Histoire d'endormir le temps
Calculateur impénitent
De tout brouiller, tout embrouiller
Dans le fatidique sablier
En fait, à l'envers du décor
Comme à vingt ans, je trotte encore
C'est pas demain la veille, bon Dieu
De mes adieux
Et si mon cœur bat moins souvent
Et moins vite qu'auparavant
Si je chasse avec moins de zèle
Les gentes demoiselles
Pensez pas que je sois blasé
De leurs caresses, leurs baisers
C'est rien que de la comédie
Que de la parodie
Pour convaincre le temps berné
Qu'mes fêtes galantes sont terminées
Que je me retire en coulisse
Que je n'entrerai plus en lice
Mais je reste un sacré gaillard
Toujours actif, toujours paillard
C'est pas demain la veille, bon Dieu
De mes adieux
Et si jamais au cimetière
Un de ces quatre, on porte en terre
Me ressemblant à s'y tromper
Un genre de macchabée
N'allez pas noyer le souffleur
En lâchant la bonde à vos pleurs
Ce sera rien que comédie
Rien que fausse sortie
Et puis, coup de théâtre, quand
Le temps aura levé le camp
Estimant que la farce est jouée
Moi tout heureux, tout enjoué
J'm'exhumerai du caveau
Pour saluer sous les bravos
C'est pas demain la veille, bon Dieu
De mes adieux
Une jolie fleur
Paroles: Georges Brassens. Musique: Georges Brassens 1954
Jamais sur terre il n'y eut d'amoureux
Plus aveugles que moi dans tous les âges
Mais faut dir' qu' je m'étais creuvé les yeux
En regardant de trop près son corsage
Un' jolie fleur dans une peau d'vache
Un' jolie vach' déguisée en fleur
Qui fait la belle et qui vous attache
Puis, qui vous mèn' par le bout du cœur