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Reste! A moins qu'au fond de ton cœur, Plus rien existe, j'en ai peur. Ta vie serait-elle à une autre? …Oui? Alors, tu ne me m'aimes plus! Un nouvel amour est venu Remplacer la trace du nôtre. Ah! Tu vas la retrouver ce soir… Aussi, quel désir, quel espoir En toi soudain se manifestent. Oh non! Pas encore! Je ne veux pas!… Tu n'iras pas entre ses bras! Tu n'iras pas, entends-tu? Reste!
Reste! Oh pardon!… Je souffre trop! Je suis là et je dis des mots Qui te laissent voir ma détresse… Sans toi, chaque nuit je pleurais Et, te retrouvant, j'espérais Au moins un élan de tendresse… Mais quoi? Des larmes dans tes yeux? Est-ce un remords, est-ce un adieu? Vois, je n'ai plus qu'un dernier geste, Et c'est de t'offrir mon pauvre cœur Où survit tout notre bonheur… Oh! Chéri!… Tu restes!… Tu restes…

Retour

Paroles: Jean Marie. Musique: J. Heyne, G. Masset 1954

Tu retournes au pays, camarade Et la paix va renaître pour toi. Laisse-là ton fusil, tes grenades. On t'espère en te tendant les bras. Pense à nous, qui restons à la guerre, Les soirs calmes où ton cœur aimera Et va dire à mon père, à ma mère Qu'à Noël, peut-être, on reviendra…
Ne leur dit rien du front. Ne parle pas du feu Et mens quand il faudra mentir. Dis-leur que nous chantions Quand tu as dû partir En buvant tous le verre d'adieu.
Tu retournes au pays, camarade Et la paix va renaître pour toi. Laisse-là ton fusil, tes grenades. On t'espère en te tendant les bras. Pense à nous, qui restons à la guerre, Les soirs calmes où ton cœur aimera Et va dire à mon père, à ma mère Qu'à Noël, peut-être, on reviendra…

Rien de rien

Paroles: Charles Aznavour. Musique: Pierre Roche 1951

Rien de rien… Il ne se passe jamais rien pour moi. Je me demande pourquoi! Rien! Rien! Rien! Il ne se passe jamais rien!… Rien de rien… Il ne se passe jamais rien pour moi. Je me demande pourquoi! Rien! Rien! Rien! Il ne se passe jamais rien!…
Du matin à l'heure où je me couche, Tout ici est calme et banal. J'aimerais qu' 'y s'passe quequ' chose de louche, De la prime ou du pas normal.
Rien de rien… Il ne se passe jamais rien pour moi. Je me demande pourquoi! Rien! Rien! Rien! Il ne se passe jamais rien!…
Voici un couple qui murmure Et dans une chambre veut se glisser… Je devine une tendre aventure… Mais ils vont chacun d'leur côté!
Rien de rien… Il ne se passe jamais rien pour moi. Je me demande pourquoi! Rien! Rien! Rien! Il ne se passe jamais rien!… Rien de rien… Il ne se passe jamais rien pour moi. Je me demande pourquoi! Rien!… Il ne se passe jamais rien!… Rien de rien… Il ne se passe jamais rien pour moi. Je me demande pourquoi! Rien! Rien! Rien! Il ne se passe jamais rien!…
Deux hommes parlent à voix basse, Discutant pleins d'animation. Pour écouter, je change de place, Mais hélas, je n'entends que "oui, non".
Rien de rien… Il ne se passe jamais rien pour moi. Je me demande pourquoi! Rien! Rien! Rien! Il ne se passe jamais rien!…
Ce qu'y s'passe pas, j'aimerais qu'ça s'passe, Que ça s'passe ne serait-ce que pour moi, Comme ça je verrais ce qu'y s'passe Et je pourrais dire qu'ça s'passe pas!
Rien de rien… Il ne se passe jamais rien pour moi. Et je me demande pourquoi! Rien… Il ne se passe jamais rien!

Roulez tambours

Paroles: Edith Piaf. Musique: Francis Lai 1962

Allez, roulez, roulez tambours Pour ceux qui meurent chaque jour, Pour ceux qui pleurent dans les faubourgs, Pour Hiroshima, Pearl Harbor, Allez, roulez, roulez. Tambours Ont roulé pour Napoléon, Au son des fifres et des clairons. Ils ont roulé pour tant de guerres Et roulent sur la terre entière. Ils roulent, roulent nuit et jour. Quand rouleront-ils pour l'amour? Allez, roulez, roulez tambours…
J'ai vu, j'ai vu tant de misère Et tant souffrir autour de moi Que je ne me rappelle guère Si la douleur était pour moi. J'ai souvent vu trembler ma mère. Je crois bien que c'était pour moi. J'ai presque vu trembler mon père. Il ne m'a jamais dit pourquoi…
Allez, roulez, roulez tambours Pour ceux qui meurent chaque jour, Pour ceux qui pleurent dans les faubourgs, Pour Hiroshima, Pearl Harbor, Allez, roulez, roulez. Tambours Ont roulé pour Napoléon, Au son des fifres et des clairons. Ils ont roulé pour tant de guerres Et roulent sur la terre entière. Ils roulent, roulent nuit et jour. Quand rouleront-ils pour l'amour? Allez, roulez, roulez tambours…
Entendez sonner les trompettes. Elles partent de Jéricho. Elles résonnent dans ma tête Pour sangloter dans un écho. Moi, je voudrais bien qu'elles chantent Pour le garçon qui va m'aimer, Pour mes amis dans la tourmente Et pour ceux qui l'ont mérité…
Allez, roulez, roulez tambours Pour ceux qui naissent chaque jour, Pour ceux qui rient dans les faubourgs, Pour Hiroshima mon amour… Allez, roulez, roulez tambours. Vous roulerez sous les chansons Au rythme des accordéons. Pour l'heure et pour la fin des guerres, Roulerez sur la terre entière Et moi je jouerai du tambour, Et moi je chanterai l'amour, Et moi je chanterai l'amour, Et moi je chanterai l'amour…

Salle d'attente

Paroles: Michel Rivgauche. Musique: Marguerite Monnot 1957

L'un près de l'autre, ils étaient là, Tous deux assis, comme endormis Au bord de la banquette en bois Dans la salle d'attente. A travers la vitre, on voyait Le vieux manège qui grinçait Et sa musique tourbillonnait Dans la salle d'attente, Et cette musique semblait pousser La grande aiguille de la pendule Avec un bruit démesuré, Démesuré et ridicule Et cette pendule les obsédait, Cette pendule qui les regardait, Cette pendule qui tourbillonnait Dans la salle d'attente, Et dans leur tête ça glissait, Manège, musique, pendule… La pendule devenait manège, Le manège devenait pendule, Et leurs souvenirs, en cortège, Remontaient, défilaient, s'envolaient…