Marie la Française
Paroles: Jacques Larue. Musique: Philippe Gérard 1956
Oh, mon Paname, que tu es loin
Pour les filles de mauvaise vie,
Et que la Seine était jolie
Sous le soleil du mois de juin,
Sous le soleil du mois de juin.
Au fond du vieux Sidney,
Sous le pont du chemin de fer,
On vient de faire son affaire
A Marie la française.
Faut pas s'en étonner
Car, avec les matafs,
Dès qu'ils sont un peu pafs
Vaut mieux planquer son pèse.
Quatre-vingt-cinq dollars,
Ça s' claque un soir de bringue
Quand on vient d'accoster.
Après deux mois sans femmes
Ils n' pouvaient pas savoir
Qu'elle était assez dingue
De mettre ça d' côté
Pour revoir Notre-Dame.
Oh, mon Paname, que tu es loin
Pour les filles de mauvaise vie
Et que la Seine était jolie
Sous le soleil du mois de juin,
Sous le soleil du mois de juin.
Au cimetière de Sidney,
Un pasteur, en passant,
Marmonne avec dédain
Une prière anglaise.
Faut pas s'en étonner:
Chez les gens bien pensants,
Tout le monde se fout bien
De Marie la française.
Seule une petite vieille
Continuera de croire
Qu'avec un homme très chic
Sa fille est mariée
Et les jours de soleil,
Dans sa rue Rochechouart,
Pensera qu'aux Amériques
Marie l'a oubliée…
Oh, mon Paname, que tu es loin
Pour les filles de mauvaise vie
Et que la Seine était jolie
Sous le soleil du mois de juin,
Sous le soleil du mois de juin.
Marie-trottoir
Paroles: Michel Vaucaire. Musique: Charles Dumont 1961
Marie-Trottoir, bonsoir Marie,
Marie, bonsoir.
Toi qui n'attend personne
Et un peu tout le monde,
Perchée sur tes talons,
Sur tes trop hauts talons,
Marie qui vend du rêve
A ceux qui ont envie d'espoir,
Tu as d'ailleurs
De quoi plaire à certains rêveurs.
Tu es assez fardée.
Tu es un peu trop blonde
Et puis tu as aussi
Aussi un parapluie,
Marie qui pense à tout,
Même à vous mettre à l'abri.
Marie-Trottoir, bonsoir Marie.
Marie, bonsoir.
Toi qui n'attend personne
Et un peu tout le monde,
Marie née à Angers,
A Nice, ou à Saint-Dié,
Marie qui vend du rêve
A ceux qui ont besoin d'aimer,
Bonsoir, Marie-Trottoir.
Tu fais rien dans le noir.
Ne parle pas, souris, vas-y,
Joue les Jocondes,
Marie qui a toujours
Pour tous les sans amour,
Marie qui a un cœur,
Grand comme une roue de secours.
Marie-Trottoir, bonsoir Marie,
Marie, bonsoir…
Mea culpa
Paroles: Michel Rivgauche. Musique: Hubert Giraud 1954
autres interprètes: Edith Piaf
Mea Culpa! Mea Culpa!
J'ai péché par orgueil
De t'avoir tout à moi
Dans un simple clin d'œil.
Mea culpa!
J'ai péché par envie
De me donner à toi
En te donnant ma vie.
Mea culpa!
Et puis par gourmandise,
Illuminée par l'éclat de tes yeux,
J'ai vu ta bouche et je me sentais grise
[J'ai bu sans fin à tes lèvres exquises]?
… et je buvais du feu!
J'ai péché par paresse
Quand j'ai connu tes bras,
Berceau de mes caresses.
Mea culpa!
Que ceux qui n'ont jamais péché
Me jettent la première pierre.
Que ceux qui n'ont jamais aimé
Me refusent une prière.
J'ai péché par colère
Contre toi, contre moi,
Contre toute la terre.
Mea culpa!
J'ai péché par luxure,
Chaque soir, dans tes bras,
Mais mon âme était pure.
Mea culpa!
Et puis par avarice,
Je t'ai caché dans le fond de mon cœur
Pour mieux t'y adorer avec délice
A l'abri des voleurs.
Ainsi donc, tu le vois,
J'ai péché les sept fois
Rien qu'à cause de toi.
Mea culpa!
Mais un jour,
Si tu me le demandais,
Oh! mon amour!
… Je recommencerais.
Mea culpa! Mea culpa!
Milord
Paroles: Georges Moustaki. Musique: Marguerite Monnot 1959
Allez venez! Milord
Vous asseoir à ma table
Il fait si froid dehors
Ici, c'est confortable
Laissez-vous faire, Milord
Et prenez bien vos aises
Vos peines sur mon cœur
Et vos pieds sur une chaise
Je vous connais, Milord
Vous ne m'avez jamais vue
Je ne suis qu'une fille du port
Une ombre de la rue…
Pourtant, je vous ai frôlé
Quand vous passiez hier
Vous n'étiez pas peu fier
Dame! le ciel vous comblait
Votre foulard de soie
Flottant sur vos épaules
Vous aviez le beau rôle
On aurait dit le roi
Vous marchiez en vainqueur
Au bras d'une demoiselle
Mon Dieu! qu'elle était belle
J'en ai froid dans le cœur…
Allez venez! Milord
Vous asseoir à ma table
Il fait si froid dehors
Ici, c'est confortable
Laissez-vous faire, Milord
Et prenez bien vos aises
Vos peines sur mon cœur
Et vos pieds sur une chaise
Je vous connais, Milord
Vous ne m'avez jamais vue
Je ne suis qu'une fille du port
Une ombre de la rue…
Dire qu'il suffit parfois
Qu'il y ait un navire
Pour que tout se déchire
Quand le navire s'en va
Il emmenait avec lui
La douce aux yeux si tendres
Qui n'a pas su comprendre
Qu'elle brisait votre vie
L'amour, ça fait pleurer
Comme quoi l'existence
Ça vous donne toutes les chances
Pour les reprendre après…
Allez venez! Milord
Vous avez l'air d'un môme
Laissez-vous faire, Milord
Venez dans mon royaume
Je soigne les remords
Je chante la romance
Je chante les milords
Qui n'ont pas eu de chance
Regardez-moi, Milord
Vous ne m'avez jamais vue…
Mais vous pleurez, Milord
Ça, j' l'aurais jamais cru.