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Salut mon gars, salut, viens Dis-nous un peu d'où tu viens Je viens de là où j'ai souffert Et je m'en vais juste à l'envers Alors mon gars, dis, allons-y On a souffert nous aussi Et si tu veux, on ira voir Ce que la vie cache dans ses tiroirs Et tous les gars qui marchaient Avec tous ceux qui suivaient Chanson derrière, chanson devant Ca bourdonnait comme un torrent
Ils ont crevé l'horizon Pour y planter leur chanson Ont abattu tous les vieux murs Et dit "bon Dieu, que l'air est pur" Profitons-en, tous les copains
On va bâtir à sa place Vous d'bout les hommes auront le droit De vivre en paix si ça leur va Et tous les hommes en cohue Et en venant ils ont vu Le ciel du feu qui s'éclairait
Pendant que tous ces gars chantaient

Les gens

Paroles: Michèle Vendôme. Musique: Francis Laï 1963

Comme ils nous regardaient, les gens. Nous, on ne voyait pas les gens. Pour nous, ils étaient transparents. On ignorait les gens. On était seuls au monde. Comme ils étaient pressés, les gens, Mais nous, on flânait en rêvant. Un soleil éclatant Inondait notre monde…
Comme ils étaient tristes, les gens Car ils ne savaient pas, les gens, Que des fleurs couvraient les pavés, Que le printemps naissait En plein cœur de l'automne.
Comme ils étaient surpris, les gens, Peut-être un peu jaloux, les gens, Des amants qui disaient "toujours" Et qui parlaient d'amour Sans s'occuper des gens.
Comme ils nous regardaient, les gens. Nous, en ne voyait pas les gens, On se regardait dans les yeux. C'était vertigineux. C'était le grand naufrage. Ils étaient fascinés, les gens. Ils n'avaient jamais vu, les gens, Une telle folie, de tels amants, De tels indifférents Aux gens et à leur âge.
Comme ils étaient drôles, les gens. Comme ils baissaient les yeux, les gens, Quand, tous deux, on s'est enlacé, Quand on s'est embrassé En se disant "Je t'aime".
Comme ils étaient pressés, les gens, Mais ils se retournaient, les gens, Pour voir encore ces deux amants Qui s'aimaient tellement A faire rêver les gens.
Comme ils nous regardaient, les gens. Nous on ne voyait pas les gens. Comme ils étaient pressés, les gens. Nous on ne voyait pas les gens. Comme ils se retournaient, les gens Nous on ne voyait pas les gens…

Les grognards

Paroles: Pierre Delanoë. Musique: Hubert Giraud 1957

Ecoute, peuple de Paris: Tu n'as pas la fièvre. Ecoute ces pas qui marchent dans la nuit, Qui s'approchent de ton rêve. Tu vois des ombres qui forment une fresque gigantesque accrochée dans ton ciel. Ecoute, peuple de Paris: Regarde, peuple de Paris, ces ombres éternelles Qui défilent en chantant sous ton ciel.
Nous les grognards, les grenadiers, Sans grenades, sans fusils ni souliers, Sans ennemis et sans armée, On s'ennuie dans la nuit du passé. Nous les grognards, les grenadiers, Sans grenades, sans fusils, ni souliers, Ce soir nous allons défiler Au milieu de vos Champs-Elysées. Wagram, Iéna, Eylau, Arcole, Marengo… Ca sonne bien. Quelles jolies batailles. Tout ce travail, C'était pas pour rien Puisque les noms de rues, Les noms d'avenues Où vous marchez, C'est avec le sang De nos vingt ans Qu'on les a gravés. Nous les grognards, les grenadiers, Sans grenades, sans fusils ni souliers, Sans ennemis et sans armée, On s'ennuie dans la nuit du passé. Nous les grognards, les grenadiers, On est morts sur des champs étrangers. On a visité la Russie Mais jamais nous n'avons vu Paris. On n'a pas eu le temps D'avoir un printemps Qui nous sourit. Nos pauvres amours Duraient un jour, Au revoir et merci. Roulez, roulez tambours. Dans le petit jour On s'en allait. Au son du clairon Et du canon, Notre vie dansait. Nous les grognards, les grenadiers, On nous a oubliés, oubliés… Depuis le temps de nos combats, Il y a eu tant et tant de soldats Mais, cette nuit, vous nous verrez Sans grenades, sans fusils ni souliers, Défiler au pas cadencé Au milieu de vos Champs-Elysées Sans grenades… Sans fusils… Ni souliers… A Paris…

Les hiboux

Paroles: E. Joullot. Musique: P. Dalbret 1936

Il y en a qui viennent au monde veinards. D'autres, au contraire, toute leur vie sont bignards. Mon père était, pairaît-il, un baron. Ma mère était boniche dans sa maison. L'patron lui ayant fait du boniment Et, de plus, lui ayant fait un enfant, Ma pauv'baronne, par la patronne, Fut balancée en vitesse, et comment! Pour me nourrir ma mère devint catin Et moi, depuis, j'suis d'venu un vaurien.
C'est nous qui sommes les hiboux. Les apaches, les voyous, Ils en foutent pas un coup. Dans le jour, nous planquons nos mirettes, Mais le soir nous sortons nos casquettes. Nos femmes triment sur l'Sébasto Pendant qu'nous, chez l'bistrot, dans un coin, bien au chaud, On fait sa p'tite belote avec des mecs comme nous, Des coquins, des apaches, des hiboux.
Faut pas s'tromper: nous ne sommes pas bons à tout. On est des poisses, des copards, et c'est tout. On n'nous rencontre jamais sur les boulevards, Seulement le soir, pour chasser leur cafard. Les gens rupins et blasés, les vicieux, Avec leurs poules qui nous font les doux yeux, Viennent dans nos bouges boire du vin rouge Et en dansant, elles nous appellent… Oh mon Dieu!… On sent leur chaleur qui frémit dans nos bras, Alors on serre en leur disant tout bas:
C'est nous qui sommes les hiboux. Les apaches, les voyous, Ils en foutent pas un coup. Dans le jour, nous planquons nos mirettes, Mais le soir nous sortons nos casquettes. Nos femmes triment sur l'Sébasto Pendant qu'nous, chez l'bistrot, dans un coin, bien au chaud, On fait sa p'tite belote avec des mecs comme nous, Des coquins, des apaches, des hiboux.