Danse, danse au bal de la chance
Danse, danse ma rêverie
Les parasols sur la berge en gestes lents
Saluent d'une révérence
Les chalands.
Tandis qu'une fille danse
Dans les bras d'un marinier
Le ciel fait des imprudences
Mais l'amour n'est pas le dernier
Danse, danse au bal de la chance
Danse, danse au ciel printanier
Le vent, tournant dans les feuilles des bosquets
Avec le chant des pinsons, fait des bouquets
Mais elle n'écoute guère
Que les mots de ce garçon
Des mots d'amour si vulgaires
Qu'ils font rire au ciel les pinsons.
Danse, danse au bal de la chance
Danse, danse avec ma chanson
Je pense encore à ce jour de l'an dernier.
Sur mon épaule, mon rêve est prisonnier.
Cela n'a ni queue ni tête.
Pourtant, j'ai le cœur bien gros
Pour les marins en goguette.
L'amour, ça coule au fil de l'eau.
Danse, danse au bal de la chance
Danse, danse mon cœur d'oiseau
Avant l'heure
Paroles: Marcel Achard. Musique: Marguerite Monnot 1951
Avant l'heure, c'est pas l'heure.
Après l'heure, c'est plus l'heure.
Je l'ai rencontré un peu trop tard.
Il avait déjà vu Germaine.
Il m'a aimée pendant cinq semaines.
Je me foutais du tiers comme du quart
Et puis un jour, il a compris.
Il m'a menti encore trois semaines
Puis il est allé vers Germaine.
Ah mes enfants! Qu'est-ce que j'ai pris!…
J' lui en veux pas…
Que faire à ça?
Avant l'heure, c'est pas l'heure.
Après l'heure, c'est plus l'heure.
Quand on dit "moins l' quart", c'est moins le quart!
Je l'ai rencontré un peu trop tard!
Pierre aime la femme de Jean.
Jean aime la femme de Pierre.
La femme de Pierre aime un sergent.
La femme de Jean aime un notaire.
Qu'est-ce qu'ils espèrent,
Ces pauvres gens?
Si la femme de Pierre avait vu le sergent
Avant de rencontrer Pierre…
Si la femme de Jean avait vu le notaire
Avant de rencontrer Jean…
Ce serait une toute autre affaire!
'y aurait du bonheur à Nogent
Au lieu qu'on y pleure…
L'heure, c'est l'heure…
Avant l'heure, c'est pas l'heure.
Après l'heure, c'est plus l'heure.
Quand on dit "moins l' quart", c'est moins l' quart!
Je l'ai rencontré un peu trop tard!
…trop tard!…
Avant nous
Paroles: René Rouzaud. Musique: Marguerite Monnot 1956
Un printemps meurt, en vient un autre
Et tout change, et tout est pareil.
Le bonheur n'est pas le nôtre
Pas plus que le soleil.
Écoute, écoute dans le monde
Cet orchestre de cœurs battants.
De partout ils se répondent
Depuis combien de temps?
Avant nous
D'autres amants ont dit: "Je t'aime."
Comme nous
Avant nous
D'autres ont souffert, ont trahi même
Comme…
Non! Ne crois pas ça! Ne crois pas ça!
L'amour n'est pas cette misère.
L'amour, c'est toi entre mes bras
Avant nous
D'autres ont dansé sur des "Je t'aime."
Comme nous
Avant nous
D'autres se sont quittés quand même
Comme…
Non! Pas comme nous… Ne crois pas ça!
On a dansé sur toute la Terre
Et l'on dansera sur ces mots-là.
Aimons-nous
Comme ceux-là qui tant s'aimèrent
Comme nous
Et comme ceux qui nous suivront
Et comme ceux qui s'aimeront
Après nous
Avec ce soleil
Paroles: Jacques Larue. Musique: Philippe Gérard 1954
Avec ce soleil, on avait envie
De ne pas parler,
De boire de la vie
A petites goulées.
Sous le ciel superbe
Le long du talus, mâchant un brin d'herbe
Et jupe collée, elle regardait
D'un air triomphant
Ce jeune homme imberbe
Ou encore presqu'enfant
Qui la désirait.
Il aurait fallu presque rien, peut-être,
Un geste de lui,
Un sourire d'elle qui lui dise "viens".
Il aurait fallu presque rien, peut-être,
Qu'un oiseau s'enfuie
Avec un bruit d'ailes pour que tout soit bien…
Pour que par-dessus le toit de l'usine,
Le long des murs gris,
Pour que par-dessus la route voisine
Et ses pavés gris,
Pour que par-dessus toutes les collines,
Pour que par-dessus toutes les forêts,
Pour que monte au ciel, sans cloches et sans noces,
Un amour de gosses
Qui purifierait…
Mais c'était déjà deux enfants durcis
Qui ne croyaient plus d'avoir à se dire
Que les mots des grands…
Que la vie déjà, broyait sans merci,
Qui ne savaient plus ni rêver, ni rire
Cœur indifférent…
Et ce jour encore
Le long du talus
Le coquelicots avec les bleuets
En vain attendirent
Une main cruelle
Qui les cueillerait…
Bal dans ma rue
Paroles et Musique: Michel Emer 1949
Ce soir, il y a bal dans ma rue.
Jamais encore, on n'avait vu
Une telle gaieté, une telle cohue.
Il y a bal dans ma rue
Et, dans le p'tit bistrot
Où la joie coule à flots,
Sept musiciens perchés sur un tréteau
Jouent pour les amoureux
Qui tournent deux par deux,
Le rire aux lèvres et les yeux dans les yeux.
Ce soir, il y a bal dans ma rue.
Tout l'monde se sent un peu ému.
Peut-être bien qu'on a trop bu.
Il y a bal dans ma rue.
Il était si beau que lorsqu'il me sortait,
Aussitôt tout le monde sur lui se retournait.
J'étais si fière de lui, j'ai pas pu résister
A ma meilleure amie, un jour j' l'ai présenté.
Ils se sont plus immédiatement
Ils se sont mariés ce matin.
Ils formaient un couple épatant
Et moi, j'étais témoin…
Et voilà pourquoi…
Ce soir, il y a bal dans ma rue.
Jamais encore on n'avait vu
Une telle gaieté, une telle cohue.
Il y a bal dans ma rue
Et, dans le p'tit bistrot
Où la joie coule à flots,
Sept musiciens perchés sur un tréteau
Jouent pour les amoureux
Qui tournent deux par deux,
Le rire aux lèvres et les yeux dans les yeux.
Ce soir, il y a bal dans ma rue.
Jamais encore on n'avait vu
Une telle gaieté, une telle cohue.
Il y a bal dans ma rue…
'y a eu bal dans ma rue…