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Tantôt venant d'Espagne et tantôt d'Italie Tout chargés de parfums, de musiques jolies Le Mistral et la Tramontane Sur mon dernier sommeil verseront les échos De villanelle un jour, un jour de fandango De tarentelle, de sardane.
Et quand prenant ma butte en guise d'oreiller Une ondine viendra gentiment sommeiller Avec rien que moins de costume J'en demande pardon par avance à Jésus Si l'ombre de ma croix s'y couche un peu dessus Pour un petit bonheur posthume.
Pauvres rois, pharaons, pauvre Napoléon Pauvres grands disparus gisant au Panthéon Pauvres cendres de conséquence Vous envierez un peu l'éternel estivant Qui fait du pédalo sur la vague en rêvant Qui passe sa mort en vacances.
Vous envierez un peu l'éternel estivant Qui fait du pédalo sur la plage en rêvant Qui passe sa mort en vacances.

Sur la mort d'une cousine de sept ans

Paroles: Hégésippe Moreau. Musique: Georges Brassens

Hélas, si j'avais su lorsque ma voix qui prêche T'ennuyait de leçons, que sur toi rose et fraîche L'oiseau noir du malheur planait inaperçu, Que la fièvre guettait sa proie et que la porte Où tu jouais hier te verrait passer morte Hélas, si j'avais su!
Enfant, je t'aurais fait l'existence bien douce, Sous chacun de tes pas j'aurais mis de la mousse; Tes ris auraient sonné chacun de tes instants; Et j'aurais fait tenir dans ta petite vie Des trésors de bonheur immense à faire envie Aux heureux de cent ans.
Loin des bancs où pâlit l'enfance prisonnière, Nous aurions fait tous deux l'école buissonnière. Au milieu des parfums et des champs d'alentour J'aurais vidé les nids pour emplir ta corbeille; Et je t'aurais donné plus de fleurs qu'une abeille N'en peut voir en un jour.
Puis, quand le vieux janvier les épaules drapées D'un long manteau de neige et suivi de poupées, De magots, de pantins, minuit sonnant accourt; Parmi tous les cadeaux qui pleuvent pour étrenne, Je t'aurais faite asseoir comme une jeune reine Au milieu de sa cour.
Mais je ne savais pas et je prêchais encore; Sûr de ton avenir, je le pressais d'éclore, Quand tout à coup pleurant un pauvre espoir déçu, De ta petite main j'ai vu tomber le livre; Tu cessas à la fois de m'entendre et de vivre Hélas, si j'avais su!

Tant qu'il y a des Pyrénées

Paroles et Musique: Georges Brassens 1985

Frapper le gros Mussolini, Même avec un macaroni, Le Romain qui jouait à ça Se voyait privé de pizza. Après le Frente Popular, L'hidalgo non capitulard Qui s'avisait de dire "niet" Mourait au son des castagnettes.

{Refrain:}

J'ai conspué Franco la fleur à la guitare Durant pas mal d'années; {2x} Faut dire qu'entre nous deux, simple petit détail Y avait les Pyrénées! {2x}
Qui crachait sur la croix gammée, Dans une mine était sommé De descendre extraire du sel Pour assaisonner les Bretzels. Avant que son jour ne décline, Qui s'élevait contre Staline Filait manu militari Aux sports d'hiver en Sibérie.

{Refrain}

Aux quatre coins du monde encore, Qui se lève et crie: "Pas d'accord!" En un tournemain se fait cou- per le sifflet, tordre le cou. Dans mon village, on peut à l'heure Qu'il est, sans risque de malheur, Brandir son drapeau quel qu'il soit, Mais jusques à quand? Chi Io sà?

{Refrain}

S'engager par le mot, trois couplets un refrain, Par le biais du micro, {2x} Ça s'fait sur une jambe et ça n'engage à rien, Et peut rapporter gros. {2x}

Tempête dans un bénitier

Paroles et Musique: Georges Brassens 1976

Tempête dans un bénitier Le souverain pontife avecque Les évêques, les archevêques Nous font un satané chantier
Ils ne savent pas ce qu'ils perdent Tous ces fichus calotins Sans le latin, sans le latin La messe nous emmerde A la fête liturgique Plus de grand's pompes, soudain Sans le latin, sans le latin Plus de mystère magique Le rite qui nous envoûte S'avère alors anodin Sans le latin, sans le latin Et les fidèl's s'en foutent O très Sainte Marie mèr' de Dieu, dites à ces putains De moines qu'ils nous emmerdent Sans le latin
Je ne suis pas le seul, morbleu Depuis que ces règles sévissent A ne plus me rendre à l'office Dominical que quand il pleut
Il ne savent pas ce qu'ils perdent Tous ces fichus calotins Sans le latin, sans le latin La messe nous emmerde En renonçant à l'occulte Faudra qu'ils fassent tintin Sans le latin, sans le latin Pour le denier du culte A la saison printanière Suisse, bedeau, sacristain Sans le latin, sans le latin F'ront l'églis' buissonnière O très Sainte Marie mèr' de Dieu, dites à ces putains De moines qu'ils nous emmerdent Sans le latin.
Ces oiseaux sont des enragés Ces corbeaux qui scient, rognent, tranchent La saine et bonne vieille branche De la croix où ils sont perchés
Ils ne savent pas ce qu'ils perdent Tous ces fichus calotins Sans le latin, sans le latin La messe nous emmerde Le vin du sacré calice Se change en eau de boudin Sans le latin, sans le latin Et ses vertus faiblissent A Lourdes, Sète ou bien Parme Comme à Quimper Corentin Le presbytère sans le latin A perdu de son charme O très Sainte Marie mèr' de Dieu, dites à ces putains De moines qu'ils nous emmerdent Sans le latin

Tonton Nestor

Paroles: Georges Brassens. Musique: Georges Brassens 1961

Tonton Nestor Vous eûtes tort Je vous le dis tout net Vous avez mis La zizanie Aux noces de Jeannett' Je vous l'avoue Tonton, vous vous Comportâtes comme un Mufle achevé Rustre fieffé Un homme du commun