remue-mnage
Que dans mon destin
Causerait soudain
Ce plerinage?
Que circonvenu
Mon caeur ingenu
Allait faire des siennes
Tomber amoureux
De sa toute pre-
miere Parisienne.{2x}
N'anticipons pas,
Sur la berge en bas
Tout contre une pile,
La belle tchait
D' fair' des ricochets
D'un' main malhabile
Moi, dans ce temps-la
Je n' dis pas cela
En bombant le torse,
L'air avantageux
J'tais a ce jeu
De premire force. {2x}
Tu m' donn's un baiser,
Ai=je propose
A la demoiselle;
Et moi, sans retard
J' t'apprends de cet art
Toutes les ficelles.
Affaire conclue,
En une heure elle eut,
L'adresse requise.
En change, moi
J' cueillis plein d'moi
Ses lvres exquises. {2x}