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Eh! bien voyons, Milord Souriez-moi, Milord Mieux que ça, un p'tit effort… Voilà, c'est ça! Allez riez! Milord Allez chantez! Milord Ta da da da… Mais oui, dansez, Milord Ta da da da… Bravo! Milord… Encore, Milord… Ta da da da…

Miséricorde

Paroles: Jacques Larue. Musique: Philippe Gérard 1955

Plus jamais ne prierai, Plus jamais ne rirai Avec leurs boniments. Ils ont tué mon amant. Le bourdon peut sonner, Le curé, marmonner. C'est pas ça qui le fera Revenir dans mes bras. D'un petit air réfléchi Et la voix décidée, Il a dit: "Allons-y! Faut défendre ses idées!" Mais, malgré sa grande gueule Et ses yeux qu'il planquait, Je n'étais pas toute seule A chiâler sur le quai…
Miséricorde! Miséricorde! Les petites croix blanches Ont des dimanches Qui ne sont pas gais.
Le ciel bleu d'un petit bal Du côté de Bougival Dans mes yeux étonnés Continue de tourner…
Rien qu'à voir les péniches, On rêvait de voyager. Pour ceux qui ne sont pas riches, Il suffit de rêver: Le jardin qu'on aurait Serait plein de lilas… Et le gosse qu'on aurait S'appellerait Jean-François… Les beaux rêves sont gratuits. Moi, le seul qui me reste, C'est l'odeur de sa veste Quand je dansais contre lui.
'y a plus que ça qui me rapproche De celui que j'adorais Mais la vie est si moche Que même ça, je l'oublierai…
Miséricorde! Miséricorde! Miséricorde!

Mon amant de la coloniale

Paroles: Raymond Asso. Musique: Juel 1936

Il était fort et puis si tendre Que, dès notre première nuit, Je sentais que je ne pourrais plus me reprendre, Et pour toujours, j'étais à lui. Je voyais toutes les femmes lui sourire. Moi, je me cramponnais à son bras Et je les regardais comme pour leur dire: "Il est à moi, et je l'lâche pas!"
C'était un gars de la Coloniale. Il avait là, partant du front Et descendant jusqu'au menton, Une cicatrice en diagonale, Des cheveux noirs, des yeux si pâles, La peau brûlée par le soleil. J'en ai plus jamais vu de pareils A mon amant de la Coloniale.
Des fois, quand il avait la fièvre, Il parlait trop et j'avais peur. Je mettais la main sur ses lèvres Pour pas connaître le fond de son cœur Car je sentais que, dans son âme, Y avait des larmes et du cafard. Longtemps, j'ai cru que c'était une femme. Quand j'ai compris, c'était trop tard…
Lorsque j'ai connu ma rivale, Alors j'ai serré fort mes bras Pour que cette grande garce de la Coloniale Lui foute la paix et ne me le vole pas Et lui, il m'avait dit: "Je reste" Mais un beau jour, il est reparti Vers ce pays que je déteste Dont il rêvait souvent la nuit.
C'était un gars de la Coloniale. Il portait là, partant du front Et descendant jusqu'au menton, Une cicatrice en diagonale. Je reverrai plus ses beaux yeux pâles, Ses yeux qui n'ont pas leur pareil. Il est reparti vers son soleil, Mon bel amant de la Coloniale…

Mon ami m'a donné

Paroles: Raymond Asso. Musique: C.Valéry 1952

Mon ami m'a donné une fleur, Une fleur que j'ai mise à mon cœur, Sur mon cœur plein de lui. Que la rose était belle. Dans mon cœur plein de lui, Le bonheur a fleuri.
Mon ami m'a donné un baiser, Près du cœur, doucement l'a posé. A mon cœur plein d'amour, Que sa lèvre était douce. Ce baiser plein d'amour, L'ai donné à mon tour.
Mon ami m'a donné un serment, Le serment de m'aimer si longtemps, Si longtemps que les fleurs Pousseront sur la terre, Si longtemps que la fleur Restera sur mon cœur.
Mon ami m'a donné du pleurer, Du pleurer que n'ai pas mérité. Pour essuyer mes pleurs, J'ai pris la rose blanche, J'ai pris la rose fleur Qui était sur mon cœur.
Mon ami viendra me voir demain. Plus de fleurs et beaucoup de chagrin. J'irai voler des fleurs Dans les jardins du monde. J'irai voler des fleurs La plus belle à mon cœur.
En prison, si l'on veut me jeter, Je dirai à qui va me juger: "Faites battre tambours Et dressez la potence. Plutôt que perdre amour, Je volerai la France Et le roi dans sa cour Plutôt que perdre amour…"

Mon apéro

Paroles: Robert Malleron. Musique: Robert Juel 1936

On peut donner des leçons d' morale Quand on possède bonne soupe et bon feu Mais quand on ne possède que peau d' balle On prend son plaisir où on peut Dans le quartier, on me blague Je suis un pilier d' bistrot C'est vrai qu'avec les pochards, j' divague Chaque fois qu' j'ai le cœur trop gros D'autres cherchent des trucs compliqués Mais comme j'ai horreur du chiqué Moi, c'est au bord du comptoir Que je prends tous les soirs Mon apéro…
J' discute avec le patron J' l'appelle par son p'tit nom Oh, c'est un bon gros Comme les mâles j' lui dis: Arthur, vas-y! Et j' te lui joue la tournée au zanzi Le phono pousse une java L'ennui doucement s'en va Tout me semble beau Et j' noie mon ennui profond Pour une heure, tout au fond D'un apéro…
Sur mes seize ans, comme j'étais belle gosse Tous les gars m' faisaient du boniment Alors, je m' suis mise à faire la noce C'est venu, je n' sais pas comment Y m' payaient tout sans rien dire J'avais voiture et hôtel Mais il me fallait toujours sourire Le cœur barbouillé de fiel Et j' rêvais d'un petit mécano Qui n' m'offrirait que des bécots