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On nous a vus, c'était hier Qui descendions, jeunes et fiers Dans une folle sarabande En allumant des feux de joie En alarmant les gros bourgeois En piétinant leurs plates-bandes.
Jurant de tout remettre à neuf De refaire quatre-vingt-neuf De reprendre un peu la Bastille Nous avons embrassé, goulus Leurs femmes qu'ils ne touchaient plus Nous avons fécondé leurs filles.
Dans la mare de leurs canards Nous avons lancé, goguenards Force pavés, quelle tempête Nous n'avons rien laissé debout Flanquant leurs credos, leurs tabous Et leurs dieux, cul par-dessus tête.
Quand sonna le cessez-le-feu L'un de nous perdait ses cheveux Et l'autre avait les tempes grises.
Nous avons constaté soudain Que l'été de la Saint-Martin N'est pas loin du temps des cerises.
Alors, ralentissant le pas On fit la route à la papa Car, braillant contre les ancêtres La troupe fraîche des cadets Au carrefour nous attendait Pour nous envoyer à Bicêtre.
Tous ces gâteux, ces avachis Ces pauvres sépulcres blanchis Chancelant dans leur carapace On les a vus, c'était hier Qui descendaient jeunes et fiers Le boulevard du temps qui passe.

Brave Margot

Paroles et Musique: Georges Brassens 1952

Margoton la jeune bergère Trouvant dans l'herbe un petit chat Qui venait de perdre sa mère L'adopta Elle entrouvre sa collerette Et le couche contre son sein C'était tout c'quelle avait pauvrette Comme coussin Le chat la prenant pour sa mère Se mit à têter tout de go Emue, Margot le laissa faire Brave Margot Un croquant passant à la ronde Trouvant le tableau peu commun S'en alla le dire à tout l'monde Et le lendemain